LES TROUFIONS DE L’AMÉRIQUE

Sur France Culture aujourd’hui, dimanche 05 mai, à l’émission dominicale « L’esprit public » pilotée par Emilie Aubry, qui a chassé il y a 2 ans -jour pour jour- sans ménagement avec armes et bagages l’inénarrable Philippe Meyer, ami de F. Bayrou, proche de Macron.

Pas un pour racheter l’autre. Passons…

L’émission d’aujourd’hui a été consacrée aux gilets jaunes et au Venezuela.

Inutile de vous dire que la clique de commentateurs plus ou moins habituels n’a été favorable ni aux uns ni à Maduro.

On a eu droit à tous les poncifs de l’anti-communisme primaire digne des années de guerre Est-Ouest : « système archaïque qui a fait la démonstration des ses échecs historiques »,

Cela rappelle le mot de Churchill : « Les parkings sont à l’Est et les voitures à l’Ouest ».

Ils ont a juste oublié de noter que le Venezuela fait face, comme Cuba depuis près de 60 ans et comme l’Iran, à un embargo abominable qui les prive de tous les moyens nécessaires à la vie de sa population pour pousser les Vénézuéliens à abattre leur régime. A cette pression terrible collaborent les petits harkis locaux et aussi tous les pays sous contrôle US, tels la Colombie, le Brésil (désormais ouvertement fasciste) et pour tout dire tous les pays dit du « Groupe de Lima » mis en place en 2017 pour faire en sorte que toute l’Amérique Latine soit replacée sous le régime de la Doctrine Monroe (1823).

Dans le lot des commentateurs il y avait un « nouveau » un certain Philippe Manière que certains d’entre vous ont pu croiser ici ou là, en écoutant la radio ou en parcourant la presse.

Je le signale parce qu’il représente de manière (sans jeu de mots) symptomatique et exemplaire les causes des changements opérés en France ces 30 dernières années.

C’est nécessaire pour comprendre comment ce pays a si fortement métamorphosé en ce laps de temps.

Après l’épisode gaulliste d’une décennie (58-68), la France a été travaillée de manière profonde et systématique par les services américains en vue de faire de la France un pays atlantiste comme les autres, soumis et consentant.

Mais ce ne sont pas les Américains qui ont été directement aux manettes. Ces monolingues en sont incapables. Il leur fallait, comme d’ailleurs dans les ex-pays de l’est, des Walesa ou des Havel, mais pas seulement des chefs d’Etat.

L’armée de troufions au service de Washington se recrute dans tous les milieux, en particulier dans celui de la presse, des finances, du management, du droit des affaires…

Ce n’es pas dans les universités ou les grandes écoles (quoi que…) qu’ils vont les chercher. Plutôt dans les Grandes Ecoles privées qui se sont multipliées en France depuis Giscard et Mitterrand.

Jusqu’à en arriver à l’actuel locataire de l’Elysée. En passant, sous N. Sarkozy, par le retour des forces armées françaises au sein de l’OTAN, c’est-à-dire, appelons un chat un « chat », que l’armée « française » est désormais aux ordres d’un pays étranger).

Sans oublier la participation française, sous Mitterrand, à la guerre en 1991 contre l’Irak.

Ce travail de fond a pris du temps, mais il a abouti au paysage politique et économique (comme on sait catastrophique : désindustrialisation, privatisation, la moitié des entreprises représentées dans le CAC40 ne sont plus françaises, déficits budgétaire, déficit commercial structurel, perte de parts de marché, chômage, dégradation de l’image de la France dans le monde, le sionisme et la xénophobie complètent le paysage d’une France méconnaissable…).

Les socialistes et les atlantistes ont réussi, comme en 1946 (avec le MRP de l’époque), à se débarrasser des gaullistes et des communistes. Ne restent plus que les serviteurs de l’Amérique et de ses transnationales qui alternent pour pratiquer la même politique.

Les médias ont été la plaque tournante, au coeur du dispositif en sorte que pas un débat public ne transpire autre message que celui fabriqué et répété de chaîne en chaîne, d’éditorial à éditorial, de radio en radio.

Au point d’en arriver à la démocratie totalitaire que nos voisins contemplent tous les jours.

Dans ce dispositif, Philippe Manière est un des pions, un des rouages. Sa personne n’a aucun intérêt en soi, sinon comme symptôme, comme cas représentatif une époque et d”un système…

C’est pourquoi vous joins sa fiche biographique confectionnée par Wikipedia que je vous invite à lire  et à décoder avec attention. Pour vous y aider, j’ai souligné ce qui me paraît le plus intéressant.

Sachez amis et compatriotes que des comme lui, infiltrés dans tous les rouages des médias et des entreprise, il y a des milliers qui sont désormais aux leviers de commandes du pays “fabriqués” par les mêmes usines, pour le même objectif.

On comprend alors pourquoi les Français ne savent plus à quel saint se vouer, qu’ils sont de moins en moins syndiqués, qu’ils participent de moins en moins à la vie politique et qu’ils votent de moins en moins (c’est le but recherché).

CQFD

Heureusement, en Algérie si le plus dur reste à faire (administrer un débat politique contradictoire et échafauder un projet de société pacifiquement) on n’en est plus là.

Le moins instruit de nos compatriotes qui manifestent depuis le 22 février sait très bien où nous en sommes. Les Algériens ne savent toujours qui sont nos amis, mais ils ont parfaitement identifiés nos ennemis et leurs relais indigènes

Djeha,D. 05 mai 2019

Philippe Manière

Philippe Manière, né le 15 novembre 1961 à Dijon (Côte d’Or), chef d’entreprise et spécialiste de communication stratégique, dirige le cabinet Footprint > consultants dont il est le fondateur. Il a auparavant été journaliste pendant vingt ans, puis lobbyiste en tant que directeur général du think tank libéral l’Institut Montaigne pendant cinq ans. Il est aussi l’auteur de six essais, et apparaît régulièrement dans les médias.

Enfant de cadre dijonnais, diplômé de l’ESSEC et titulaire d’une maîtrise en droit des affaires de l’Université Paris II-Panthéon-Assas, Philippe Manière commence sa carrière de journaliste en 1984 en tant que responsable de la rubrique Finances au Quotidien de Paris puis, à partir de 1989, il prend en charge la rubrique Argent du Nouvel Économiste et la couverture de la Bourse de Paris à Europe 1.

Il entre en 1990 à la rédaction du Point en tant que journaliste, puis en tant qu’éditorialiste économique (1992-2001) et rédacteur en chef adjoint (1994-1995) puis en chef (1995-2001). Il est alors également responsable de l’édition Affaires du Point réalisée avec Business Week. Il anime les Mardis de l’ESSEC de 1995 à 2001. Durant cette période, il propose durant une saison une chronique économique quotidienne sur Europe 1 en 1997.

De 1994 à 1996, il participe au programme Young leaders de la Fondation franco-américaine (1). En 1999, il bénéficie d’une bourse de la Woodrow Wilson Foundation lui permettant d’effectuer un séjour à Grinnell College (Iowa) et, en 2001, il est sélectionné pour un mois de résidence au centre de Bellagio (Italie) de la Rockefeller Foundation.

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