«QUAND LA MÉDIOCRITÉ SUPPLANTE LE GÉNIE!»

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Les Suisses ont réussi l’exploit de déplacer un immeuble de 3 étages et pesant 6200 tonnes, sur 60 mètres plus loin.

Cet immeuble ancien était mitoyen d’une gare qui devait être agrandie. Mais les habitants ont refusé la démolition de cet édifice considéré comme «patrimoine national» à préserver.  Comment faire alors ?  Et là, le génie et la perfection suisses entrent en jeu.  Toute la précision acquise par une tradition «horlogère»  fut mise en œuvre et à raison de 4 mètres par heure, le bâtiment fut déplacé sans dégâts. Ainsi, la gare serait agrandie et l’édifice préservé.

Ceci me fait rappeler un autre fait qui mérite d’être évoqué qui s’est déroulé aux USA, dans les années 80. Un promoteur venait de construire un immeuble tout en verre, pour être au diapason de la mode de l’époque. Mais, des plaintes commençaient à affluer des citoyens qui se plaignaient de la réverbération du soleil qui les aveuglaient et pouvait engendrer des accidents. Une plainte fut alors déposée. La justice ordonna alors la destruction de la construction pour préserver la vie des citoyens. Le promoteur ne cria ni à l’injustice, ni à la hogra. Il ne tenta pas de corrompre le juge. Il demande plutôt un délai d’un mois pour essayer de trouver une solution. Avant l’expiration du délai, le laboratoire du promoteur a réussi à inventer un produit qui appliqué sur le verre de l’immeuble inhibait la réverbération des rayons du soleil, et l’immeuble et l’argent du promoteur furent sauvés. Encore une fois le génie de l’homme accomplit des exploits.

Mettons en parallèle avec ce qui s’est passé chez nous, dans les mêmes années 80. Le mouhafedh de l’époque ordonna manu-militari,  la destruction des magnifiques fresques qui ornaient les frontons du Théâtre  et de la Cour de Justice situés tous les deux en plein cœur de Sidi-Bel-Abbès, place Carnot. Le seul motif, était que les dessins que représentaient ces fresques étaient jugés «contraires aux valeurs (?)»

Chez nous, pour construire un parking, on détruit une forêt, pour construire une route, on assassine des arbres séculaires. On oublie d’entretenir les chefs d’œuvre architecturaux légués par le colonialisme : Les châteaux sont tous tombés en ruine. Les fresques du Tassili et celles de Taghit, sont menacés de disparition.

Chez nous la rente, la médiocrité supplantent le génie. 50 ans de politique populiste ayant conduit au clientélisme, népotisme et course effrénée pour la rente se sont avérés fatales pour le Génie national condamné  au douloureux choix entre  la marginalisation et l’exil, laissant malgré lui, le soin aux opportunistes de tout bord, les destinées du Pays.

Deux exemples parmi tant d’autres pour illustrer cet anachronisme spécifiquement algérien :

–          Le premier a été le sujet de ma dernière chronique et relatif au niveau atteint par les candidats à l’APN. Nous avons vu comment une candidate non élue s’est adressée au Consulat général de France pour son recours. Louisa Hanoune vient de lancer un pavé dans la marre en annonçant : « Je ne peux m’asseoir à côté d’un élu connu notoirement comme étant un baron de la drogue ! » Voilà où cela mène quand on marginalise le génie et favorise la culture rentière et de clans.

–          Le deuxième est extrêmement significatif quand on revoit l’itinéraire de cet ex-ouvrier de le l’ex-SNS  El Hadjar, qui se propulse d’abord au sein du Syndicat d’entreprise à l’époque de l’ATE. Profitant de la manne des œuvres sociales, il s’est fait une situation avant de se lancer dans la politique et se faire élire député.

Ensuite, il « s’accapare » le club phare d’Annaba en devenant son président.  Ayant atteint le point culminant, où certainement ne rentrant plus dans le moule de ses ex-protecteurs, il n’est pas réélu dans la récente APN. Alors, il devient « furieux » de ne plus pouvoir bénéficier de tous ces avantages, de la rente, mais surtout de l’immunité, lui qui est poursuivi pour plusieurs affaires. Mais celle qu’il vient de commettre est certainement la plus grave, mais aussi la plus loufoque :  Il s’est introduit de force au Complexe d’El Hadjar et à l’aide d’un mégaphone, a commencé par exiger un dialogue avec la Direction pour demander une augmentation salariale de … 40% au profit des travailleurs ! N’ayant pas eu de suites à sa doléance, il menaça carrément le staff de direction qui, composé d’étrangers, a préféré quitter le Pays.

Quand la médiocrité supplante le génie, cela va à l’anarchie.

djillali@bel-abbes.info

 

 

 

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