«La kasma FLN deTataouine-Les-Bains dénonce vigoureusement le complot ourdi par l’impérialisme pour déstabiliser l’Algérie. Elle exige par ailleurs, le retrait immédiat des forces US du Vietnam frère.» C’était les résolutions phares du début des années 70, où chaque évènement qui se produisait était automatiquement associé à cette «main étrangère.» que portant, personne n’a vu. L’inamovibilité séculaire de nos gouvernants fait reconduire ce leitmotiv irritant et agaçant, tel un atavisme chronique.
L’on assiste ces derniers temps à des mouvements sociaux particuliers puisque touchant soit des minorités, soit des « ethnies sensibles ». L’Algérie retourne au tribalisme.

Ainsi, le conflit «Ibadites-arabes» soudain surgi à Ghardaïa perdure et est à chaque fois réactivé par des forces tapies dans l’ombre. Pourtant, ces deux communautés ont de tout temps vécu dans la sérénité la plus totale allant jusqu’à constituer un modèle, puisque dans toutes les régions du Pays, on citait l’exemple «mozabite» de calme et de paix.
Comme par hasard et simultanément, les Touaregs réagissent au niveau de l’Ahaggar. Les notables des tribus touareg et les jeunes de l’Ahaggar se sont rassemblés, mercredi soir, pour crier une fois encore “l’exclusion et la marginalisation” auxquelles ils font face “Le développement de Tamanrasset bute sur la politique des lobbies de l’Exécutif et la mafia du foncier. Les projets piétinent et plusieurs opérations sont à la traîne en raison de l’engourdissement des décisions et instructions cultivant davantage encore la bureaucratie et la malversation »
La « boutade » révélée par un micro baladeur, décidément mal venue de SELLAL, a mis le feu aux poudres dans toute la région des Aurès. Une insulte gratuite qui fait basculer le Pays dans la contestation.

Par ailleurs, le comportement de SELLAL n’est pas isolé, puisqu’on assiste régulièrement à des sorties frisant le ridicule et surtout dévalorisant l’ensemble des autres candidats par rapport à celui du quatrième mandat. BENYOUNES n’a-t-il pas crié : «Yen3albou limayebghinech (1) ? » Un autre ministre, lui aussi partie prenante dans la campagne de Bouteflika, aurait lancé aux membres du FCE, réunis à l’hôtel El-Aurassi, une boutade aussi terrible, en s’adressant au directeur général d’Air Algérie : “Tu donneras un billet aller simple pour le pays de leur choix à ceux qui ne soutiendront pas notre candidat.”

Cette façon de faire – en plus de la partialité des médias publics et des institutions, – n’agit-elle pas de concert avec les diverses manipulations des différentes minorités et «ethnies sensibles?» Qui a intérêt à déstabiliser le Pays ? La région du M’Zab est connue pour être l’axe vital du commerce de la drogue, pour son passage vers la Libye, Tunisie et Pays du Golfe. L’étau qui s’est resserré sur la contrebande dans son ensemble par les forces de sécurité depuis la crise du carburant et de l’incident de l’emblème national au Maroc, un jour de premier novembre, a grevé profondément le chiffre d’affaires de la maffia politico-financière.
Quant à la région de l’Ahaggar, tout le monde sait qu’elle est la zone la plus prolifique en termes de contrebande et notamment pour les armes. La relation devenue ombilicale entre l’argent sale et le Pouvoir a été publiquement dénoncée par les jeunes et notables Touaregs. Ils dénoncent, en effet, une «collusion» entre les autorités locales et les milieux de la contrebande qui semblent, d’après eux, partager des intérêts. «Ce sont ces gens-là (les contrebandiers) auxquels nos autorités font appel lors des visites officielles qui osent malheureusement parler au nom de la communauté targuie et des Peuls de la région»,  que “ce sont ces mêmes personnes qui ont, dans un passé récent, contribué à l’aggravation de la crise sécuritaire dans les pays voisin
Des émeutes, des confrontations inter communautaires recentreraient les forces de sécurité et réduirait la surveillance des frontières.
Les enjeux de l’élection présidentielle sont tellement importants que certaines parties sont prêtes à mettre en péril la stabilité du Pays au profit de leurs intérêts étroits.
Depuis l’ère Belkhadem, la chkara s’est approprié le pouvoir. Le Sénat, l’Assemblée nationale ainsi que les assemblées municipales et de Wilaya ont été totalement monopolisées par l’argent souvent sale. Louiza Hannoune n’a-t-elle pas dénoncé la présence de Barons de la drogue au sein de l’hémicycle? Aucune mise au point ni plainte pour diffamation n’ont été enregistrées, ce qui donne beaucoup de crédit à l’affirmation de la Présidente du PT. Ouyahia a «sauté» dès qu’il a osé parler de cette prise de pouvoir par la maffia de l’argent. N’a-t-il pas reconnu publiquement que l’Etat est incapable de l’affronter directement ? Le décret – pourtant signé et publié – sur l’obligation de l’utilisation du chèque dans les transactions commerciales, a été superbement ignoré!
Cette situation extrêmement grave a ouvert les portes à toutes les supputations. Ce n’est plus la main étrangère, mais la main sale nationale qui trahit encore une fois le Pays, le mettant en péril. Il est évident que dans pareil cas, tout ce qui peut être fait de l’extérieur n’est pas négligé. Alors, l’intervention énigmatique et lourde du Ministre des Affaires étrangères de la Russie sur la situation en Algérie n’est pas du tout, innocente. La Russie en proie au problème de l’Ukraine, isolée totalement dans le monde, constate dans le désarroi, la perte de ses intérêts y compris en Algérie au profit des USA notamment, la rude concurrence sur le gaz aidant, elle veut se refaire une certaine virginité, en agitant l’épouvantail du complot ourdi. Bizarrement, cette information est immédiatement relayée par celle relative à l’arrestation d’un «Français qui fabriquait des vidéos incitant à la violence et la haine» et les balançait sur les réseaux sociaux. Lue comme ça, cette information vous oriente directement sur les officines de renseignement étrangères. Mais dans le corps du texte, on apprend que l’individu est un Algérien, de nom Algérien, résidant en Algérie (Tlemcen) et…. A la double Nationalité. Comme on sait qu’un très grand nombre d’Algériens – y compris parmi leurs  Ministres – jouissent de cet «avantage,» cela n’a pas de quoi s’étonner et ne peut constituer, prétexte à agiter le syndrome de la main étrangère.

La réalité est ailleurs. Si volonté de déstabilisation y a, elle est le produit des forces locales puissantes qui veulent préserver la rente et les intérêts au détriment du développement de pays. Et ce ne sera pas l’insecticide « Flytox» brandi par SELLAL qui pourra y remédier. Ce ne sera qu’une de ses blagues désormais légendaires certes, mais qui commencent à s’arroger un caractère nuisible, trop nuisible et nuisant.
Le risque est grand. Le danger est là. Mais de grâce, assumez ! Car l’alibi du «complot ourdi» est devenu vraiment « ringard»

djillali@bel-abbes.info.
(1) « Maudit soit celui qui ne nous aime pas ! »