ENTRE MÉDECINS ET AVOCATS, LA TENSION MONTE.

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Deux femmes s’affrontent et s’entredéchirent. L’une est avocate et l’autre médecin gynécologue. Après que les tribunaux se soient prononcés sur le différend qui les oppose, elles livrent leur bataille sur les réseaux sociaux. Et, signe du temps qui ne trempe pas, après le jugement des juges elles sollicitent celui de la plèbe, convaincues qu’elles sont, qu’à l’ère des réseaux sociaux, la seconde parvient parfois à faire fléchir les premiers.

Ces deux femmes sont extrêmement malheureuses. L’une parce qu’elle est convaincue que par la faute de l’autre elle a perdu tout espoir de procréer et d’avoir des enfants après en avoir perdu un et l’autre parce qu’elle est convaincue qu’elle a fait son devoir, mieux, qu’elle a sauvé la vie de son accusatrice qui aurait dû la remercier au lieu de la trainer devant les tribunaux et de la faire condamner.

À leur passion, celle du public réagit et s’ajoute. Et entre l’ange et le démon, on n’hésite pas à choisir. Surtout que selon l’ange le demon s’est ligué avec les juges pour la condamner injustement.

Dans une atmosphère de suspicion générale à l’égard des juges et des avocats, il n’est pas difficile de savoir pour qui vibre le coeur de la masse.

Sauf que les faits sont têtus. Et c’est eux seuls qui comptent pour déterminer les responsabilités et pour motiver le jugement. Or ces faits ne sont connus que par les parties et les juges qui ont eu a connaitre le dossier, contrairement aux apprentis juges de la toiles qui n’hésitent pas à prononcer les sentences les plus lourdes: qui contre le médecin qui vaut 17 sur 20 à minima, qui contre l’avocate qui n’en vaut que 9.

En l’absence des éléments factuels du dossier, on ne peut donc juger. Mais on peut quand même nous interroger, sans pour autant prendre partie dans ce qui est plus qu’un conflit, un drame absolu.

Premièrement: on relève de la publication de la gynécologue elle-même qu’elle accomplit encore son service civil. Qu’elle a fait durant la même permanence 70 consultations d’urgence, 8 césariennes et 3 opérations de curtage. Elle affirme aussi qu’elle n’a consulté personne, ni n’a sollicité l’avis de la concernée ou d’un parent à elle, pour prendre une décision aussi grave et lourde de conséquences pour la patiente.

Question: dans de telles conditions la gynécologue était-elle apte, avait-elle le droit de trancher sans se référer à plus ancien, ne serait-ce que par voie de communication.

Deuxièmement : qu’une expertise judiciaire a été ordonnée par le magistrat instructeur. Que l’expertise effectuée par un médecin spécialiste assermenté a conclu à la faute qualifiée pénalement qui a conduit au renvoi devant une juridiction de jugement.

Troisième : on relève toujours des écrits de la gynécologue, qu’après une enquête judiciaire, deux juridictions (de première et de seconde instance) ont conclu à sa responsabilité pénale et l’ont condamnée.

Reste alors le sentiment d’injustice qu’elle développe et qui est certainement légitime. Mais ce sentiment se brise désormais sur le mur de l’intransigeante vérité judiciaire qui s’est prononcée sur les faits et que nul n’a le droit de contester, même pas la concernée elle-même, sauf à user du dernier recours qui lui reste et que lui offre la loi.

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