ENLAIDISSEMENT DE LA VILLE DE SIDI BÉL-ABBÈS DES PALMIERS MORTS DEBOUT

 

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Une vaste opération de plantation de palmiers, cette opération censée embellir la ville et lui conférer une touche écolo. Malheureusement, il n’en est rien.Ces palmiers sont aujourd’hui, littéralement “morts debout”. Ils offrent au regard des passants un bien piètre spectacle. L’embellissement de la ville a cédé la place à la désolation. La plupart des palmiers, implantés tout au long du tracé du Boulevard de la Macta, ont perdu leur rosette, complètement desséchée et jaunie. Un véritable gâchis sachant que ces palmiers, dont leurs totalités ont été acheminés de la wilaya de Biskra, pour pas moins de 40 000 DA l’unité, frais de transport compris, avance notre source. D’après, un expert en la matière, écologiste et artisan paysagiste, ces palmiers plantés à la hussarde en trois jours en l’absence de méthodes techniques fondamentalement établies, ne pouvaient pas survivre. Un végétal n’est pas un poteau électrique que l’on plante dans du goudron ou dans des gravats de chantiers. Chaque végétal est conditionné par l’environnement dans lequel il vit. Dans le cas du palmier précisément, notre interlocuteur soutient que ce dernier peut survivre à un manque d’eau pendant des mois, mais son mucilage (sève visqueuse) finit par durcir avec le temps s’il est sevré en eau. Et c’est justement ce qui s’est produit avec les palmiers de la Macta, Ils ont été entourés de béton et ne recevaient donc plus d’eau. Avec le temps, leur mucilage a durcit irréversiblement donnant lieu à des palmiers morts débout, explique l’expert.

Absence de qualification pour notre source, le changement climatique, le dépotage, démotage, les conditions de transport ainsi que la plantation du palmier sont autant de paramètres qui peuvent induire, si une seule de ces étapes est mal entreprise, une irréversible agonie du palmier. Ce dernier a besoin d’une terre spécifique constituée à hauteur de 50%, de sable, de 30% de terreau organique (fumier) et de le planter à la profondeur nécessaire. A titre d’exemple, un jeune palmier a besoin, confie-t-il, de 1,2 mètres de profondeur. Il en faut, en toute logique, bien plus pour des palmiers qui ont déjà plusieurs années au compteur. De l’avis d’un spécialiste, la profondeur de plantation n’a pas été respectée, tout comme la nature du sol incompatible avec les besoins spécifiques du palmier. Aujourd’hui, si certains des dizaines de vestiges de palmiers ont été coupés, sans état d’âme, le reste est toujours debout, tels des ombres. Les arbustes plantés, par la suite, notamment aux alentours de la Macta, seront -ils plus chanceux ? Connaîtront –ils une meilleure prise en charge ? Estimés à 28 000 DA le pied, ces arbres ont besoin d’être taillés, nous dit-on. Une étape importante pour la suite de l’évolution de l’arbre, seulement qui s’en chargera ? L’absence de personnel rodé à cette technicité, possédant les aptitudes indispensables pour accompagner ces arbres jusqu’à maturité est un fait indéniable, nous dit-on, d’où le risque de voir un jour, ces arbustes s’éteindre, à leur tour, consécutivement au manque de qualification en la matière.

Selon nos sources, les palmiers plantés étaient en fait morts et leur plantation avait coûté au trésor communal des sommes colossale. Les citoyens ne peuvent s’empêcher de s’interroger sur les raisons ayant poussé les responsables locaux à s’engager à la plantation de tous ces palmiers plantés sur les bords de la voie de la Macta. Pourtant, leur plantation avait nécessité la mobilisation d’un grand budget dont le montant n’a pas été rendu public. Parmi les habitants de la ville, qui habite la périphérie et qui emprunte quotidiennement la route de la Macta pour aller à son travail, ce dernier dira : “Franchement, c’est désolant et fort regrettable que des sommes colossales soient injectées dans des opérations non étudiées au préalable. J’espère que cette mascarade ne se reproduira pas dans d’autres projets intervenant dans d’autres secteurs.” Sur place, nous avons constaté l’ampleur des dégâts constatés sur les sites sur lesquels avaient initialement été plantés les palmiers et ils seront fraîchement arrachés.Même la clôture décorative qui avait été installée autour de la place la Macta a également été démontée, alors qu’elle a aussi coûté une somme considérable au trésor local.

