Verbiage et bavardage dans nos cafés populaces

« On ne mesure pas la puissance d’une discussion populaire aux seules réponses qu’elle est capable de donner, mais aussi aux questions qu’elle parvient à étouffer » citation

Nos cafés populaces sont des lieux malpropres et malfamés trop fréquentés par les lambadas, ces cafés populaces non littéraires ou plutôt non culturels ressemblent à des espaces de détente en friche ou la seule et unique matière première est communication verbale car la parole ( langage) c’est ce qui personnalise l’homme et delà lui permet de se réaliser, de progresser ,d’inventer et de créer des idées par contre dans un café la parole a une valeur nulle.

La parole dans ce espace est ornée d’idées chauvines permettant d’effacer le temps libre ou plutôt le temps vide sinon creux ; les jeux de cartes (Ronda et belote), dominos boostent plus la chaleur de l’atmosphère par la parole qui représente aussi une multitude de combinaisons, d’associations c’est toute une richesse de la pensée humaine pouvant faire naitre une littérature ,une poésie ,une science et diverses connaissances humaines mais dans le café populace tout va en vain !

. Ces espaces publics sont dispensés dans une nuée de bavardage gratuit ou le sens, la raison, le non sens se côtoient par des voix d’hommes pesantes, les gens piaillent, discutent entre eux alors que le sage essaie d’en placer une idée qui n’a pas sa place et son lieu… On se croirait, dans une cour de récré, avec des rires diffus, des cris, un brouhaha de paroles en l‘air .et je ne sais quoi encore …

Que faire ? On laisse faire, pour avoir une sorte de paix toute relative : ainsi, s’instaurent des habitudes de parler dans les cafés populaires du coin de la ville, de s’amuser, de crier souvent, et de rire tout le temps, de s’énerver parfois et même souvent ! Pour unique raison et unique saison dont le chauvinisme mène la dance à sa cadence car l’oralité est à la mode même si la raison est à l’envers.

L’atmosphère des cafés populaces, publics ou populaires de la ville est houleuse avec une dispersion totale de l’attention : comment peut-on supporter un tel vacarme ? « C’est normal » dit l’algérien.

Pour ma part et je m’en excuse ; je n’en ai pas pris l’habitude et je me refuse à accepter tant d’inattention bruyante… Face à un lieu public empli de bavards produisant beaucoup de chahuts( valeur ajoutée nulle) , je préfère un « café press » pour ne pas se stresser matinalement , par contre ,d’autres se contentent d’ un verre d’eau pour garder la fraicheur matinale , mais même avec cette posture, le repos ou relaxe est épuisant ne dit on pas « que l’algérien se fatigue trop avant même de commencer de travailler » , d’ailleurs ,la voix humaine n’est elle pas une mélodie si nous savions bien souligner nos mots pour les faire chanter grâce à des intonations variées qui expriment des sentiments ,des émotions ,de la colère ,de la joie, de la tristesse, de la révolte…..et surtout pour un rien il ya dispute…
Il semble que certains personnes admettent de se délivrer d’une éloquence oratoire trop chauvine pour se « montrer » (vanter) car la jactance est moins sympathique dans le groupe .Cet orgueil ( Yal aab ha !): se veut ostentatoire, elle est une envie de se mettre en valeur utile mais non d’usage comme disait K.Marx .

Dans ces conditions alors : les gens ont de plus en plus de difficultés d’attention , du n’importe quoi ,au n’importe qui , tout passe et repasse et rien n’est remis à sa place ; il faut leur pardonner ces écarts de conduite, ils vivent les « pauvres » dans un monde d’immédiateté, il faut profiter de toutes les occasions de s’amuser, de rire, de discuter de dire du n’importe quoi pourvu que la langue se délie pour mieux booster le sens du chauvinisme …ils avancent des choses vraies mais non exactes, sinon des choses fausses mais exactes se sont leurs opinions et comme l’opinion se situe entre la connaissance et l’ignorance cette bande passante qui fleurie mal ; l’atmosphère du café populace, elle est bourrée de xénophobie ,de patriotard, de cocardier ,de franchouillard, de nationaliste sans aucune valeur d’usage mais avec beaucoup de non-valeur d’échange.
Mais vers quel marasme d’inconduite, de permissivité les entraîne-t-on, si on leur accorde le droit de parler à tort en politique et à travers en économie sinon tout roule avec le « barca », pendant les matinées pour des poses « café press » suivit par un détour « dégustatif » chez le vendeur du coin de la « calentica » pour mieux remplir la panse afin de mieux se préparer à la parlotte interminable.

POUR MIEUX ÉCOUTER IL FAUT SE TAIRE

La culture de la spontanéité connaît, ainsi, un grand succès auprès des cafés populaces : il faut que le temps soit vivant et que le Barca mène le jeu ! Une terrasse de café populaire très bruyante serait même un témoignage de vitalité gaspillée.
Comme si le silence devait être banni des cafés populaces du coin, comme s’il était un signe d’ennui de morosité , ici il est interdit de se taire !…
Le silence n’est plus valorisé dans nos sociétés : nous vivons dans un monde de bruit permanent. Partout, le bruit est omniprésent.
Non, les lambadas n’ont pas tous les droits, les adolescents doivent respecter autrement les adultes : on donne comme unique prétexte à certains « zigotos » l’excuse de l’hyperactivité pour manque de culture et absence de valeurs, mais ce genre de trouble du comportement doit pouvoir être dorénavant corrigé juste après le fait accompli…

certains ne supportent pas de parler dans le bruit : c’est nerveusement et physiquement fatigant… car parler c’est tout un art du récit mis en œuvre depuis que l’homme est homme , il a fait un art de conte , un art de séduction de ceux qui écoutent mais le barca fausse la notre et l’esprit commence à tourner à l’envers pour mieux servir le verbiage….

Il semble que l’on assiste à une sorte de propagation des bavardages, la cité désordonnée et indisciplinée permet de , tolérer, d’accepter ce genre de situation accablante qui pousse la culture du chauvinisme vers l’inculture du verbiage ,un nouveau climat de l’espace occupé par les lambadas trop oisifs Or, si cette habitude est admise par la société, on comprend bien que le phénomène s’étende et se répercute à travers toutes la société que nos medias ne cessent de faire le constat d’un mal qui se nomme c’est « normal « ….

Contrôlez le vocabulaire et vous contrôlez les termes du débat populace

Le respect passe par l’attention, l’écoute de l’autre : sinon, on est dans un café populaire ou la confusion la plus totale, sème l’atmosphère dont le gagnant ne peut être que le « Barca » qui booste les chauvins jusqu’ au fond de la lie et La prise de parole par hurlement et cri ne peut s’effectuer que dans le désordre du café populaire indiscipliné
Il faut veiller à donner un cadre de conduite aux lambadas , leur montrer l’importance de la politesse sociale , mais dans certains cas, la tâche se révèle difficile « sociétalement » : face à des lambadas fatigués de ne rien faire ,démotivés, peu enclins au travail, il faut lutter pied à pied pour les inciter à l’écoute ne dit ton pas « que dix femmes parlent mais une seule écoute » quand le désordre remplis le café populace ou la cigarette avec le « café press » presse le temps pour s’enfuir dans l’inculture qui nous ronge du matin au soir .il est clair que l’écriture est venue après la parole, la littéraire avait commençait par la parole les poésies étaient récitées et chantées parfois accompagner avec des instruments créant des sons se sont des mots associés à l’oralité que des instruments de musique faisaient sortir un parfum oral embaumant un contexte de bien être autrement que le « café populaire ».

BENALLAL MOHAMED écrivain