L’HISTOIRE. L’ESSENTIEL ET LE CONTINGENT.

Il y a un an, en mémoire des événements d’octobre 1961, un papier est paru. Je vous le joins ci-dessous.
Avec une précision:
Certes, le souvenir de ceux qui ont été tués ce jour-là (les précédents et les suivants, et pas seulement à Paris) invite au recueillement.

Mais c’est surtout la cause pour laquelle ils sont morts qui méritent toute votre attention et l’acuité de votre pensée critique, libre et indocile. Souvenez-vous du sourire de Ben M’hidi…

C’est en effet cette cause qui, quand elle n’est pas purement et simplement évacuée de l’histoire dans sa transformation en rituels, en discours convenus, en salamalecs et en bousboussettes sucrés, est aujourd’hui dévoyée, instrumentalisée, exploitée, rentabilisée, détournée…

Il y a pire que l’oubli: la dégradation du passé en cérémonies dénotées.

Si l’histoire n’habite pas le présent, elle ne sert à rien. Les martyres et leur cause comptent en pertes et profits.

Aujourd’hui, l’Algérie est pays informel.

Elle n’a plus de doctrine économique : des décisions au coup par coups en fonction des fluctuations du prix du pétrole et du dollar dans un bazar dans lequel s’affrontent les chameliers de l’import-import et les “libéraux” preneurs d’ordres de la sous-traitance. Les uns importent et détruisent l’économie nationale. Les autres poussent à la privatisation des entreprises publiques et veulent mettre la main sur le pactole pétrolier et gazier, le coup qu’a voulu réaliser Khodorkovski en Russie. Mettre nos ressources naturelles sur le marché où rôdent les prédateurs et les rapaces.

Elle n’a pas non plus de politique étrangère. Ni amis, ni ennemis. Une nation sans ennemis est en danger. Peuplée d’opportunistes et d’écornifleurs.Elle se débrouille pour passer entre les gouttes. “Pourvu qu’on nous laisse bricoler la paix…”

Aujourd’hui notre pays est menacé par le Pentagone et veut peser sur notre défense nationale (cf. L’Expression du samedi 13 octobre 2018) et nos dirigeants négocient en coulisses l’espace étriqué de notre souveraineté, dans le plus grand secret et à l’insu des Algériens.

Inutile de nous préoccuper de nos élus qui s’étripent pour des cacahuètes à l’Assemblée Nationale (cf. Le Quotidien d’Oran du jour).

Si on persiste à enfermer le 17 octobre, le 1er novembre, le 05 juillet… dans le passé et dans les cérémonies commémoratives convenues, alors nous n’aurions rien appris et ceux qui sont morts depuis 1830 seraient alors morts une seconde fois.

Mais dans cette seconde mort le colonialisme n’y est pour rien.

Djeha,
Mercredi 17 octobre 2018.

17 Octobre 1961. Par-delà les quais de la Seine.
L’HISTOIRE. L’ESSENTIEL ET LE CONTINGENT.

Abdelhak Benelhadj, Le Quotidien d’Oran, J. 26 octobre 2017

En 2001, à la faveur du 40ème anniversaire du massacre d’Algériens le 17 octobre 1961, une plaque commémorative a été apposée sur le pont St Michel sur décision du conseil municipal de Paris. Une décision agitée, émaillée d’incidents et de polémiques. Des éclats de voix rappelaient Alger lors de la « journée des barricades du 13 mai ».

En 2012, F. Hollande, au nom de la République, « reconnaît avec lucidité », la « sanglante répression » tuant « des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ».

Un peu partout en France, des cérémonies semblables sont ordonnées et des places baptisées en mémoire de cette tragédie : une station de métro dès février 2007 à Gennevilliers, puis une place en octobre 2011, une place à Saint Denis un mois plus tard, une autre à Bagnolet en octobre 2010, une autre encore au Blanc-Mesnil en 2011. Ce sera le tour de Villejuif en octobre 2012. Décidée en avril, une placette du 17 octobre est inaugurée en octobre 2013 à Strasbourg, à Aubervilliers en janvier 2015…

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