CASTRO: LE DIABLE S’APPELAIT LIBIDO

“Fidel l’infidèle”, aurions nous pu titrer, en sacrifiant à la facilité.
La complexité du personnage est défi permanent pour en extraire la substantifique moelle, tant El Jefe, qui a quitté cette vallée des larmes à 90 ans, en ayant déjoué tous les pronostics, en authentique ‘trompe la mort‘ demeurait insaisissable. Tout peut être écrit sur lui:  Depuis les éloges les dithyrambiques aux critiques les plus acerbes. Il ne laissait personne indifférent.  L’homme qui a fait de Cuba, le point cardinal de tous les révolutionnaires du siècle, épuisé onze présidents américains, survécu à une foultitude de tentatives d’assassinats, n’était pas prolifique qu’en politique.

S’il est vrai que pouvoir et puissance sexuelle sont deux frères jumeaux indissolublement liés ( les exemples abondent) et que l’on ne prête qu’aux riches? Au Lider Maximo on aura beaucoup, beaucoup prêté. En privé, Fidel, cœur d’artichaut, se sera vanté d’avoir honoré plus de 35 000 femmes.  Au sein de la dictature castriste, il était évidemment périlleux s’aventurer sur ce terrain. Même si cela contribuait à alimenter la légende. Et pourtant, une journaliste américaine Ann Louise Bardach, formée à l’école de l’investigation et prête à donner de sa personne,se
déplacera sur l’île en 1993 pour conduire une vraie enquête , côté cœur.  Elle n’hésitera pas à recueillir les confidences du Jefe jusque sur l’oreiller.

Ce reportage publié en 1993 sur Vanity Fair, une sorte de bible des bobos de la côte Est, ne faisait que creuser le sillon de nombreuses rumeurs distillées par bienveillants et malveillants, pour en extraire des pépites aux formes de scoop journalistique.

À la question politique ( on verra pourquoi): ” Combien avez-vous d’enfants’?  Le Lider Maximo répondit avec un sourire énigmatique: ” presque une tribu”.  Et il n’était pas loin de la vérité!
Les initiés du sérail font état de dix enfants plus ou moins reconnus et préparés à la prise de pouvoir. Souvent les révolutions tuent le romantisme révolutionnaire quand les révolutionnaires vivent vieux.
À l’encontre d’un CHE, entré dans la légende et devenu icône, Castro allait ternir l’aura de la révolution cubaine par un dirigisme coupable et liberticide en se servant de l’alibi du boycott américain. Son fils aîné Fidélito est né en 1949 de son union avec Myrra Diaz  Balart. Il lui naîtra cinq autres fils de sa liaison tumultueuse avec l’aristocrate et très belle égérie de la révolution cubaine Natalia Revuelta.  Une de ses filles ralliera la patrie de l’oncle Sam et sera son plus grand critique.

Castro qui jurait de n’être marié qu à “la révolution cubaine”, n’hésitera pas à limoger Fidélito, le fils aîné pour
incompétence. Placé à la tête du programme nucléaire, ce dernier n’aurait pas donné satisfaction et son père furieux le congédia avec ces mots devenus historiques; “Tu n’es pas en monarchie” , Leurre que tout cela!

Lorsque la mort qui rodait depuis 2006 insista , il adouba son demi-frère Raoul Castro en 2008 dans une transmission dynastique de type féodal dont rêvait l’égyptien Moubarrak pour ses fils. Raoul préparerait depuis longtemps son propre fils Alejandro pour veiller aux intérêts de la Casa Castro. Les Castro n’ont pas hésité à conduire des purges staliniennes et ont sacrifié un compagnon de route, un barbudo de la première heure,
le général Ochoa.  Les dernières images publiques révélaient que Fidel avait abandonné son mythique treillis couleur olive pour de confortables survêtements, dont un,offert par l’équipe nationale algérienne de football et qui était l’un de ses préférés.

Castro, le séducteur aimait user de son charme et projeter son charisme et croyait ferme au pouvoir hypnotique des ses discours qui pouvaient dépasser trois heures. ( j’en fus témoin)
Ancien élève d’écoles catholiques, Castro croyait à la puissance du Verbe révolutionnaire. Castro n’aimait pas, dit-on, ces médailles militaires qui barraient le poitrail des maréchaux soviétiques et il restera pour l’éternité Le Commandante.  Le cigare de Havane , aux volutes bleutées surnagera comme archétype de ces moments récréatifs qui unissaient ces hommes , prêts à sacrifier vie et famille pour la Révolution. Boumedienne et Castro qui se vivaient frères de combat, restent unis au delà de la mort et le siècle qui les emporte est plus pauvre et plus déserté après leur départ.

Camarade Fidel, la chair est faible mais cela tout le monde le savait!
Tu n’étais un Berlusconi, satyre sexuel qui sélectionnait des listes électorales constituées de jeunes filles à la plastique avantageuse, ni un DSK violentant des femmes de ménage noires , mais un bourreau des cœurs qui pleurait de donner une image dégradée à la fin de sa vie.

La flamme de la vie qui vacillait depuis 2006,s’est définitivement éteinte.
ADIOS Fidel!

 

EL-HANIF