Chronique du jeudi : «UN SNMG CADUC ET L’ANSEJ À L’ITALIENNE!»

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Finalement dans ce feuilleton de l’abrogation de l’article 87 bis du code du travail, qu’aura vécu le citoyen, censé déboucher sur une augmentation salariale touchant la majorité des salariés, s’avère être la montagne qui accouche d’une souris. En effet, un décret définissant les nouveaux éléments du SNMG vient d’être publié au Journal Officiel.(1)

La nouveauté, consacre le salaire de base comme correspondant au SNMG, alors que l’article 87 bis lui accolait les primes et indemnités toutes natures. Les spécialistes se sont déjà prononcé et ont annoncé que seules les catégories 1 à 3 de la fonction publique vont bénéficier d’augmentation dérisoire variant entre 2000 et 2400 DA.
Ce qui est tout à fait logique, dans la mesure où les augmentations salariales consenties durant les dernières années destinées beaucoup plus à acheter la paix sociale qu’à rémunérer une production, ont réduit cette redéfinition du SNMG sans incidence, puisque les salaires de base globalement sont aux environs des 18 000 Da dans la majorité des entreprises économiques des secteurs public et privé. Il demeure cette frange du privé qui ne respecte aucune loi, et qui restera ainsi : même pas de déclaration sociale. Finalement, cette mesure a été volontairement « gonflée » et présentée comme très avantageuse pour la classe ouvrière dans le but de protéger l’UGTA qui se trouvait dans une situation peu reluisante et battait de l’aile. Quant aux travailleurs, ils ont la possibilité de choisir entre le peu et le rien.

La précipitation mise pour procéder à l’application au moment où l’UGTA traverse des turbulences énormes lors du renouvellement de ses instances, a fait oublier au Gouvernement de respecter les procédures légales. De ce fait, Le fameux article 87 bis est contenu dans la Loi 90-11 relative aux relations de travail. A ce jour, celle-ci n’a été officiellement ni abrogée ni modifiée, puisque le nouveau code du travail censé la remplacer n’a pas encore été approuvé ni promulgué. Ce qui rend ce décret caduc, parce qu’il vient en contradiction de la Loi 90-11 toujours en vigueur et qui donne une autre définition du SNMG. Comme en termes de hiérarchie, la Loi prime sur le Décret, un avis autorisé des  juristes est plus que nécessaire.

«La plus grande des injustices ce n’est pas de refuser une augmentation pour un salarié, mais de consentir une augmentation salariale sans contrepartie» Et c’est le cas, chez nous où les salaires sont devenus carrément des rentes au lieu d’être une contrepartie d’une production réalisée.
Dans un Pays où le travail perd toute valeur, où les salaires sont devenus des rentes, où l’ANSEJ est réduite à un distributeur automatique de monnaie, la chute des prix du pétrole et la résistance faite à l’exploitation du gaz de schiste, manipulée ou non, cela ne change rien aux conséquences, l’avenir est réellement sombre et soumis à des risques majeurs d’explosion sociale.

