Université en danger, universitaires déterminés

La fin de l’année est propice aux bilans. Le début de celle-ci est dédié aux projets. La relation entre les deux est très étroite, car si la première est très négative, le contenu de la seconde sera hypothéqué.

En cette fin d’année 2017, quel bilan faire de l’université de cette Algérie, indépendante depuis 55 ans… presque l’âge de la retraite? Cette année n’a pas permis à l’université algérienne de relever son classement par rapport aux universités voisines. A l’échelle mondiale, les deux meilleures universités algériennes les mieux classées sur les 113 universités nationales notées sont l’Université Djilali Liabes de Sidi Bel Abbès et l’Université des sciences et technologie Houari Boumediène d’Alger, qui occupent respectivement les 2341e et 2345e places.

Pis encore, ce sont les universités algériennes qui ferment la marche du rang mondial, avec notamment les Ecoles normales supérieures de Mostaganem, de Béchar et l’université de Chlef, qui occupent respectivement les 27 634e, 27 714e et 27 764e places, sur les 28 000 universités classées par Webometrics. Un résultat qui ne surprend personne, tant sont nombreuses les sonnettes d’alarme lancées pour mettre en garde contre la détérioration du niveau des étudiants et des enseignants.
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2018 est là. Faut-il renoncer à faire des projets pour cette université ? Faut-il démissionner ? Partir ? Changer de métier ? Non. Non et non ! Parce que si ce bilan est juste, il n’en demeure pas moins incomplet. Il est incomplet, car il omet ceux qui se lèvent chaque matin et vont à l’université comme ils vont au combat. Ils s’arment comme ils le peuvent de leurs armes et armures et franchissent le portail de leur faculté. Ils se dirigent vers leurs étudiants et animent un cours, des travaux dirigés ou des travaux pratiques, avec la volonté de faire le maximum en un minimum de temps.

Ils le font avec la volonté que quelques étudiants apprécient à sa juste valeur et ressortent de la classe avec une idée nouvelle. Le plus beau compliment qu’un professeur puisse recevoir de la part d’un étudiant est que celui-ci lui dise : «Chaque fois que je sors de votre cours, vous m’obligez à réfléchir, à remettre en cause mes certitudes…». Une déclaration pareille vous permet de faire des projets pour 2018.
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Ce bilan est incomplet, car l’université est une partie d’un tout. Ceux qui y résistent sont en tous points comparables à ceux qui luttent pour les mêmes valeurs, en médecine, dans la presse, l’éducation, aux services fiscaux, à la Poste, dans une mairie. Ils ne font pas de grands discours, n’animent pas de grands débats, ne passent pas à la télévision…

Leur combat quotidien est celui de faire leur travail comme il doit être fait. Leur combat quotidien est de rejeter des privilèges en échange d’un passe-droit, de ne pas partir avant l’heure, de refuser de trifouiller les résultats d’une consultation, de ne pas abuser de leur pouvoir pour plaire à leur supérieur… Tous ceux-là font un bilan pour l’année écoulée, ils n’ont pas pu changer 2017, en revanche, ils ont une résolution, 2018 ne les changera pas.

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