Chronique du jeudi : «LA FABLE DU PRÉSIDENT»

Il était une fois une équipe d’une Cité du Moyen-Orient de l’Algérie qui avait un président. Ayant passé toute sa carrière de joueur dans cette équipe, il arriva en tant que Président, à la hisser aux sommets  arabe et continental. Sa gloire, sa réputation et certainement l’avidité des autres par rapport aux dividendes que l’on pourrait tirer de la manne de ce club devenu subitement une référence, commenceront à menacer son règne.
C’est pourquoi, d’autres personnes, n’ayant ni sa personnalité ni son sens de la négociation, mais qui avaient leur argent, préférèrent prendre directement la direction de l’équipe sans intermédiaire.
Ainsi, ce Président, fut débarqué manu-militari de son piédestal.
Il a du mal encaisser ce coup dur, mais à l’intelligence aiguë, il sut réagir de manière très cordiale et diplomatique, non sans entamer sa stratégie de revanche.
L’occasion lui fut offerte, lorsque le Gouverneur d’une Cité du Moyen-Occident de l’Algérie, le sollicita pour prendre les rennes de l’équipe locale à la recherche de son lustre d’antan. Il n’y a aucune commune mesure entre les deux équipes. La première vit de son présent étincelant, la seconde de son passé glorieux. La seule similitude, c’est que malgré la distance, les deux Cités se ressemblaient beaucoup.
La première tentative fut avortée par une frange de supporters certainement manipulés, et par le refus du Président en exercice. Changement de stratégie : On procède au recrutement d’un entraineur allié au président candidat de la Cité du Moyen-Orient Algérien, ainsi que des joueurs de même tendance.
Cela a suffi pour lasser le Président en exercice ne pouvant plus tenir face à l’entraineur, le Gouverneur et une frange de supporters triés sur le volet.
Le nouveau Président installé, procéda au limogeage de l’entraineur pourtant par lui, recommandé. D’abord à l’amiable, mais ce dernier gourmand est en train de revendiquer des dommages, pour non respect de son contrat. La faute incombe au premier Président qui  l’a fait  signer pour trois ans, selon le nouveau Président. L’essentiel, c’est qu’il s’agit là d’une autre dépense qui viendra grever la trésorerie déjà très mal en point de l’équipe de la Cité du Moyen-Occident de l’Algérie.
Habituée à percevoir des dividendes et des avantages, la frange de supporters qui l’avait soutenu, s’est vu rabrouée dès l’entame des la saison. Ce qui ne fut pas du gout de la frange de supporters qui demandent  alors sa tête, moins d’un an après l’avoir installé. Pour mieux atteindre leurs objectifs, ils décidèrent d’abord de lancer des menaces contre «son bras-droit» sans lequel il ne peut continuer son œuvre, ensuite, ils poussèrent le vice-président autochtone à prendre seul la Direction du Club, dans la mesure où c’est lui qui est le seul à débourser. L’Histoire se répète pour le nouveau président.
Suite au semi-échec à domicile, les choses se corsent pour le Président qui dut jeter l’éponge, et prit la destination de la Cité  du Moyen-Orient Algérien, déclarant notamment qu’il a été trompé par certains managers sur la qualité de certains joueurs émigrés, omettant de préciser que c’est lui qui négociait et devenait le manager des joueurs en leur promettant un contrat professionnel en Europe. Du moins, c’est ce que dit la Fable.
Mais une autre frange de supporters se massa devant la maison du Gouverneur de la Cité  du Moyen-Occident de l’Algérie pour demander le retour du nouveau Président.  Ils criaient leur inquiétude quant à l’absence inexpliqué du Président depuis plus d’un mois. Alors que le second dirigeant – vice-président, prit alors les affaires en main et contre vents et marées, réussit – comble de l’ironie – l’exploit de ramener un nul du stade de l’équipe du Moyen –Orient Algérien. La frange de supporters, en fit une idole et souhaite le garder seul aux commandes
Devant la pression de la seconde frange de supporters, le Gouverneur  a programmé une réunion dimanche avec toutes les parties, pour aplanir définitivement le problème, et le retour des tous les dirigeants, ce résultat ramené par l’équipe et l’affaire Ebossé risquent de changer beaucoup de choses, y compris dans les décisions du Gouverneur. Malheureusement, le nouveau Président qui se trouvait dans sa Cité  du Moyen-Orient de l’Algérie ne put venir et la réunion fut reportée à plus tard.
Pourtant les supporters qui ne font partie ni de la première frange, ni de la seconde, c’est-à-dire la majorité silencieuse, a eu un grand plaisir de découvrir que l’équipe n’était pas aussi mauvaise que ça, grâce à la “boite à images” Amazigh qui a retransmis le match depuis la Cité du Moyen-Orient Algérien. Bien au contraire ! Ils ont découvert une belle équipe, bien organisée, composée de joueurs dont certains à grands talents, et surtout avec un coaching assez rigoureux sur le plan tactique, même si quelques joueurs ne sont pas encore totalement adaptés.
Cette nouvelle donne fait réagir notre Président qui annonce son retour. Il le fait annoncer par son vice et les feuilles qui donnent les nouvelles. Mais personne ne sait s’il retourne pour régulariser son départ ou pour reprendre les rennes de l’équipe.
Sa stratégie demeure intangible. Aplanir le tout avant de s’engager et être prêt à tout moment, pour récupérer les dividendes

