«Qui cherche à déstabiliser l’Algérie et pourquoi?»

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Que l’on précise d’abord que cette chronique n’a nullement pour objet de dédouaner le pouvoir en Algérie, ni le système qui le sou-tend depuis 62. Le système est corrompu. Il est composé de rentiers qui ont fait main basse sur la manne pétrolière, constituant dans sa vie, un réseau aussi vaste que cruel s’affirmant comme une maffia dans les créneaux qu’ils se sont partagés. Chacun est le baron de l’  «article» qu’il s’est affecté. C’est pour cela, que l’investissement ne démarre pas  et l’emploi n’est pas généré ; car tout investissement met en danger la politique du container et l’économie  du bazar qui fait blanchir tant d’argent sale.
Ceci étant, cela ne doit pas nous empêcher de jeter des regards critiques, sur ce qui est fait pour apparemment mettre fin à ce système ; alors que les objectifs sont ailleurs et demeurent souvent inavoués.
En effet, comment interpréter ce qui se passe actuellement dans le monde arabe et en particulier toute cette agitation autour d’une «révolution» en Algérie !  Déjà, lors du déclenchement de la révolte en Tunisie, au mois de janvier, on ne sait comment des manifestations destructives ont été «spontanément» orchestrées en Algérie ! Les relais que constituent El Jazeera et à un degré moindre El Arabia, ont chaque jour, un sujet sur l’Algérie ! Même TV 5 monde s’est inscrite à la mode : Une émission sur  « pourquoi l’Algérie n’a pas encore connu son printemps » avec les habituels larbins de service.
Plus récemment, c’est la page facebook d’El Jazeera qui tente de manipuler la jeunesse, mais obtient l’inverse, puisque c’est la page elle-même qui est bloquée par les internautes algériens. La Chaîne a dû bloquer tous les IP localisés en Algérie pour réapparaître !
Ensuite, c’est l’appel orchestré par une autre page facebook à une «révolution», le 17 septembre ! Une page curieusement anonyme. Mais selon certains jeunes, les internautes qui s’exprimaient dans cette page étaient majoritairement libyens et marocains !
Une contre page, tout aussi anonyme, voit le jour et dissuade les Algériens à sortir ce jour en mettant en avant un nationalisme désuet !
Voici pour les faits. Quelle analyse peut-on faire ?
Avant cela, il serait utile de faire une rétrospective sur ce qu’on appelle pompeusement et «narcissiquement» les «révolutions» arabes !
D’abord, en terme de concept : une révolution est un changement radical. Or, on constate, que ce soit en Tunisie ou en Égypte, qu’il n’y a jamais eu de changement radical, dans la mesure où Tantaoui est toujours au pouvoir et que …… est candidat ; alors qu’en Tunisie,  Caid Baji Essebsi est toujours là en compagnie de beaucoup d’autres. La Libye, ce n’est même pas la peine de disserter puisque c’est un simple coup d’Etat  qui n’a pas eu le mérite de se dérouler sans bain de sang, mais a engendré une guerre civile qui n’est pas près de se terminer.
Ce qui va se passer dans les deux premiers Pays, c’est exactement ce qui s’est passé en Algérie après la révolution d’octobre 1988. Vous êtes autorisés à parler, à créer des partis, des journaux et même des Télés, des syndicats…. Mais le système est là. Il renaît de ses cendres comme le Phénix. Vous pouvez même critiquer et caricaturer le Président de la République ! A un moment donné, le système va répondre à la pression du Peuple. C’est ce qu’a fait Tantaoui à propos d’Israël. D’abord, il annonce au lendemain de sa prise de pouvoir : « l’Égypte respectera tous ses engagements internationaux » (allusion aux accords de Camp David)  Mais il a suffi que le Peuple sorte, envahisse l’Ambassade d’Israël et y provoque un incendie, pour que le même Tantaoui revient et déclare : « Les accords de Camp David ne sont pas sacrés. Ils peuvent être révisés » Ça calme les ardeurs du Peuple !
En Tunisie, alors que les émeutes continuent chez les paysans du sud, les citadins continuent à parler, à critiquer, à jouir d’un droit dont ils ont été sevrés depuis leur naissance ! L’islamisme quant à lui, travaille, fidèle à sa démarche. Des scènes similaires de celles en Algérie commencent à voir le jour. Des jeunes ont menacé de se suicider, parce qu’ils ont été recalés à un concours d’enseignants.
En Libye, c’est plus grave. D’abord, le coup d’Etat a permis à des opportunistes alliés aux terroristes de mettre main basse sur le Peuple Libyen et de brader ses richesses à l’Occident qui ne demandait que ça. Le zèle mis par Sarko pour « aider » le CNT (pas le Peuple, puisqu’il a été bombardé par l’OTAN) peut s’expliquer par un remords qui a du le tarauder pendant longtemps d’avoir raté le coche avec la Tunisie (rappelez-vous les bourdes de MAM !) Mais aussi par une tentative de se replacer dans l’échiquier mondial, squatté jusqu’alors par les USA. Des Bédouins ne sachant même pas manipuler une Kalachnikov, n’auraient jamais pu venir à bout de l’armée de Gueddafi, aussi « insipide » soit-elle, n’était-ce la contribution des conseillers et services de La Gaulle et la Perfide Albion. D’ailleurs, on vient d’annoncer que plusieurs « Français et Anglais » viennent d’être arrêtés par les fidèles de Gueddafi à Beni Walid, sans qu’il y ait infirmation.   L’aliboron Sarko – qui a fourni il n’y a pas longtemps un 4X4 furtif ultra sécurisé à Gueddaffi et qui lui aurait permis de fuir – veut s’ériger en un Bush avec le ridicule en plus. Mais comme le souligne plus bas Y. BONNET, il ne perd rien pour attendre. Lui qui ne voit pas plus loin que le bout d’un oléoduc. Le  jour où un missile sol-air atteindra un avion de ligne d’air France (ce que sincèrement  je ne souhaite pas), il ne sera peut-être plus à l’Elysée. Car, comme chacun le sait, tout le stock de Gueddafi a été subtilisé par AQMI. Il y eu déjà Cherchell et l’ambassade des USA en Algérie fait état de menaces sérieuses. C’est là où la position du contesté pouvoir Algérien se comprend. Comment peut-on faire confiance à un Abeldjalil – bourreau de Tripoli– qui voit «son état-major» dirigé par un «guantanaméen»  ex-afghan dont la première déclaration publique a été «la nouvelle constitution libyenne, sera inspirée de la chariia»
Et ce n’est pas Y. BONNET (Ex-Patron de la DST), ni  Eric DENECE qui me contrediront :
« La France a bafoué toutes ses valeurs fondamentales en se faisant le fer de lance de l’intervention étrangère en Libye. On m’a récemment demandé ce que la France avait à gagner et à perdre dans son aventure en Libye.  A mon avis, elle a gagné des marchés, des débouchés économiques. Mais cela n’est pas durable. Par contre, ce qu’elle a perdu est du domaine de l’intangible, de l’immatériel. C’est la grandeur de notre message, c’est la valeur éternelle de nos grands principes révolutionnaires. Je considère que rien ne justifie l’oubli de nos principes», a affirmé  hier,  Yves Bonnet,

