À la CNR, pour les dossiers de recours, demandez à Satan d’y intervenir !

À la CNR c’est vraiment l’enfer. Les dossiers de pensions qui ont fait l’objet de recours pour quelconque motif font réellement souffrir les nouveaux pensionnés. Tout le temps malmenés et renvoyés d’un bureau à un autre, ils sortent souvent bredouille sans aucune explication. L’unique réponse, vague, apprise par cœur dans ce périmètre de la caisse « il faut attendre ! ».

Dans cette attente interminable qui a duré pour Mr Bouchentouf Belhadj, un nouveau pensionné depuis 2015, comme un parmi des dizaines de ses semblable, le recours aux connaissances devient une mode, et tout dépendra de la ‘’pièce’’ présentée. Votre dossier, même avec des irrégularités immenses peut d’un seul coup être accepté, autrement, le recours à Satan vous serait irréversible. Cette réflexion est le témoignage d’un agent de la caisse qui lance dans la foule à un réclamant « va au diable, même Satan ne peut rien ».

Pour comprendre mieux les tenants et les aboutissants, une visite y obligeait. Sur place, les demandeurs de renseignements sur le sort de leurs dossiers qui ont fait l’objet de recours, ainsi que d’autres pour diverses raisons sont envoyés vers des numéros. Les bureaux sont numérotés de 01 à l’inconnu dans tous les étages de la construction. Ils sont repartis isolement et géré généralement par une seule unité.

Les usagers doivent fouiller dans les couloires déserts à la recherche de ce numéro miracle qui devrait les soutirer de leurs gouffres à leurs âges respectifs généralement très avancés, et qui, normalement, exiges de la tendresse et plus d’attention et meilleure prise en charge. Tous les bureaux sont fermés ne donnant aucune image à un accueil respectable.

Cette situation oblige les usagers à frapper aux portes de destination. Surprise, l’employé, ne sachant même pas ce qu’il y’a dehors, il vous balance, sortez, ils y’a d’autres qui sont devant vous avec un geste retourné de la main d’impolitesse et surtout de mépris. Nous étions obligé de lui demander pourquoi cet air agressif, « je vais devenir fou, c’est une journée de réception, c’est toujours pareil, il y’a trop de monde, vous n’êtes pas les seuls », était sa réponse. Nous avons quand même insisté pour comprendre au moins s’il est responsable de ce cas ou pas pour en fin se diriger vers le bon ‘’numéro’’. Après une longue ‘guerre verbale’ dans le couloir, on apprit que c’est lui qui devrait délivrer ce document : une lettre de rejet du dossier de pension d’un autre usager qui ne cesse à son tour de patauger dans les couloirs de la CNR de sidi bel abbés.

L’on se demande, maintenant, comment après toutes ces années de loyaux services dans les différentes administrations et entreprises, dans un âge affaibli, l’on est encore ballotés, méprisés, humiliés et mal traité par des gens présumés aux services des citoyens. L’on peut comprendre certaines attentes pour régularisation d’une situation, mais quand vous déposez un dossier en 2015 et qu’on vous demande d’attendre à chaque fois depuis plus de 04 longues années, là, faut vraiment deviner une vie avec seulement de l’air, ou sinon jeuner toute sa vie si possible. Si ces dossiers ont été envoyés en Alaska, ils auraient fait moins que ça, dixit un usager.

Dans l’espoir de mettre en lumière Mme la directrice, plusieurs appels ont été effectués sans résultat. Nous apprîmes que Mme la directrice est allergique au téléphone. Nous avons alors quand même tenu à la voir dans son bureau, que dalle ; Mme n’est disposée à voir personne même s’il s’agit de cas urgent qui nécessite de la prudence et de la délicatesse dans le traitement afin d’anticiper à tout dérapage ou incident probable et légitime d’un usager qui ne fait que réclamer un droit à un age qui nécessite plus d’attention.

Djilali Toumi