La rencontre pour la prise en charge équitable de la jeunesse locale.

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Parier sur les associations sportives et culturelles, pour faire progresser l’intégration de la jeunesse ? On en recense plus de 100 actuellement à la wilaya de Sidi Bél-Abbès. La plupart d’entre elles oeuvrent en faveur du développement social ou dans le domaine de la jeunesse. Selon une étude sur le mouvement associatif,  près de la moitié de ces associations interviennent dans le secteur social, un tiers dans le domaine culturel et environ un quart s’occupent de problèmes environnementaux. Près de la moitié des présidents d’associations ont moins de 40 ans.

L’influence des associations reste cependant, modeste en raison de la modicité des ressources financières et matérielles, mais aussi en raison du manque de formation des acteurs concernés et de l’isolement des activités associatives. L’engagement des responsables d’associations travaillant dans le secteur jeunesse est Important. La majorité d’entre eux ont fait des études supérieures ; ils parlent l’arabe aussi couramment que le français. Les femmes sont minoritaires. Les responsables d’associations, qui organisent des activités journalières avec les jeunes, arrivent à mieux cerner la problématique de la jeunesse. Leurs perceptions et leurs opinions sont donc basées sur des exemples concrets et réels. Depuis presque trois décennies, une loi, plus libérale, régule les associations. Les événements des années 90 n’ont pas été favorables au développement des associations. C’est donc seulement sur ces derniers temps que le mouvement associatif a pu s’étendre et se structurer.

Aujourd’hui, il s’efforce de créer de nouveaux liens avec les responsables locaux. De nouvelles ressources seront nécessaires, la formation du personnel d’encadrement des associations et des bénévoles et davantage de moyens financiers. Tous les responsables d’associations observent que la toxicomanie est un des plus gros problèmes auxquels la jeunesse locale est confrontée, même si les chiffres ne sont que des estimations. Beaucoup parlent de ce problème, qui touche particulièrement les jeunes dans l’ensemble du territoire de compétence de la wilaya.

Il y a lieu de mettre en place des campagnes de prévention. Des éducateurs de rue devront être formés en vue de parer à toute éventualité et de faire obstacle à ce fléau social. A travers cette organisation associative, il est légitime de s’interroger sur une corrélation entre l’effritement des institutions locales et ce phénomène en plein essor. Ainsi, les associations apparaissent-elles de prime abord comme palliatif à ces carences ? Le Ministère de la Jeunesse et des Sports a créé en 2008 un programme de financement axé sur le développement d’un partenariat entre les associations locales et les structures publiques proposant des activités socioculturelles, comme les centres de loisirs pour jeunes. Le thème était ” Des Associations et des centres de loisirs pour ensoleiller l’environnement des jeunes “. Ainsi de plus en plus de réseaux d’associations de jeunes s’organisent au niveau local et s’intéressent à des projets très concrets. Nous constaterons que cette pratique est intégrée dans les plans d’actions sectoriels depuis quelques années déjà. C’est ainsi que le plan d’action destiné pour la prise en charge de la jeunesse, dont le thème était (l’année de la culture de la paix et de la non violence), lequel a réserve une place importante aux associations, en ce sens qu’il les considère comme des partenaires à part entière dans l’action de socialisation de la jeunesse.

Les associations constituent un corps intermédiaire à part entière, essentiel à l’exercice de la démocratie et au développement des solidarités. Partenaires des pouvoirs publics, elles contribuent à la prise en compte de l’intérêt général par leurs fonctions de veille, d’innovation et d’animation des territoires. Les associations ont un rôle prépondérant dans la création ou le maintien du lien social entre les individus, et par la, elles participent d’une manière notable à la cohésion sociale. L’association, un moyen de socialisation, L’association est le reflet de la société à un temps donné ! Par cette maxime, nous pensons que le fait associatif est devenu incontournable. On ne doute plus aujourd’hui de sa légitimité en tant que force vive d’action collective. Mais quel rôle peuvent jouer les associations à l’échelle de la société, elles qui ne sont apparemment que le support d’intérêts personnels ou de projets ponctuels ? Devant ce qui semble être un lent et irrémédiable désinvestissement des jeunes vis a vis des établissements de jeunesse, de comportements individualistes, parfois chargés de violence, et la dilution parallèle de formes de sociabilité traditionnelles, on ne peut que se questionner, qu’est-ce qui, aujourd’hui, est de nature à rendre l’établissement de jeunesse plus attractif et par la même lui permettrait de jouer un rôle efficient dans la socialisation ? Les associations à la rescousse ? Pourquoi pas, d’autant que plusieurs éléments plaident en faveur d’un plus grand investissement des associations dans la prise en charge de la jeunesse. Nous dirons même quelles font partie du paysage.

