Lettre ouverte de F.Nassar à l’écrivain algérien B.Sansal:”Nous n’abandonnerons jamais notre droit ni notre terre.”

La visite de l’écrivain Algérien de B.Sansal en Israël n’est passée  comme il le souhaitait, c’est à dire dans le cadre de “la paix” du monde intellectuel tronqué par des sentiments qui dépassent sa pensée. Ainsi, nous vous livrons quelques exraits de la lettre ouverte de la palestinienne Fadwa Nassar:

Monsieur,
Vous vous êtes récemment rendu en Palestine occupée, pour participer à une rencontre soi-disant culturelle organisée par l’entité coloniale sioniste, dans un élan inspiré par votre vision du « printemps arabe », vision qui rejoint celle de Barak Obama, Hilary Clinton, et tous les chefs d’État et leurs ministres occidentaux, dont les mains sont tâchées du sang des peuples arabes. Vous n’ignorez certainement pas que l’État sioniste, ses institutions et ses colons, son armée et ses services de renseignements, ses médias et ses associations culturelles ou écologiques, participent à une des plus grandes opérations coloniales et mystificatrices dans le monde, et l’invitation que vous avez eu le « courage » d’honorer fait partie de cet effort colonial de normaliser la présence et la vie de cet État.

….Vous devez sans doute ignorer que nous sommes onze millions de réfugiés qui attendons l’application de notre droit, celui de retourner dans notre patrie spoliée, occupée, colonisée et transformée en État colonial menaçant la paix dans la région et dans le monde. Nous n’abandonnerons jamais notre droit ni notre terre. Que le monde entier se ligue contre nous, et il s’est ligué contre nous en 1948, rien n’y fera : nous exigeons notre retour et notre droit à l’auto-détermination sur notre terre, la Palestine. Ce ne sont ni les massacres commis par vos amis sionistes, depuis l’occupation britannique jusqu’à présent, ni les guerres supersoniques déclenchées avec l’aide des USA et de l’Europe, ni la lâcheté de la communauté internationale, ni la collaboration de tous les écrivains et romanciers comme vous qui nous empêcheront de réclamer notre droit et de lutter pour y parvenir. Ni la sauvagerie de vos amis sionistes, ni leurs récits mystificateurs, ni leur fourberie, ne masqueront la vérité : la Palestine, du fleuve à la mer, est la patrie des Palestiniens.

…Monsieur Sansal,

Vous avez prétendu, dans vos interviews, que l’Algérie n’est pas en guerre contre « Israël », donc, en tant qu’Algérien, vous avez le droit de vous rendre dans cet État, invité par ses dirigeants. D’abord, si l’Algérie n’est pas en guerre contre « Israël », le peuple algérien, lui, est en guerre, et depuis qu’il a mené sa lutte de libération contre le colonialisme français. Car depuis cette date, le cœur du peuple algérien bat pour la Palestine. Ses volontaires pour la guerre en 48, ses volontaires dans les rangs de la résistance palestinienne depuis 1968, et ses volontaires dans la bande de Gaza aujourd’hui témoignent de son alignement sans détour aux côtés de ses frères palestiniens. Et c’est pour cela que l’État algérien ne peut normaliser ses relations avec l’ennemi, malgré toutes les pressions exercées par la France et ses amis sionistes. Et il en est de même pour le peuple tunisien, et pour le peuple égyptien qui se sont débarrassés des dirigeants amis des criminelssionistes.

…Finalement, vous prétendez avoir reçu des menaces du Hamas pour le geste déshonorant commis en vous rendant en Palestine occupée,  ce qui est faux et archi-faux, mais comme vos amis sionistes, vous aimez vous faire passer pour une victime, pour précisément cacher votre crime. Nous, Palestiniens, victimes de l’entreprise coloniale sioniste, connaissons parfaitement la chanson. Et en voulant collaborer avec les criminels des temps modernes que sont les sionistes, vous ne pouvez pas ne pas assumer votre geste. Le prix de littérature qui vous a été refusé est une réponse à la mesure de votre geste collaborateur. Vous ne pouvez pas manger à tous les râteliers. Vous êtes soit dans un camp, soit dans l’autre. Nous sommes en guerre, monsieur, nos martyrs sont à peine enterrés et nos prisonniers souffrent des traitements inhumains que leur font subir vos amis, tout comme notre terre est encore occupée, et nous, les réfugiés, attendons notre retour.

Avant de finir, transmettez à vos amis que nous retournerons chez nous, par la grâce de Dieu et avec Son aide, dans nos villages et bourgs d’al-Jalil et du reste de la Palestine, dans nos villes de Haïfa, Yafa et Akka et al-Qods, et les autres, et que rien ne pourra nous en empêcher. A ce moment, vous ne serez pas le bienvenu en Palestine libérée.