Pour mieux comprendre les raisons à l’origine de la mort de ces palmiers, nous nous sommes rapprochés des autres connaisseurs en la matière, l’un des spécialistes dans le domaine et qui nous a fait une contribution dans laquelle il avait prédit la mort de ces palmiers pour de nombreuses raisons qu’on a évoqué supra, entre autres celle d’ordre climatique. Ainsi, notre interlocuteur explique d’abord qu’on ne peut planter un palmier en hiver, mais en été. Un critère qui, selon lui, n’a pas été pris en compte par l’entreprise en charge de la question. La seconde raison, selon lui, est relative au lieu d’où ont été ramenés ces palmiers. “Les palmiers arrachés du Sahara ne peuvent pas s’adapter au climat de Sidi Bél-Abbès, a-t-il expliqué, avant de poursuivre Ils doivent opter pour des palmiers plantés dans des espaces adaptés et ramenés directement vers leur nouveau site de plantation.” La troisième raison, selon notre interlocuteur, concerne la qualité de la terre dans laquelle ils sont plantés. Concernant les palmiers arrachés, il fera savoir qu’ils ont été cultivés, soit sur une terre morte ou argileuse, ce qui ne favorise pas leur croissance. En outre, ajoutera-t-il, un palmier a besoin de beaucoup d’eau et il faut qu’il soit abondamment irrigué, notamment en été.

La présence d’arbres et d’arbustes dans notre environnement comporte de nombreux avantages, ils embellissent le paysage, purifient l’air, protègent les habitations des vents froids de l’hiver et de la chaleur excessive de l’été, servent d’écran visuel et sonore, abritent une faune diversifiée, etc. Ils représentent un investissement à long terme et conséquemment, leur entretien doit être fait avec soin. Ce feuillet propose de passer en revue les grands principes de taille des arbres et des arbustes, mis à part les arbres fruitiers et les rosiers qui requièrent des soins particuliers. L’art de la taille s’acquiert avec le temps et la pratique. Une mauvaise taille est souvent plus néfaste pour les végétaux que l’absence d’entretien. Nous vous invitons donc à suivre les conseils suivants avant de vous munir de votre sécateur ! Les principaux objectifs de la taille sont de maintenir les arbres et arbustes en bonne santé et d’assurer la sécurité des individus et des biens. La taille peut toutefois servir d’autres buts, Équilibrer l’arbre ou l’arbuste tout en respectant sa forme naturelle; Améliorer sa floraison et sa fructification; Densifier son feuillage; Mettre en valeur ses tiges ou son feuillage décoratif; Dégager des passages fréquentés ou des zones utilitaires, maison, clôture, chemin, etc. La taille ne devrait pas servir à contenir le développement des végétaux. Lors du choix d’un arbre ou d’un arbuste, il est important de tenir compte de ses dimensions à maturité.

C’est pourquoi aujourd’hui Sidi Bél-Abbès, penser à faire accompagner les équipements de grandes envergures avec des études paysagères de bonne qualité et adaptées au projet en milieu urbain est devenu presque une chimère, ce qui nous pousse vers la logique d’une nouvelle stratégie de gestion de l’urbanisme végétal et de l’aménagement paysager afin d’apporter quelques cohérences aux paysages urbains de nos zones urbaines désarticulées par des aménagements paysagers non maîtrisés depuis l’indépendance. Cette nouvelle stratégie de gestion de l’urbanisme végétal et des aménagements paysagers en milieu urbain fera appel, de la part des responsables d’aménagement paysagers de chaque collectivité, à des connaissances spécifiques en botanique et en arboriculture, à une maîtrise des principes de composition et de gestion urbanistique et végétal ainsi qu’aux références de typologies urbaines, tels les avenues, les cours, les boulevards, les squares, etc.,car loin d’être réductrices, ces compétences alimentent l’invention des projets contemporains que la collectivité fera siens, en collaboration avec les architectes paysagistes ou des techniciens paysagistes complétés par des urbanistes et des architectes, à cause de la présence d’un nombre réduit de spécialistes en architecture du paysage sur le territoire national. C’est parce que les réponses sont loin d’être simples pour gérer le côté végétal dans le but de l’amélioration du cadre de vie en milieu urbain, que nombre de places dans les villes occidentales sont exemptes de toute présence végétale forcent l’admiration, quand le travail a été fait par des ” paysagistes ” et que parfois la présence d’espaces verts peut perturber l’identité de la ville et de ses quartiers, quand le travail a été fait par des faiseurs des jardins disparates qui ne cherchent dans la réalisation des projets d’espaces verts, que leurs propres économies, car il ne suffit pas de créer des espaces verts et de planter des alignements d’arbres pour dire qu’il y a eu amélioration de l’urbanisme végétal, car il faut savoir bien concevoir pour planter et parfois même ne pas planter pour donner un meilleur paysage urbain.

