ORAN: Opération d’expulsion des migrants sub-sahariens

Dans un communiqué dispatchés aux organes de presse, le bureau d’Oran de la ligue Algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) signale qu’une opération d’envergure d’identification et de ramassage de migrants Subsaharien et en particulier nigérien a été lancé tôt ce matin du 17/03/2018. L’action s’est déroulée en coordination avec le croissant rouge Algérien et les services de la direction de l’action sociale d’Oran appuyés par les services de sécurité (police et Gendarmerie) précise le communiqué.

Et c’est au niveau du centre de la DAS de BIR EL DJIR (Oran) qu’ont été rassemblés ces migrants en présence de médecins et d’autres structures administratives aidant à identifier et déterminer l’origine des migrants sub-saharien. D’autres parts ,les représentants de la LADDH qui se sont déplacés sur le lieu de regroupement, un endroit choisi , disent-ils, bien loin des regards de la société et de la presse en particulier ,d’ailleurs des consignes particulières ont été données pour confisquer tout téléphone pris en flagrant de photographier ou filmer l’opération. À ce sujet, le communiqué précise, qu’une fille qui s’est donnée le feu à son corps et visage croyant qu’elle serait évacuée avec sa famille vers l’hôpital pour éviter la détention et l’expulsion , n’a du son salut qu’au représentant de la sûreté nationale qui ordonna son évacuation immédiate à l’hôpital malgré des réticences du directeur de la DAS. Le représentant fera de même , signale le communiqué pour cette famille du Sierra Léone dont la femme est enceinte à son septième mois.

Le responsable du croissant rouge a pour sa part signalé que cette opération va se dérouler en quelques étapes depuis Oran jusqu’à la zone frontalière de Tamanrasset avec le Niger, ajoutant que l’opération qui a ciblé 350 ressortissants du Niger , fait suite à un accord signé entre l’Algérie et ce dernier. D’autres parts, il est précisé que la représentation du Niger avait refusé que son pays soit le passage des autres migrants sub Sahariens refoulés de l’Algérie d’où le ciblage dans un premier temps de ressortissants Nigériens.

Enfin, la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme appelle les plus hautes autorités du pays à respecter leurs obligations internationales en matière d’immigration et d’asile et rappelle aux autorités locales que le droit d’accès à l’information est inscrit dans la constitution notamment son article 51. Elle évoque à ce sujet, la forte présence des médias le 8 mars écoulé, pour rendre hommage et honorer les familles migrantes à Oran, alors qu’en ce jour du 17 mars tout est contredit dans la forme et le fond en interdisant à la société civile et à la presse l’accès à ce genre d’opération ce qui ne peut que porter des soupçons sur le respect de la charte des nations en matière du respect des droits de l’homme.