Dans ce cadre, le plan d’action du DJS, en partenariat avec le mouvement associatif de jeunesse, fixe un programme d’activités et d’animation des jeunes qui s’articule autour des principaux axes suivants :
• Le développement d’une politique de gestion du temps libre des jeunes par l’amélioration de la qualité des activités dispensées et l’amélioration des conditions d’accueil dans les maisons de jeunes;
• Le développement de programmes d’animation de proximité en offrant aux jeunes de multiples espaces et occasions d’expression de leurs besoins, opinions et talents;
• La multiplication et le développement de programmes d’échanges, de mobilité et de tourisme de jeunes par la mise en place de divers canaux de découverte de la culture et de l’opinion d’autrui, facteurs de connaissance et de tolérance .Les associations ont une tradition probante dans le secteur de la jeunesse et des sports.

Partons d’un constat que la création de la majorité des associations se fait toujours au sein des établissements de jeunes (les associations d’animation de la jeunesse car c’est d’elles qu’il s’agit, permettent d’établir facilement des règles de trésorerie, d’offrir une structure de représentation lisible etc.… à un moment ou les établissements, faute de statut juridico-administratif sont incapables de se gérer sans l’intervention de l’administration de tutelle. A ce niveau de notre propos, deux constats s’imposent cependant, le premier est inhérent à la tutelle organique qui pose toujours problème, et les établissements de jeunesse ou annexes du CIAJ au terme de la réglementation, fonctionnent avec un encadrement et des personnels qui relèvent statutairement de la Direction de la Jeunesse et des Sports !

Une rencontre locale sur la politique sectorielle de prise en charge de la jeunesse s’avère indispensable, qui sera au centre d’une rencontre préparatoire. Cette rencontre, qui doit regrouper le directeur de la DAS, le directeur de l’ANEM, les recteurs, les directeurs des Lycées, les directeurs des établissements de la formation professionnelle, les délégués des formateurs des stagiaires et apprentis et des autres catégories de personnel à savoir les surveillants généraux et les conseillers à l’orientation, le directeur de la formation et de l’enseignement professionnels, les associations culturelles et sportives. Les objectifs de cette rencontre qui s’inscrit dans la poursuite des efforts relatifs à la consolidation, l’approfondissement et l’ancrage de la politique d’humanisation du secteur amorcé à travers la concertation et l’ouverture du champ d’expression aux jeunes.

La préparation de cette conférence locale sur la politique sectorielle de prise en charge de la jeunesse, fera suite aux recommandations qui seront émises par les autorités locale de la wilaya. Les participants à la présente rencontre travaillent sur le bilan de mise en oeuvre des recommandations de Mr le Wali de la wilaya de Sidi Bél-Abbès, tout en poursuivant l’approfondissement de la concertation avec les acteurs concernés à savoir les jeunes en particulier en matière d’activités pédagogiques complémentaires, de consolidation du partenariat de lutte contre les fléaux sociaux, de prise en charge des stagiaires et apprentis et enfin d’élaboration d’un plan d’actions à court et moyen termes. La discussion sera organisée à travers trois ateliers organisés par thèmes en l’occurrence les activités sportives et culturelles, la participation des jeunes à la vie de l’établissement et enfin l’accompagnement des stagiaires avant pendant et après la formation. D’autres points relatifs entre autres à la formation en milieu professionnel, au placement des apprentis, à l’encadrement des stages, la contribution du mouvement associatif, l’élaboration de projets professionnels et d’initiation aux techniques de recherche d’emploi et de création d’activités, la vulgarisation du dispositif destiné aux jeunes et au suivi de l’insertion des diplômés, seront discutés au cours de cette journée, dont l’objectif est de créer un environnement propice à l’épanouissement des jeunes; tout en développant chez eux les notions de civisme, de tolérance et de citoyenneté.

Kamel  Hadri