Déclaration du Syndicat Algérien des éditeurs de la presse électronique (SAEPE)

La presse électronique algérienne subit, ces dernières semaines, des attaques sans précédent dans sa jeune histoire. Six journalistes et éditeurs de médias sur le web sont en détention préventive pour des motifs en liaison avec leur métier.

Une campagne de criminalisation du web-journalisme a été déclenchée dans certaines télévisions privées alors qu’une d’entre elles, Ennahar TV est devenue le procureur général à charge contre notre corporation piétinant toute règle de protection des droits du citoyen face à la justice.

Pendant ce temps le gouvernement continue d’ignorer notre filière, pourtant la plus dynamique de l’industrie des médias ces dernières années avec la création de plus de 100 médias d’information de tous types employant plusieurs centaines de ressources. Le ministre de la communication a dû reconnaître, le jour de la célébration de journée de la presse nationale, que la presse électronique était devenue « une réalité en Algérie », mais sans en tirer la moindre conséquence pour sa situation. Dans ce contexte particulièrement hostile, le projet de loi de finance pour 2019 a apporté une menace supplémentaire sur les revenus publicitaires de nos médias en proposant dans un des alinéas de l’article 169 de plafonner les dépenses publicitaires des entreprises algériennes à 2,5% de leur chiffre d’affaires. Face à cette situation aussi préoccupante qu’insupportable, nous membres co-fondateurs du syndicat algérien des éditeurs de la presse électronique SAEPE :

– Dénonçons le recours abusif et injustifié en début d’instruction à l’emprisonnement de nos collègues journalistes et éditeurs de presse : Abdou Semmar( Algérie part), MerouaneBoudiab (Algérie Part), Adlene Mellah (DzairPress), Lies Hadibi (Al Djazair24), Abdelkrim Zeghilache (Sarbacane), SaidChitour (Indépendant). Nous revendiquons leur remise en liberté dans l’attente de leur jugement si l’instruction sereine du dossier le recommande.

– Appelons à la cessation immédiate de la campagne de stigmatisation de la presse électronique. Nous ne sommes pas des relais de la cyber-dissidence algérienne. Nous sommes des entreprises et des médias abritant un important capital d’expérience professionnelle, héritage moderne de la grande aventure de la presse algérienne depuis l’indépendance. Nous revendiquons le respect et la considération.

– Attendons plus que jamais des pouvoirs publics et notamment du ministre de la communication des mesures concrètes pour lever l’embargo institutionnel dont est victime la presse électronique en dépit de sa reconnaissance légale dans le texte de loi de 2012. Nous demandons à nouveau l’ouverture d’un dialogue direct avec le ministère autour des propositions constructives contenues dans notre projet de pacte d’avenir pour l’émergence des médias électroniques en Algérie.


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