LA GESTION POPULISTE DES SCANDALES

On note ces derniers temps la recrudescence à travers une certaine presse électronique – dont le nom nous rappelle étrangement une homonymie avec un organe en France –  de la «découverte» de plusieurs scandales liés surtout aux enfants et familles de Personnes au Pouvoir. Alors depuis le temps que l’on parle de ces scandales et de leur ampleur, comment se fait-il qu’il n’y ait aucun qui a eu l’outrecuidance de saisir la Justice ? Ou alors,  comment se fait-il que la Justice ne sait jamais autosaisie ?  On remarque que dès que l’actualité se saisit du dossier, c’est pour animer la galerie, occuper le Peuple et donner une certaine idée de la Démocratie, plutôt que la recherche d’une moralisation de la Société. Il n’y a même pas de poursuite en diffamation, mais juste parfois des «démentis souriants»  comme pour dire : «j’ai compris que vous instrumentalisez!»   En fait, en haut lieu,  la diffusion redondante de  ses «scandales»  est faite pour atteindre un Homme Politique qui commence à devenir «dangereux» pour le Système, qui vise un Poste en réalité destiné à quelqu’un d’autre…. C’est une manière de gérer le Pouvoir.

Si j’ai abordé ce sujet aujourd’hui, c’est parce qu’inspiré par une information  locale qui a fait les choux gras d’un journal local et surtout  le buzz sur la toile. Ça a tellement occupé les gens pendant ce mois sacré, qu’elle m’a fait rigolé, sinon interpellé. Tout le monde s’est amusé à analyser et à conclure. Il s’agit, vous l’aurez deviné,  de l’affaire qui a aussitôt surgi lors de la visite d’inauguration du centre Anti-Cancer par le nouveau Ministre de la Santé. Il paraît que Monsieur le Wali aurait susurré à l’oreille de Son Excellence Le Ministre, qu’il y aurait anguille sous roche concernant ce projet qui aurait coûté beaucoup plus que les yeux et la tête de ce qui a été prévu et n’en finit pas d’en redemander. Un tonneau des danaïdes, en somme!  L’industriel en charge du projet présent sur les lieux aurait piraté les fréquences de la voix de M. Le Wali se senti visé par l’accusation et s’emportera  évidemment, menaçant de quitter la délégation. Et là, votre serviteur tombe des nues. En effet, il n’arrive pas à comprendre que le premier responsable de la Wilaya, qui parle de «chkara»  donc détenant des informations fiables et palpables, attende la visite d’un Ministre pour lui susurrer à l’oreille et ne s’adresse pas à la Justice! Cela pourrait être interprété comme une complicité, puisque qui ne dit mot consent.

L’orthodoxie de la Gestion veuille que de par sa responsabilité sur l’utilisation des deniers publics mis à la disposition des différents départements, Monsieur Le Wali constatant des anomalies, se devait de demander un audit, de faire appel à l’IGF où s’il dispose déjà des données, de déposer plainte. Le Ministre étant informé à travers le canal formel habituel.

L’autre volet concerne l’accusé. Si l’information s’avère vraie, il est en droit de demander réparation à défaut de présentation des preuves. Mais gageons que lui aussi, ne le fera point.  Il fait déjà partie du système….

Le Président de la République a appelé lors du dernier Conseil des Ministres à développer la «bonne gouvernance»  Désolé Monsieur le Président, celle-ci exige au préalable la confiance du citoyen en son administration, or, ce n’est pas en usant de ce genre de gestion des affaires par les fondés du pouvoir de l’État que l’on y arrivera.

djillali@bel-abbes.info