LE DÎNER D’UN LAMBDA


Les temps sont durs dans ce nouveau contexte de crises.
Les emplois se font rares et nos revenus s’effilochent.
Les prix fermentent dans le marché des biens et services
Et le dinar, n’arrive plus à tenir un round dans le ring monétaire
Le lambda n’a plus que ses deux poches pour réchauffer ses deux mains
Et les murs publics pour s’accoter, regardant le temps s’user,
Semblable à un film de science fiction.
La boustifaille étant nécessaire pour la survie pardi !
Un repas pour ce soir ne doit pas être trop cher.
Du cardon avec sauce verte piquante ferait bien l’affaire.
Mieux que celui qui fait trop d’économie,
Tout en appliquant la formule « Qui dort dîne ».
Après ce repas copieux de lambda
Sa nuit fut trop agitée par des cauchemars.
Le lendemain chez le liseur de rêves ou l’interprète
Pour éprouver ce qui m’adviendra peut être plus de bien.
Le cauchemar était le suivant, une bagarre sans fin avec un âne bien entêté
Ne me laissant point le temps de récupérer, de ruades en ruades et des braiments « Hi ! Han ! »
Sous ma couverture, je castagnais mains et bras tout en hurlant !
Pour que cesse à jamais cette infortune
L’interprète du rêve me fixait profondément
Une façon de faire son diagnostique.
Il me rétorque :
-Il est tout à fait normal d’avoir ce cauchemar,
Mais puisque tu as dîné du cardon
Tu sais bien que c’est le repas favori de l’âne
Il fallait s’attendre à ce genre de représailles.
L’âne n’aime pas aussi qu’on lui ratiboise sa nourriture.
Benallal mohamed