Ayant parcouru l’ensemble de la presse online du vietnam, rare sont ceux qui annoncent le décès du Général Giap aujourd’hui à l’age de 102 ans. Le “Vietnam tribune” l’a annoncé et cite que l’architecte de la victoire militaire sur la France et les USA vient de décéder aujoudhui Vendredi à l’age de 102 ans. Voilà ce que dit de lui, la correspondante Anglophone Catherine BARTON de l’AFP à Hanoi.
Le général Vo Nguyen Giap, héros militaire de l’indépendance vietnamienne et artisan de la débâcle française à Dien Bien Phu, est décédé vendredi à l’âge de 102 ans, provoquant un déluge d’hommages sur les réseaux sociaux.
“Je peux confirmer que le général Giap est mort à 18H08” (11H08 GMT), a indiqué un responsable gouvernemental à l’AFP sous couvert de l’anonymat. Une source militaire a confirmé son décès à l’hôpital militaire 108 de Hanoï où il était soigné depuis trois ans, tout comme le site officiel d’informations VNExpress.
“Le corps du général Giap a été transporté (…) à la morgue de l’hôpital avec une garde d’honneur pour lui rendre hommage”, a précisé ce dernier.
Giap, dernier dirigeant historique du Vietnam communiste encore en vie, était une des figures les plus adorées de la population après le fondateur du Parti communiste du Vietnam Ho Chi Minh qu’il avait rencontré en Chine après avoir fui son pays à la fin des années 1930.
Avant même l’annonce officielle de sa mort, et malgré la mise à l’écart par le régime ces trente dernières années, les messages de condoléances de Vietnamiens en deuil inondaient l’internet.
“Repose en paix, héros du peuple. Tu seras toujours notre plus grand général”, a notamment écrit un internaute sur Facebook.
“J’espère qu’il y aura un jour de deuil national. C’est une figure respectable qui a beaucoup contribué à notre nation vietnamienne”, a ajouté un autre. Aucun détail sur ses funérailles n’a été dévoilé.
Carrière politique brisée
Considéré comme l’un des plus importants stratèges militaires de l’Histoire, Giap, autodidacte formé à coups de lectures, avait réussi grâce à ses tactiques à défaire aussi bien les Français que les Américains.
En 1954, il avait ainsi infligé dans la “cuvette” de Dien Bien Phu (nord-ouest) une cuisante défaite aux troupes colonisatrices françaises, événement fondateur de l’émergence d’un Vietnam indépendant et de la fin de la domination française en Indochine.
Et pendant les vingt années qui avaient suivi, ce fils de paysan lettré, à la maîtrise impeccable du français, avait continué de diriger ses troupes pendant la guerre du Vietnam contre les Américains et leurs alliés du Sud-Vietnam, jusqu’à la prise de Saïgon le 30 avril 1975.
Ses victoires ont inspiré les combattants du monde entier.
“L’influence et le nom du général Giap sont allés bien au-delà du territoire du Vietnam. Il a inspiré des mouvements de résistance à travers l’Asie et l’Afrique, surtout en Algérie”, selon l’historien Phan Huy Le, qui le considère comme “un des stratèges militaires les plus talentueux”.
Mais malgré ses succès militaires, sa carrière politique a été brisée par le régime communiste. En 1975, il n’était déjà plus chef de l’armée du Nord-Vietnam communiste, et en conflit ouvert avec le numéro un du régime Le Duan, il avait ensuite été petit à petit écarté du pouvoir.
En 1982, il avait été exclu du bureau politique du Parti. S’il avait conservé son rang de vice-Premier ministre, il était chargé des Sciences, des Technologies et du Planning familial. Il avait finalement été évincé du comité central du Parti en 1991.
Malgré tout, la popularité du général qui n’hésitait pas, même à plus de 90 ans, à dénoncer les travers du régime, notamment la corruption, reste indiscutable, en particulier chez les jeunes.
Il laisse derrière lui sa deuxième femme, Dang Bich Ha, et quatre enfants.
