C’est à croire que nous sommes dans notre élément si nous culbutons dans la décadence. KAID AHMED l’avait bien dit une fois voulant montrer à l’assistance que l’Algérie connaît des progrès «Avant, nous étions au bord du précipice, aujourd’hui, grâce à Dieu nous avons fait un pas en avant ». On ne trouve aucun gêne à cautionner gaiement un tel progrès suicidaire.
Les fuites d’eaux, sujet de notre présente intervention, créent de véritables puits en pleine rue dans à la Commune de Boukhanéfis. Elles sourdent, dans l’indifférence ou peut-être même l’inconscience des responsables locaux. la nuit tombée, il faut être sur ses gardes pour poser son pied car l’accident est désormais réel. Un locataire nous raconte qu’un jeune a failli se casser la jambe. La nuit, ce phénomène est totalement invisible et n’est point signalé.
Hélas, à force de passer et repasser à côté de choses simples, à force de ne pas s’en inquiéter, la responsabilité rejaillit sur ceux qui doivent se pencher sur ce gâchis à moins qu’ils sont sûrs qu’ils sont à l’abri d’en rendre des comptes. Conséquence : ce qui peut être admis comme accident ponctuel prend, de manière inquiétante, des allures pérennes. Et ainsi l’exception devient la règle.
Les riverains rafraîchissent le sol, nettoient même leurs voitures, nous racontent –ils. Des quantités d’eau considérables sont gaspillées chaque jour.
L’endroit de la fuite gigantesque est pourtant dans la rue principale de la Commune. Un passage que tout le monde emprunte. Impossible de ne pas être au courant d’une aussi réelle catastrophe.
Il ne s’agit pas seulement de gaspillage volontaire de ce produit précieux à grande nécessité vitale, mais aussi aux risques que peuvent provoquer des infiltrations d’organismes microbiens dans la conduite d’eau réservée à la consommation de la population.
Djillali Toumi