Donald TRUMP est un bluffer !?

“Trump a fait des menaces en l’air durant toute sa vie” c’est le titre d’une chronique parue le 10 Août 2017 dans le washington post et signée par le célèbre Fareed Zakaria, journaliste au washington post et présentateur à CNN. La chronique est longue mais en voici quelques intéressants extraits:

“Comment sommes-nous arrivés là?” s’interroge en premier le chroniqueur sur l’état des menaces proférées des deux cotés (Américains et Nord-Koréens) et d’enchaîner “Pourquoi semble-t-il que nous sommes au bord d’une guerre en Asie, qui pourrait impliquer des armes nucléaires? La Corée du Nord a une capacité d’armes nucléaires depuis au moins 10 ans. Ses récents progrès sont-ils si dramatiques et importants pour forcer les États-Unis à provoquer une guerre préventive? Non. La crise dans laquelle nous nous trouvons a été exagérée et malmenée par l’administration Trump à un degré profondément inquiétant et dangereux.”
..
“bien sûr, Trump est allé plus loin, en disant mardi que si la Corée du Nord ne cessait pas ses menaces, il leur sera répondu avec le feu et la colère, d’une puissance que le monde n’en a jamais vue». Lorsqu’il a été pressé jeudi, Trump a accentué ses menaces en disant: «Si c’était peu, alors cette déclaration n’était pas assez dur. » En d’autres termes, Trump a précisé que les États-Unis répondraient aux menaces nord-coréennes avec une attaque militaire massive, impliquant éventuellement des armes nucléaires.

Est-cela crédible? Non. Les États-Unis ne vont pas lancer une guerre nucléaire préventive en Asie. Les déclarations de Trump ont indubitablement ébranlé les alliés les plus proches de Washington dans la région, le Japon et la Corée du Sud. Des menaces vides et une rhétorique vague ne font que diminuer le prestige et la puissance américaine, une lutte de boxe dans l’administration.

Alors, pourquoi tout cela? Parce que c’est la méthode simple de Trump. Pendant toute sa vie, Trump a fait des promesses spectaculaires et de menaces inquiétantes mais rarement tenues à n’importe qui. Lorsqu’il était dans les affaires, a-t-on constaté, il a souvent menacé d’intenter des poursuites judiciaires contre des journalistes pour diffamation, mais la dernière fois qu’il l’a faite, remonte à 33 ans, en 1984. Trump dit qu’il ne règle jamais les affaires en justice. En réalité, il s’en est retrouvé dans au moins 100 fois, selon USA Today.

Au cours de sa vie politique, il a suivi la même stratégie de parler pour ne rien dire. En 2011, il a déclaré qu’il avait des enquêteurs qui «n’ont pas pu croire ce qu’ils ont trouvé» à propos de l’acte de naissance du président Barack Obama, et qu’il allait, à un moment donné, «révéler des choses intéressantes». Il n’avait rien. Au cours de la campagne, il avait promis de traiter la Chine comme un manipulateur de devises, de déplacer l’ambassade américaine en Israël à Jérusalem, de faire en sorte que le Mexique paye un mur frontalier et qu’il allait lancer une enquête sur Hillary Clinton. Jusqu’à présent, rien. Après avoir été élu, il a signalé à la Chine qu’il reconnaissait Taiwan. Quelques semaines après son entrée en fonction, il s’est plié. Il a insinué aussi qu’il avait des enregistrements de ses conversations avec le directeur de l’époque, James B. Comey. Bien sûr, il n’en avait rien.


“Je pense que les Américains devraient bien dormir sur leur deux oreilles et ne pas s’inquiéter de cette rhétorique particulière des derniers jours”, a déclaré Tillerson mercredi. C’était une déclaration inhabituelle, peut-être même sans précédent. Le secrétaire d’État semble avoir dit aux Américains – et au monde – d’ignorer la rhétorique, pas celle du dictateur nord-coréen, mais de son propre chef, le président des États-Unis.Et c’est probablement ce que ses associés ont toujours fait pour lui. Ils savent que son mantra principal ne réside pas dans l’art de négocier , mais dans l’art de bluffer.

Reprit par A. Jabli