SAID BOUHELLAL, YASMINE BELKAID & BELAHMAR

Il est le pur produit de l’Université Algérienne. Il est chercheur. Il est l’exception. Il n’a pas bénéficié d’une émission télé, ni été reçu par un Ministre quelconque. Il n’est pas l’inventeur d’une «Rahmet rabbi» d’un médicament miracle ou celui d’une rokia char’ia révolutionnaire, capable de guérir tous les maux qui existent sur terre. Il est juste chercheur à l’Université de Sétif. Un provincial. C’est un chimiste qui depuis une vingtaine d’années travaille sur un sujet : le plastique. Il arrive enfin au bout de sa peine. Mettre en évidence un procédé qui permet de régénérer le plastique. Il ne s’agit pas d’un recyclage qui en fait, n’utilise que 40 à 60% de l’original. Il s’agit de la re-création de la matière première. Ce procédé permet de transformer le plastique quel que soit son état et quel que soit son âge en granulé polymère.

Je l’ai découvert à la Radio. Précisément à la Chaîne 3 où il était l’invité de la Rédaction, l’émission vedette de Souhila Lhachemi. Il semblait complètement désemparé, il avait le trac devant cette situation à laquelle il n’était point habitué. Les feux de la rampe ? Il n’en a jamais connu. Il est beaucoup plus habitué à l’odeur des labo.À la pénombre qui les caractérise. Aux éprouvettes et aux fumées qui suintent. Ému Profondément ému. À tel point que l’animatrice s’est retrouvée en train de lui parler avec un certain paternalisme. Il cafouillait, perdait souvent le fil des idées. Mais grâce à Dieu, l’essentiel a été dit. Simplement. J’ai adoré quand il dit sous l’imagination d’un sourire : «maintenant c’est un jeu pour moi. »

Premier résultat : son brevet a été déposé  aux USA, au niveau de ce qui est connu comme «le marché international des brevets» Deux licences ont déjà été vendues. L’une aux Américains et l’autre aux Indiens. J’ai choisi les USA parce qu’ils protègent l’idée pendant 20 ans, alors qu’en Europe c’est 3 et chez nous 1 année.
Quand l’animatrice aborde la situation des chercheurs en Algérie où un médiocre joueur de football y est mieux traité et payé, ce qui provoque l’émigration et la fuite des cerveaux. Que lui répond notre chercheur ? «Je ne suis pas d’accord, madame. Le chercheur aime son travail. Alors qu’il soit bien ou mal payé n’interfère en rien. Un chercheur qui n’aime pas ce qu’il fait, même très bien payé se contentera de faire  semblant de chercher.»

C’est Monsieur Said BOUHELAL. Cela ne vous dit rien, c’est certain. Il ne s’appelle ni Belahmar, ni Zaïbet ni même Chaouchi. Il n’est pas Chabba Warda. Lui, il incarne le développement. Les autres, la déchéance et le sous-développement. Chez nous, on ne glorifie que ces derniers. Chez nous on détruit un haut responsable parce qu’il est différent de nous.
Si BOUHELLAL est-il l’hirondelle qui fait le printemps ?

Tiens une autre hirondelle !. Il n’est pas seul. La chercheuse Algérienne Yasmine BELKAID a été élue membre à vie de l’académie nationale américaine des sciences, pour ses recherches et ses réalisations dans le domaine de l’immunologie.
Diplômée de l’université de Bab Ezzouar à Alger au début des années 90, Yasmine Belkaid travaille depuis 2008 en tant que professeur-adjoint à l’université de Pennsylvannie. Elle a obtenu un doctorat de l’institut Pasteur sur les réactions liées à l’infection par Leishmania.
À la différence de notre Saïd national, elle a opté pour l’étranger. Mais qu’est-ce qu’elle a de spéciale, cette charmante femme ? Tout simplement, elle nous évite les frasques étalées dans notre presse concernant la progéniture des responsables. Elle, elle est la digne fille de Feu Abou Bakr BELKAÏD…..

djillali@bel-abbes.info

 

5 thoughts on “SAID BOUHELLAL, YASMINE BELKAID & BELAHMAR

  1. Trés fière et admirative devant ces deux brillants chercheuse et chercheur :Yasmine Belkaid ,Said Bouhellal.Tous deux ont le mérite de briller par leur savoir qui est le résultat de beaucoup de travail et aussi une grande intelligence.Lire la suite …

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