Les droits de l’enfant sont ils bafoués ?

L’enfance n’est pas toujours synonyme d’insouciance, d’enthousiasme, de projets et d’avenir. Il est souvent difficile pour un enfant de devenir adulte lorsqu’il se retrouve sans repères, menacé par la précarité, exclu du monde du savoir, vulnérable et fragile. Or des milliers d’enfants travaillent parfois dès l’âge de 6 ans en Algérie où le phénomène de travail des enfants prend une ampleur considérable. . Bien que les chiffres officiels n’annoncent que 0,56% d’enfants qui travaillent dans 5847 entreprises économiques selon le ministre du travail et de la solidarité (Jeune Indépendant, 2004), pour la même année, l’UNICEF déclare que 500 000 mineurs, soit 5% des enfants de 15 à 18 ans, travaillent. Selon l’UGTA ce serait 1 300 000 enfants de moins de 18 ans qui travaillent, dont 700 000 filles.  D’après le BIT, 134 000 enfants entrent dans le monde du travail chaque année. .

En effet la prolifération du travail des enfants ,  serait la résultante d’une situation économique particulière caractérisée par la paupérisation grandissante de larges franges de la population, le rétrécissement du marché de l’emploi, la faiblesse de la protection sociale. Cette situation accompagnée par l’échec du secteur structuré dans la promotion de l’emploi et l’offre grandissante de biens de consommation semblant à la portée des couches de la population les plus pauvres a entraîné le développement d’activités économiques dans le secteur non structuré ainsi qu’une économie de bazar parallèle. Les enfants travaillent dans divers secteurs : l’industrie, l’artisanat mais surtout de la vente dans les rues, les marchés et les gares routières de différents produits tels que tabacs, journaux, denrées alimentaires préparées à la maison.

Ce travail perturbe le processus de développement normal de l’enfant ainsi que le processus de socialisation et pose le problème des instances de socialisation qui ne jouent pas leur rôle d’accompagnement et de prise en charge de l’enfant. L’école et la famille sont les institutions les plus impliquées par le rôle décisif qu’elles jouent dans le processus de socialisation de l’enfant et nous nous sommes interrogés sur les rapports qu’entretiennent les enfants qui travaillent avec ces deux institutions. Que représentent-elles pour l’enfant ? Sont-elles des symboles suffisamment forts? Procurent-elles à l’enfant le cadre dont il a besoin ? Lui apprennent-elles les valeurs et les attitudes socialement valorisées ?…

S’il arrive à l’un de nous à  réconforter son  enfant en pleurs, ou lui prêter oreilles attentive…c’est qu’on a gagné à mettre en pratique l’une des façons de soutenir les droits de son enfant selon la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant.

Cependant et reconnaissant que l’enfant, pour l’épanouissement harmonieux de sa personnalité, doit grandir dans le milieu familial, dans un climat de bonheur, d’amour et de compréhension, la société et la famille algérienne doivent prendre en charge comme il se doit leur progéniture et par là l’enfance. Les victimes touchées par la séparation ou le divorce de leurs parents sont un facteur qui explique que les effets négatifs pour les enfants sont aggravés si les parents sont en situation de conflit prolongé à la suite de la séparation. Certes, on ne peut éliminer de tels conflits, mais la réforme du système de justice familiale est l’un des moyens à utiliser pour aider les enfants et leurs parents à s’adapter à une nouvelle situation familiale. C’est un point essentiel afin d’inculquer aux “mères et pères” le danger qui pèse sur l’enfant en cas de situation pareille. Donc interpeller les familles et leurs expliquer les droits et responsabilités, et le role de chaque individu, et la première implication des parents est d’agir dans l’intérêt supérieur de leur enfant. Cela signifie qu’ils doivent créer un milieu qui défend et encourage le développement idéal de leur enfant. La Convention des doits de l’enfant confirme l’étendue capitale du rôle des parents puisqu’elle reconnaît et respecte leurs responsabilités de conduire leurs enfants, y compris d’orienter la façon dont ils exercent leurs droits. Toutefois, si l’intérêt magistral d’un enfant n’est pas respecté, alors on peut dire que c’est la débandade, et les responsables concernés doivent intervenir car il s’agit de l’élite de demain.

Or, malgré cette unanimité, l’enfance, qui doit être une période privilégiée de la vie, reste synonyme de manque de soins et d’amour, d’exploitation et de maltraitance pour beaucoup d’enfants dans le monde mais aussi malheureusement en Algérie.

M.M