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Vo Nguyen Giap, héros militaire de l’indépendance vietnamienne et artisan de la débâcle française à Dien Bien Phu, est mort ce vendredi à l’âge de 102 ans. Le jour même, Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France au Vietnam, envoyait à l’imprimerie les épreuves de son ouvrage « La Marseillaise du général Giap » (éd. Michel de Maule, en vente le 10 octobre). Nous publions quelques extraits avec son aimable autorisation.
« Ma première rencontre avec le général Giap qui avait autrefois réussi le triple exploit de harceler l’occupant japonais, de battre la puissance coloniale française puis de chasser les américains eut lieu au début du mois d’avril 1989 à Hanoï. J’avais pris mes fonctions d’ambassadeur de France au Vietnam quelques semaines plus tôt ;
Quelque peu intimidé, j’allai au rendez-vous fixé, en me remémorant ce que j’avais lu sur ce personnage hors du commun, dont il n’existait toujours pas de véritable biographie. Le héros de l’indépendance nationale pouvait aussi être vu comme un chef de guerre peu soucieux des vies humaines.
L’homme qui s’avance à ma rencontre me frappe par sa petite taille, son œil vif et son grand front surmonté d’une crinière blanche– le volcan sous la neige, disaient les journalistes. Il est en tenue militaire d’été très simple, de couleur kaki tirant sur le vert olive, avec une chemisette portant des écussons rouges étoilés sur le rebord du col.
Il fait tout pour se montrer aimable et pour me mettre à l’aise. Devinant sans doute mon appréhension et désireux de couper court à tout discours introductif embarrassé, il m’a pris le bras familièrement et m’a dit combien il appréciait la littérature française.
Manifestement heureux de parler notre langue, le vieux Général accueillait un ambassadeur de quarante-cinq ans, qui ne pouvait évidemment pas être nostalgique d’une époque qu’il n’avait pas connue.
D’entrée de jeu, il évoqua les affinités culturelles entre nos deux pays, l’importance de la francophonie et la nécessité de regarder vers l’avenir : il était grand temps, me dit-il, d’envisager de construire une coopération substantielle dans le domaine économique. La France pouvait aider le Vietnam à s’insérer dans un contexte international qui évoluait rapidement. Elle devrait aussi jouer un rôle beaucoup plus important dans la formation de ses cadres.
Il s’est cependant cru obligé d’évoquer l’histoire. Bien sûr la grande Révolution française, puisque c’était ici une référence permanente, mais aussi la colonisation, y compris dans ses aspects les plus décalés, comme par exemple l’existence d’un masque tragique de guerrier gaulois à grande moustache dans le décor en stuc au-dessus du rideau de scène à l’opéra de Hanoï.
Il mentionna ironiquement le fait qu’entre 1940 et 1944 les élèves du lycée Albert- Sarraut chantaient tous les matins Maréchal nous voilà ! , sur ordre de l’amiral gouverneur général de l’Indochine. d’une manière générale, celui-ci appliquait scrupuleusement les directives de Vichy, souligna mon interlocuteur. »
« Il faut toujours garder ses distances avec les Chinois »
« Il parla aussi des mille ans d’occupation chinoise. il ajouta en souriant qu’il fallait toujours garder ses distances avec les chinois. Sans nier l’importance de leur soutien logistique massif dans la lutte pour l’indépendance, il expliqua qu’il ne les avait jamais suivis aveuglément.
Certes, il avait failli accepter l’idée des conseillers militaires venus de Pékin, qui avaient suggéré début 1954 de recourir à des vagues d’assaut successives contre le camp retranché de Diên Biên Phu, conformément à la tactique utilisée pendant la guerre de Corée.
Mais, la veille du jour initialement prévu pour l’attaque, après avoir réfléchi toute la nuit, il avait tout suspendu et avait entrepris d’expliquer à son état-major, ainsi qu’aux Chinois, que cette méthode lui paraissait, à la réflexion, totalement inappropriée.
Le système de défense français était bien conçu, véritable hérisson sur les pics duquel les assaillants auraient pu se briser et, en tout état de cause, cela aurait fait encore beaucoup plus de morts dans les rangs vietnamiens. Il alla jusqu’à me dire que le plan Navarre aurait pu réussir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il avait préféré, précisa-t-il, l’approche progressive, le travail de sape, les boyaux et les tunnels sous les points d’appui.
