« PARLONS FOOT ! »

Une fois n’est pas coutume, la chronique s’intéresse aujourd’hui au sport, et plus précisément au foot-ball.

Le derby MAROC-ALGERIE approche, et chose bizarre, on ne relève pas la fièvre qui a précédé le Mondial et surtout l’autre match, Algérie-Egypte.

Dois-je comprendre qu’enfin les algériens ont compris que le Foot-ball ne peut en aucun cas remplacer le pain et la liberté, même si celle-ci se trouve exprimée le temps d’un match.

Avons-nous enfin compris qu’une autographe de Ziani n’étanche pas la soif de Liberté et qu’un but de Djebbour ne met pas fin à une crampe d’estomac ?

Ne nous leurrons pas et attendons encore un peu, car les amateurs de mobilisation en pareils cas, sont légion et ne ratent aucune occasion pour « ameuter » le Peuple.

La leçon de la triple confrontation avec l’Egypte ne doit jamais être occultée. Il faut retenir que durant cette période, les journaux des deux Pays – surtout spécialisés – ont du générer les meilleurs chiffres d’affaires de leur existence ; que les Politiques ont accumulé des fortunes diverses : Si chez nous, tout a été positif, chez nos voisins Egyptiens, les fils Moubarek continuent jusqu’à aujourd’hui de payer pour la manipulation qu’ils ont orchestré et ce, à la faveur de la Révolution du printemps. Et l’affaire n’a pas encore livré tous ces dessous, chaque jour apportant son lot de révélations.

Concernant le derby maghrébin qui s’approche à grands pas, les erreurs semblent avoir été évitées et même les organes de presse spécialisés habitués à « chauffer le bendir » ont du tirer les leçons et contraints de faire la part des choses entre leur chiffres d’affaires et l’intérêt national à travers les relations de deux Pays voisins. Ceci n’a pas empêché les supporters du club de Marrakech, constatant la rétrogradation de leur équipe en division inférieure, de scander spontanément : « one, two, three, viva l’Algérie » sous l’œil étonné de Gerets.

Le Foot-ball – qu’on le veuille ou pas – demeure un phénomène de société. Que l’on parle du classico entre le Réal et le barça qui mobilise le milliard de personnes à travers le monde, qui est souvent à l’origine de pertes humaines – parfois dans les familles mêmes ; ou que l’on parle d’un derby entre Oued Besbes et Tataouine-les-Bains qui peut lui déboucher sur une guerre tribale sans merci.

Mais on Foot-ball, on retrouve aussi les contradictions d’un système.

Cette saison, il se trouve un entraîneur fraîchement sorti de prison qui a la chance d’être recruté par une équipe qu’il mène en douceur au titre de Champion d’Algérie. IGHIL MEZIANE, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas à ce jour, fait la une de la presse y compris spécialisée. Il n’a fait aucune déclaration fracassante. Il travaille humblement, se reconstruit, et construit une équipe sans recrutement à coup de milliards, sans stars qui a dominé le championnat avec une régularité étonnante !

En parallèle, il se trouve un autre entraîneur dont l’équipe qui dispose d’un des plus gros budgets du foot-ball et qui lutte contre la rétrogradation et qui s’autoproclame « le Morinho » de l’Algérie. ZEKRINHO a depuis son intronisation, occupé la une de tous les journaux et donne l’impression d’être payé sur les déclarations fracassantes qu’il donne.

Comme partout dans les autres secteurs, le foot-ball ne fait pas exception. Les gens qui travaillent sont superbement ignorés, alors que les opportunistes sont gracieusement rémunérés.

IGHIL MEZIANE et son Président MEDOUAR sont les exemples les plus frappants.