« ILS NE SONT GRANDS QUE PARCE QUE NOUS SOMMES À GENOUX »

Un litige oppose Microsoft à Washington à propos de la gestion des Cloud off shore. (Cf. dépêche jointe plus bas).

Laissons de côté ce qui oppose Microsoft au gouvernement américain. Ce n’est pas notre propos et observons :

1.- Ce qui fait problème c’est que le gouvernement américain s’arroge le droit d’intervenir dans un autre pays et de procéder à des saisies (de mails) sans en rendre compte à quiconque. Seule la loi américaine détermine l’espace de ses actions.

2.- À aucun moment dans ce papier, le quotidien Le Monde, ne discute cette intrusion, contraire aux lois internationales. A aucun moment il ne s’interroge sur ce que le gouvernement français aurait à redire sur de tels procédés qui violent la souveraineté de son pays.

Il est vrai que depuis longtemps, ce quotidien prône un atlantisme forcené et sans doute tient-il pour légitime et défendable le fait que les Etats-Unis confèrent à leur droit une compétence universelle qui s’affranchit des frontières.

Après tout n’est-ce pas ainsi que Washington procède en faisant la guerre à tous ceux qu’ils estiment leurs « ennemis » et se passent ouvertement de l’aval des Nations Unies.

Exemple, la guerre qu’ils firent à l’Irak en dehors du droit et des lois.

Ce comportement de brigand qui se continue (et désormais soutenu par la France depuis Sarkozy, mais déjà sous Chirac et de Villepin qui sont revenus dès avril 2003 comme des toutous sous le giron Yankee, tout en roulant la mécanique devant les caméras) se fait au nom de la guerre au « terrorisme », « axe du mal » dont on ne sait pas grand chose (mais qu’on devine), en dehors des « experts » patentés qui défilent sur les plateaux monocolores des télévisions en Occident et dans les royaumes et républiques bananières fidèlement soumises à « l’Oncle Sam ».

Ce qui est vrai des Cloud l’a été et le demeure avec d’autres systèmes.

3.- Internet qui est un système mondial de communication ne devrait plus rester sous administration américaine. Il en est de même de l’attribution des noms de domaines. Ce bien commun à tous devrait être confié à un organisme international dépendant des Nations Unies par exemple.

4.- On peut élargir la question au GPS, système de géolocalisation militaire américain qui (de fait) place tous les systèmes de communication, de transport… entre les mains de Washington. C’est pourquoi la galaxie Galileo a tant de mal à voir le jour.

5.- Profitant de sa position au coeur du système financier international, il pèse sur la politique des banques, des entreprises et des Etats dans le sens de sa politique internationale. Les banques européennes qui voulaient favoriser le commerce avec certains pays (Iran, Venezuela, Cuba…) l’ont payé très cher.

On peut l’élargir de même à la monnaie : comment est-il concevable de laisser les Etats-Unis seuls décider de la valeur des biens négociés dans le monde ? Plus de la moitié des transactions internationales et des biens (le pétrole et le gaz par exemple) sont libellés dans une monnaie qu’un seul pays contrôle, produit et fait varier la valeur quand ça convient à ses intérêts.

6.- De ce point de vue, si on fait abstraction des critères conservateurs des Traités, l’Euroland est un bon modèle : une monnaie européenne pour les Européens. Même si de facto, l’euro est l’autre nom du Deutsche Mark.

Rien ne changera tant que les larbins prolifèrent.

Ne vous ai-je pas dit que ce sont les esclaves qui font les maîtres. Jamais l’inverse.

Djeha,
S. 24 mars 2018.

Aux États-Unis, une loi vise à encadrer la saisie d’emails à l’étranger
Le Monde le S. 24/03/2018 à 02:46

Ce texte était notamment motivé par le conflit qui oppose Microsoft au gouvernement, depuis 2013, et que la Cour Suprême avait examiné avec perplexité fin février.

Le président des États-Unis Donald Trump a ratifié, vendredi 23 mars, une loi donnant un cadre légal à la saisie d’emails à l’étranger. Ce sujet fait l’objet d’un long bras de fer entre les autorités et le groupe Microsoft. Le « Cloud Act », inséré dans la gigantesque loi de finances signée par la Maison Blanche vendredi, permet au ministère de la justice américain de signer des accords avec d’autres pays pour accélérer les demandes de ce type en certifiant que ces pays respectent les libertés individuelles et la vie privée. Ce qui permet de contourner le long processus diplomatique.

Fouiller un domicile dans un autre pays

Ce texte était notamment motivé par le conflit qui oppose Microsoft au gouvernement américain, depuis 2013, et que la Cour Suprême avait examiné avec perplexité fin février. L’affaire avait débuté sous la forme d’un mandat de perquisition enjoignant le géant technologique de remettre les contenus d’un compte email utilisé par un trafiquant de drogue présumé.

Problème, les messages visés étaient stockés en Irlande. Microsoft gère une centaine de centres d’hébergement de données répartis dans 40 pays. Le groupe avait refusé de s’exécuter, en soutenant qu’effectuer une saisie dans un serveur à Dublin revenait à fouiller un domicile dans un autre pays que les Etats-Unis. Face à ce casse-tête, la magistrate de la Cour Suprême Sonia Sotomayor avait suggéré d’attendre le « Cloud Act ». La haute cour doit rendre sa décision fin juin dans cette affaire.

Critiques des défenseurs de la vie privée

Si les groupes technologiques plaidaient en faveur d’une législation claire sur le sujet, certains défenseurs de la vie privée et des droits numériques estiment que la nouvelle loi ne prémunit pas assez contre les gouvernements qui enfreignent les droits humains, ce qui pourrait ouvrir la voie à une surveillance accrue et affaiblir la protection des défenseurs des droits civiques, de journalistes, etc.

« Les polices américaine et étrangères auront de nouveaux mécanismes pour saisir des données dans le monde entier»,  s’alarme notamment David Ruiz, de l’organisation Electronic Frontier Foundation.