La stratégie de gestion des espaces verts viendra pour faciliter la mobilisation des moyens nécessaires au sein de chaque collectivité locale pour réussir la politique de l’urbanisation végétal, car un paysage urbain et d’autant mieux défendu qu’il est perçu comme beau par une majorité de la population qui aspire à un meilleur cadre de vie au sein de leurs quartiers, villages et villes. C’est pour faire relancer notre wilaya dans sa continuité historique en matière d’urbanisme végétal, qu’il est urgent de procéder à la gestion des espaces verts de nos zones urbaines, car il est temps pour nous, de trouver la qualité des paysages urbains conformes à notre culture et notre histoire, mais aussi de changer nos mentalités de manière à imaginer les raisons de vivre ensemble sans céder à l’individualisme économique, car avec une stratégie locale de gestion de l’urbanisme végétal adaptée à notre microcosme, chacune des collectivités disposera d’un service de gestion des espaces verts et de la ville qui saura collaborer avec les paysagistes afin de faire doter à chacune des communes d’au moins un grand jardin public ou de loisirs, et que les pâtés d’immeubles seront riches en matière de couverture végétale et munis de terrains de sport et des jeux pour enfants dans le but d’aboutir à un cadre de vie urbain conforme aux normes du paysage urbain contemporain. La recherche d’un paysage urbain de qualité doit constituer un objectif fondamental pour les premiers responsables du pays, car la création d’un aménagement paysager adéquat et de meilleur qualité en milieu urbain demeure généralement le mode qui s’avère le plus durable, le plus attrayant et plus économique à long terme, pour l’amélioration du cadre de vie des citoyens et du tourisme dans notre chère Sidi Bél-Abbès, ce qui fera de la stratégie de gestion de l’urbanisme végétal une grande culture de la qualité, de l’excellence et de la créativité en matière d’aménagement urbain.

Avec cette stratégie de gestion de l’urbanisme végétal de nos villes, nos paysages urbains présenteront des qualités certaines pour le bien-être des citoyens et des touristes, où des choix seront toutefois précisés pour accroître la qualité des milieux de vie et de contribuer au développement touristique dans notre wilaya, conformément au programme de développement touristique. Parce qu’il ne peut y avoir de meilleure manière à redonner ses lettres de noblesse aux paysages urbains de nos villes que de réinventer l’essence de son existence et de les maintenir dans la continuité et dans le temps, qu’il est temps pour que les projets d’aménagement paysagers des collectivités, dans le cadre de l’urbanisme végétal, ne se réduisent pas à un besoin de surfaces vertes avec des équipements de sports et de jeux d’enfants disparates, mais à des projets paysagers réels, inclus dans le cadre de l’amélioration du paysage urbain et conçus par des paysagistes afin que surtout la ville de Sidi Bél-Abbès aura sa cohérence spatiale, perceptible à plusieurs échelles et qui résulte d’une logique symbolique et fonctionnelle.

Kamel Hadri

 

One thought on “ENLAIDISSEMENT DE LA VILLE DE SIDI BÉL-ABBÈS DES PALMIERS MORTS DEBOUT

  1. Normal !, les platanes ne font pas partie des souvenirs d’enfance de nos élus. Ont-ils mangé les fruits des micocouliers quand ils étaient petits?!. Ils ont réussi à rendre Bel-Abbés une ville telle que la “reine des Zibans”.
    “EL GLAYLI MA YANSSA HEZ KTAFEHE”…
    Il ne reste plus qu’à planter des figuiers de Barbarie une fois le jardin public réhabilité, comme ça on mangera du “tchimbo” gratos…

    Salam

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