Le Gouverneur pense ramener la sérénité avec parait-il, le retour du Président et l’élargissement du bureau, de façon à pallier à toutes défections à l’avenir. Mais là aussi, les franges de supporters se disputent sur les noms qui doivent renforcer le bureau, chacun selon les dividendes qu’ils procurent.

Hypothèse confirmée par le Président lui-même lors de son passage sur le plateau de la “boite à images” privée, où il a parlé pendant 45 minutes comme le Président du Football Algérien; confirmant les dires de la Fable qui raconte que le Président veut être président du club de la Cité du Moyen-Occident, non seulement pour prendre sa revanche sur la Cité  du Moyen-Orient Algérien, mais également pour lui servir de tremplin de Président du Football Algérien.

Le Président a alors parlé comme si aucun problème n’existait, comme s’il n’a jamais abandonné l’équipe, comme s’il n’a jamais annoncé publiquement sa démission. Il a parlé de continuité, de projets à long terme. La seule chose que la Fable n’a pas pu décoder, c’est lorsqu’il a déclaré à propos de l’affaire de  l’ex-entraineur -mais toujours son ami – qu’il a fait accéder l’équipe tout seul; mais ajoute: “Je remercie au  passage les supporters de Hadjout qui en envahit le terrain, ce qui a nous a permis d’avoir les 3 points nécessaires!” La fable dit que, si c’est de l’ironie, elle est insidieuse; si c’est de la plaisanterie, elle est alors morbide et de mauvais gout.

Mais si le Président avait parlé comme s’il n’a jamais quitté son poste,  il déclare aux “feuilles en papier” chargées d’informer les franges de supporters, qu’il “revient sur sa décision et reste Président”

Dans toute cette histoire, la  Fable  n’est pas contre le fait que le Président reste Président ou revienne Président, la Fable voudrait seulement que le Président doit assumer jusqu’au bout, et que si un jour pour des circonstances il doit partir, qu’il le fasse dans les normes et selon les procédures et non au désidérata de telle frange de supporters ou telle autre. Car seule la stabilité est garante de la sérénité.
La fable conclue que  le seul souci des supporters qui ne font partie ni de la première frange, ni de la seconde, c’est que leur équipe se porte bien et gagne ses matches dans la sérénité la plus totale. Ils n’en ont cure de  qui sera Président.
Moralité de la fable: «Celui qui compte tout seul, génère forcément des bénéfices!»
djillali@bel-abbes.info