À aucun moment, il ne critiqua les militaires français. il conclut ce rappel historique en citant hô chi Minh : “Nous n’avons pas eu de chars, d’hélicoptères ou d’avions détruits, pour la bonne raison que nous n’en possédions aucun.” »
« Aux armes, citoyens ! »
Quelques mois plus tard, toujours à Hanoï, 14 juillet 1989, six heures du soir. Alors que l’on célèbre le bicentenaire de la Révolution française, le général Giap, se rendra pour la première fois de sa vie à l’ambassade de France. Dans son livre, Claude Blanchemaison raconte que Giap s’amuse : il évoque dans son français parfait ses souvenirs de lycée, cite des auteurs classiques et, soudain, au moment où retentit « La Marseillaise », il se met spontanément à en fredonner le refrain : « Aux armes, citoyens ! » RUE 89
Quelle humiliation pour la France, puis les Etats-Unis, de la part de ce ‘petit’ Général autodidacte, d’un génie militaire extraordinaire qui a donné une bonne raclée aux armées Françaises et Américaines commandées par des généraux sortis des plus illustres écoles et académies militaires…. !
Quelle Honte, pour la France d’avoir exploité les ‘indigènes’ de ses colonies pendant la guerre d’Indochine …..‘Les Morts pour la France’… !!!! Quel Destin…selon Allain Jules, Jean-Marie Le Pen, l’ex-président FN, aurait été sauvé d’une mort certaine par un soldat algérien en opération lors de la guerre de l’Indochine en 1953…..Sinon Marine ne serait jamais née..!!
Lui qui a dit : « le colonialisme américain est un mauvais élève. Il n’apprend pas les mauvaises leçons de l’histoire »… !!! Il a tout à fait raison, d’ailleurs, il va se casser les dents encore une fois, lui et ses sbires…! Le Mal ne triomphera jamais sur terre…même s’il a gagné des batailles…. !!!
L’amère défaite des Français à Diên Biên Phu en mai 1954 grâce au phénomène Giap qui a dit beaucoup plus tard à un ambassadeur Français : “Nous n’avons pas eu de chars, d’hélicoptères ou d’avions détruits, pour la bonne raison que nous n’en possédions aucun.” »…a marqué la fin du règne Français en Asie… ! On ne peut pas dire la même chose pour l’Afrique….. !!!
Dans la foulée, en pleine Guerre froide, cet ex-enseignant d’histoire et compagnon de lutte de Hô Chi Minh a aussi conduit à la chute de Saïgon en avril 1975, empêchant les USA de prendre la relève des Français au Vietnam.
En 2006, il dénonça le fait que le Parti communiste Vietnamien soit «devenu un bouclier pour les responsables corrompus», et là on comprend pourquoi il a été écarté du pouvoir depuis 1980 lorsqu’il a perdu son fauteuil à la Défense en 1980 puis est exclu du Bureau politique en 1982 avant d’être définitivement rayé du listing du Comité central du PC en 1991.
Rien d’étonnant, car, là Bas aussi, il y a des Hizb frança et américain…. !!!!!
“Bourreau” peut être dans le sens où il leur a imposé des supplices moraux surtout à cause de l’humiliation de la défaite…..mais je pense aussi, qu’un autre titre aurait été plus adéquat ….!!!
Tout à fait d’accord avec Mr Reffas…
Grand chef de guerre, vainqueur de Dien Bien Phu, grand stratège, tacticien hors-pair, génie de la logistique, architecte des grandes batailles, naufrageur de La France au Vietnam… comme titre, on a l’embarras du choix.
«Bourreau» ça colle plutôt mal.
Bonjour.
Le général Giap fut un héros de la bataille de Diên Biên Phu, et non un BOURREAU. Avec ce titre vous portez atteinte à la mémoire d’un grand chef militaire et politique.
Bonne journée.
Un grand homme de la résistance et la stratégie militaire , il battue le colonisateur , il a donner la confiance aux autres peuple opprimée de se battre , il est universelle , ont l’apprécie pour sa bravoure et sa simplicité ,un homme correct qu’il repose en paix