L’ANSEJ est en soi une idée lumineuse qui a fait le bonheur de beaucoup de pays et notamment l’Italie et la Turquie qui ont connu toute leur croissance grâce à ce modèle économique. Mais la confiner dans une situation de rente et sans contrôle aucun des destinées des fonds, cela provoque inévitablement les résultats que l’on connait.
A titre illustratif, en entrant au Parlement en mai 2013, les députés du Mouvement cinq étoiles (M5S), fondé par l’ancien comique Beppe Grillo, avait promis de renoncer à 1000 euros par mois, au moins, au profit d’un fonds d’aide aux jeunes entrepreneurs.
Ils ont pu ainsi constituer un «trésor public» de 10 millions d’euros, qui sera géré par le ministère du Développement économique et sera aux jeunes voulant créer une société.
Ces derniers peuvent accéder à un microcrédit à hauteur de 25 000 euros sans présenter aucune garantie, qu’ils s’engagent à commencer à rembourser au bout de trois mois, à des taux très bas (inférieurs à 3%), afin de permettre à d’autres entrepreneurs d’en bénéficier. Un fonds de roulement autonome et sans fin, en somme.
L’objectif ambitieux que se fixent les fondateurs de cette caisse de solidarité est d’aider 40 entreprises par mois, soit 2000 dans un proche avenir. Le vice-président de la Chambre des députés appartenant au M5S, Luigi De Maio, s’est félicité de ce geste : «Nous pourrons sauver une entreprise par jour lors des dix prochaines années….»
Que dire de ces députés? Se permettre de renoncer à 1000 Euros/mois pour aider des micros entreprises et participer à la croissance de son Pays, n’est-ce pas le max d’une conscience et d’une responsabilité hautement assumée? Pourtant, ce n’est pas un Parti au Pouvoir qui le fait, mais juste un petit Parti d’opposition, quitte à participer à une croissance qui agirait beaucoup plus au profit de son rival au Pouvoir. Mais cela ne le gêne en rien, parce qu’ «en tant que Député, il est au service de son Pays, d’abord!» Voila qui est bien dit. Cela nous change fondamentalement de nos députés, qui en pleine période de crise, conséquence de la chute des prix du pétrole, mettent le paquet pour une augmentation de leur salaire et indemnités…..
djillali@bel-abbes.info

 

2 Replies to “Chronique du jeudi : «UN SNMG CADUC ET L’ANSEJ À L’ITALIENNE!»”

  1. On ne peut pas comparer l’italie qui n’a jamais connu d’invasion dite ”mobilisatrice” comme l’algerie. Apres l’indépendance la gauche en important l’esprit européens du centre a perturbé et désorganisé le mode de production, voila pourquoi l’économie informelle existe toujours car elle refusait le nouveau mode de production qui a finit par être abandonné.
    L’état socialiste n’avait pas assez d’argent ni de humains pour l’appliquer et même a subit des sabotages à divers échelons, souvenez vous du président qui était fou furieux et ne comprenais pas pourquoi tout coince. Bon maintenant le mal etait deja fait on ne doit pas rester éternellement a se lamenter dessus …
    L’algerie ce n’est pas un grand marché a peine 38 millions d’habitants a moitié moins de 30 ans..c’est environ 10 millions de personne qui pose problèmes…dites nous 10 millions de personnes posent problème avec 1 millions de baril jours avec 1 millions de quintaux jours de ciment, du sable a vendre pour couvrir l’univers entiers meme les djinns qui habitent mars, neptune et saturne viennent acheter du sable a l’algerie..
    Nous avons des personnes rouillées par la routine, ils n’ont aucun désire de faire mieux, ils sont dépassés par la technologie moderne..et une masse de jeune sans motivation une tomate garrou assi dehors pour voler un petit regards sur une fille de passage,,le genre laisse moi ”je ne suis que hchicha talba m3icha”..les gens aux commande jouent sur cette vision des choses chez les jeunes pour ”justifier leurs presence dans les postes de commande”. Ce n’est pas ces gestionnaire qui ne peuvent pas faire de la croissance mais d’apres eux ce sont ce peuple qui n’aspire a rien..alors que c’est faux..c’est le pere qui bloque tout,,en france y’a pas de pere l’enfant a 18 ans il est marié avec salaire le weekend en voitures avec sa femme le bébé dans le ventre de sa compagne et le chien derriére
    Un salaire de 8 millions pour chaque algerien ne pose aucun probléme vue la richesse et le peu de monde en algerie

  2. Les députés italiens s’engagent pour servir leur patrie. Entre autres, ils acceptent de défalquer de leur mensualité la somme de 1000 Euros en vue de contribuer à la croissance économique de leur pays.
    Nos martyrs, eux, ont servi l’Algérie d’une façon inégalable: ils ont sacrifié leur vie pour que naisse une Algérie indépendante et pour que son peuple puisse vivre dans la prospérité.
    Quant à nos députés, tout laisse croire qu’ils ont enfourché la députation pour servir leur propre intérêt ainsi que celui des leurs. Rien de plus.
    Et ça fait bien mal au cœur d’avoir à le constater…
    Une toute petite question: demain, dans l’au-delà, que vont dire les députés d’aujourd’hui aux martyrs d’hier?

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