Cet ancien patron de la DST, l’ex-service français de contre-espionnage, qui s’est rendu en Libye ces derniers mois, s’interroge encore, sur les raisons qui ont mené Paris à engager une action contre un dictateur qui avait réussi à se réconcilier avec les Etats occidentaux. «On a demandé au colonel Kadhafi de lutter contre Al Qaïda, il l’a fait. On lui a demandé de lutter contre l’immigration clandestine sub-saharienne, il l’a fait. On lui a également demandé de barrer la route à l’islamisme radical, il l’a fait aussi. Comme l’ont fait d’ailleurs, Ben Ali et Moubarak. Il ne faut tout de même pas être amnésique. Je ne sais pas ce qu’a fait Kadhafi pour mériter autant d’attention, mais aujourd’hui, on se souvient de l’image de deux amis (Sarkozy et Kadhafi), qui s’enlaçaient. Finalement, l’un a planté son poignard dans le dos de l’autre. On le voit, les enjeux sont énormes en termes de biens matériels et de marchés et j’oserai dire en termes de partage d’une dépouille» conclut Y. BONNET
De son côté, Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, estime que la situation en Libye «constitue un facteur de propagation énorme du terrorisme dans ce pays, au Maghreb, dans la région sahélo-sahélienne et, probablement, même dans le Bassin méditerranéen ». «Aujourd’hui, nous sommes, occidentaux, dans une alliance contre-nature avec des djihadistes qui prônent des valeurs totalement contraires aux nôtres. Nous avons créé une situation extrêmement grave. Tous les groupes terroristes qui ont commencé à baisser la tête sous les coups de boutoir des Occidentaux mais aussi de pays comme l’Algérie sont en train de redresser la tête et de profiter de l’afflux massif d’armes en provenance de Libye», a insisté Eric Denécé. «Je n’ai aucun état d’âme à propos du sort de Kadhafi. Mais dans le contexte actuel, nous devons reconnaître que le remède sera pire que le mal.» Selon son analyse de la situation, les membres «pro-américains » et «démocrates» du Conseil national de transition (CNT) seront les premiers à être «avalés» par les membres des factions islamistes de cette instance.
C’est net et c’est clairement dit.
Pour revenir plus près chez nous, qu’est ce qui fait agiter les mêmes troubles en Algérie ?  La « Révolution » ? D’accord ! Mais que sera la fin ? Qui dirigera la transition ? A moins que  l’on accorde du crédit à la thèse de cet article paru sur le net signé par Nidal Hamadé, un journaliste au fait des problèmes du proche-orient et intitulé « Sarkozy à Addeljalil : L’Algérie dans un an, l’Iran dans trois ans!»
Selon Nidal Hamadé, lors d’une conversation qui a eu lieu entre le président français Nicolas Sarkozy et le Président du Conseil de transition de la Libye Mustafa Abdul Jalil,  et ce, à l’occasion de la visite de ce dernier en France,  Sarkozy  a affirmé à son hôte, qui se plaignait de l’Algérie : «patientez et vous verrez ce qui va se passer en  Algérie dans un an et  l’Iran dans trois».
En effet, selon Nidal Hamadé, le timing des menaces françaises contre l’Iran et celui de la campagne virulente du Qatar contre la Syrie ne sont pas innocents !
Au contraire, non seulement, ils révèlent  «l’alliance secrète qui lie la France et le Qatar, dans le monde arabe sous le parrainage des Etats-Unis», mais en plus ils interviennent après « l’échec de la visite de l’Emir du Qatar (Hamad Bin Khalifa Al-Thani) à Téhéran, et dont le rôle de simple courtier pour le compte de Washington  était de faire parvenir à Téhéran une demande américaine de couvrir   l’occupation américaine en Irak en acceptant sa prolongation pendant encore deux ans»
«Le rejet de l’Iran a poussé  la France et le Qatar, alliés exécutifs des Etats-Unis  dans les crises du monde arabe à commencer par la guerre déclenchée contre  la Libye puis les provocations contre  la Syrie, à se départager les tâches : d’un côté l’émir du  Qatar a lancé une virulente campagne contre la Syrie immédiatement après sa rencontre avec les responsables iraniens en concordance  avec une campagne sans précédent menée par Al-Jazeera qui a diffusé de fausses informations sur de prétendues manifestations monstres à Damas ! Informations démenties par la télévision syrienne qui pendant cinq heures a retransmis en direct des images des places de la capitale syrienne au même moment où al-Jazeera et une autre chaîne satellitaire diffusaient leurs informations erronées !il semble que la campagne ciblant seule la Syrie risque fort de s’élargir pour inclure l’Iran et … l’Algérie:  la première à cause de son programme nucléaire et sa position sur la présence américaine en Irak sans oublier son  soutien aux mouvements de résistance dans les mondes arabe et islamique ; et la deuxième  pour sa position envers la Libye en y provoquant de l’instabilité pour renverser l’actuel  régime et assurer le retour de la France dans un pays riche en pétrole, en gaz et en uranium»

