Chronique du jeudi: LA RENTE MENACÉE, LA SOCIETÉ EN PERIL.

La collusion entre la rente, l’islamisme et l’affairisme dans tout ce que cela entend comme blanchissement et fraude fiscale, prend de l’ampleur à travers les évènements qui font l’actualité.
Il y a d’abord l’hallali lancé contre l’intrépide Noria BENGHABRIT, qui veut que l’école reprenne sa place de formation de l’homme de demain et non de terroristes aptes à décapiter et à lapider les femmes en jupe jugée courte. Le cercle de cette «secte» formé de rentiers-islamistes-affairistes, s’élargit tellement que BENGHABRIT n’a trouvé personne pour la soutenir, même pas son chef de Premier Ministre qui a pourtant cautionné la conférence nationale en y assistant. Seule Louisa HANNOUNE, fidèle à ses principes a osé braver les islamo-conservateurs, en affirmant : «Nous ne voulons ni d’une école Saoudienne, ni d’une école Qatarie. Nous voulons une école Algérienne!» Elle trouve même des traces de misogynie dans les comportements des rentiers, adeptes de quatre épouses au foyer, qui n’ont connu les «maîtresses» qu’à l’âge adulte!
Ensuite, il y a l’amnistie fiscale lancée presque clandestinement. En effet, la Loi des Finances Complémentaire a prévu de reverser l’argent de l’informel dans le circuit bancaire, en offrant la possibilité à ceux qui le détiennent l’ouverture de comptes sans aucun problème et sans être obligés de prouver l’origine des fortunes accumulées, tout cela sous le sceau de la confidentialité. Ainsi, tous les recéleurs des rackets des terroristes, des cotisations des sympathisants, des rançons versées, les trafiquants de drogue, les hauts fonctionnaires corrompus, ont désormais la possibilité de recycler et blanchir les fortunes accumulées et les investir, éventuellement.
Si cette stratégie a son côté positif pour l’économie nationale, elle prêche par deux éléments négatifs: Le premier est le fait de n’avoir pas exclu du domaine, l’argent du terrorisme et de la drogue, les intéressés devant prouver une activité de commerce dans l’informel. Le second est celui de la confiance qui ne se dégage pas de l’Etat, ce qui risque de gangréner les résultats de l’opération.
Cette décision va permettre à certains de financer leurs activités politiques dans la transparence, une fois l’argent passé dans la machine à laver de la LFC.
C’est ce que prépare Madani MERZAG en organisant au mépris de la Loi et de l’Etat Algérien, son université d’été, au nom de l’AIS dont le nom sonne bizarrement comme OAS. Il a poussé l’hérésie jusqu’à introduire une demande auprès de la DAAL de Mostaganem au nom de son ex-organsisation criminelle. Bien que la Wilaya de Mostaganem ait bien évidemment refusé du fait que l’organisation demandeuse n’a pas d’existence légale, ceci n’a pas empêché MERZAG de tenir ses assises, pour dit-il «préparer la création d’un parti et … contribuer à la réconciliation nationale »
Assassin assumé, cet énergumène qui a déclaré dans une interview à Jeune Afrique, en 2006 : «Oui, j’ai tué de mes propres mains. C’était en 1993, dans la région de Jijel, au cours d’une embuscade dressée contre un convoi militaire. Le jeune militaire agonisait encore lorsque j’ai arraché la kalachnikov de ses mains. J’ai gardé cette arme pendant plusieurs années, mais je l’ai détestée parce qu’elle m’a toujours rappelé les râles de ce militaire au moment où il rendait l’âme, » défie aujourd’hui l’Etat et insulte la mémoire des victimes du terrorisme abject, le Pays et l’Histoire.
Cet Etat qui, pour faire perdurer la paix sociale n’est pas au bout des compromis et des compromissions, accepte de sacrifier des Ministres, des Walis et des fonctionnaires, juste pour permettre la coexistence irrationnelle d’une économie orthodoxe avec une autre de rente. La mainmise de cette secte sur les richesses nationales les pousse à redoubler de cupidité, de hargne à vouloir démanteler l’ensemble des démembrements institutionnels du Pays, mettant en péril la sécurité nationale. La chute des prix du pétrole dont un prix de 40$ est annoncé pour 2016, risque de ramener le Pays dans la situation de 1986. Le risque est grand et il semble que nos Gouvernants font semblant de ne pas s’en apercevoir. A entendre le nouveau Ministre des transports parler de Métro Aérien et celui de l’intérieur qui assure que le soutien et la subvention des prix resteront en vigueur, on est forcé de croire qu’ils prennent leurs contribuables pour des «canards sauvages».
Dans tout ce fatras qui n’a rien de risible mais plutôt dramatique par les risques énormes qu’il comporte, alors effacer les dettes des entreprises privées paraît comme une mesure salutaire. En effet, les entreprises privées qui fonctionnent plus ou moins dans la transparence, plus ou moins dans le respect des lois et qui utilisent les circuits bancaires, n’ont d’autres solutions que de réinvestir leur argent et créer de la richesse en contribuant au développement de l’économie nationale.
Je n’ai pas retenu le nom de celui qui a dit : «L’homme de bien chérit la vertu, le rentier vénère les biens matériels. L’homme de bien porte en lui le sens de la loi, le rentier ne pense qu’aux privilèges,» mais je le salue bien bas.

djillali@bel-abbes.info