Le règlement du cas du Sahara Occidental et l’ouverture des Frontières (gage de survie pour les alliés Marocains) ne seraient que formalités avec des « Abdeljalil Algériens de service »
« Sachant qu’il est impossible pour   quiconque  de lancer une guerre préventive contre l’Iran ou la Syrie, ce qui laisse l’Algérie exposée à toutes les éventualités» conclut le journaliste! A nous la Pakistanisation !
Alors, croire à cela ou ne pas croire, le problème fondamental ne se trouve pas à ce niveau. Car, il se trouve aussi –et on ne doit pas l’occulter dans notre tentative d’analyse – que chez nous, il y a beaucoup de gens qui pensent que c’est le DRS qui est derrière beaucoup de ces évènements et notamment la contre page facebook par rapport au 17 septembre. D’autres y voient Israël, en tout état de cause, « le complot ourdi ».  Pour ce qui me concerne, je dis que si le DRS a la capacité de mobiliser tout un peuple, c’est qu’il a de la légitimité. Mais s’il le fait pour défendre l’intégrité du territoire, il ne fait que jouer son rôle et remplir les missions pour lesquelles ses agents sont gracieusement payés.
Encore une fois, il n’est pas question ici de dédouaner les régimes algériens et syriens, mais le problème, c’est que l’on sent que des « cercles » internes et externes veulent « déstabiliser » l’Algérie.  Cela, on ne peut le nier. Les faits sont là. Le plus grave, c’est que les objectifs sont loin de vouloir « libérer les peuples du joug de leurs dictateurs » Les objectifs sont bassement mercantiles et néo colonisateurs !  et qu’on ne vienne pas me susurrer le complexe du «complot ourdi par l’impérialisme »

 

One Reply to “«Qui cherche à déstabiliser l’Algérie et pourquoi?»”

  1. Le commentateur qui a précédé est la reponse à la Chronique du jeudi de si djilali C : «Qui cherche à déstabiliser l’Algérie et pourquoi?»

    ALI SOUKATTOU

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