Criminalité: La grâce présidentielle mise à l’indexe ou les limites du véritable rôle des établissements de rééducation

À l’occasion du 53e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet dernier, le président de la République a dispensé plusieurs condamnées d’effectuer l’intégralité de leur peine en leur accordant la grâce présidentielle. Au lieu de jouir de leur précieuse liberté et de se réinsérer dans la société, nombre de ces délinquants, impliqués dans différentes sortes de délits, ont vite replongé dans le monde de la criminalité pour revenir en un temps record en prison.

De nombreux s auteurs de délits graciés les 5 juillet derniers, à l’occasion de la célébration du 53e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie, n’ont pas attendus longtemps avant de retomber dans les rets de la criminalité. Crime, vol, agressions à l’arme blanche, guerre des gangs, consommation et trafic de drogue, les incorrigibles criminels ont malheureusement terrorisé les citoyens et commis de graves délits allant jusqu’au meurtre, remettant en question à nouveau la notion de grâce présidentielle devenue malheureusement une menace pour la société.

Yacine Boukerne est la première victime de la dernière grâce présidentielle. Le jeune récitant de Coran, se trouvait dans le jardin de la grande mosquée de Batna, en compagnie de son frère, quand il fut surpris par son agresseur, un repris de justice qui venait à peine d’être relâché.  Ce dernier voulait lui voler sa tablette, un cadeau qu’il venait de recevoir de son père en guise de récompense pour ses efforts dans l’apprentissage du Coran. L’auteur du délit poignarde le jeune homme sept fois avant de prendre la fuite, laissant sa victime gisante dans une mare de sang.

Dans la wilaya de Sidi Belabes, la population est sous le choc du brutal crime d’un jeune homme de 20 ans, assassiné au couteau, après une sévère altercation avec un repris de justice gracié.

Dans d’autres wilayas comme Tizi Ouzou ou Djelfa, les citoyens ont manifesté contre ces délinquants remis en liberté et qui ne tardent pas à commettre l’irréparable. À Djelfa, la population s’est rassemblée, dimanche dernier, devant le siège de la gendarmerie pour demander l’arrestation d’un repris de justice gracié à la tête d’un gang de vol de bétail. Les citoyens en colère ont exigé de plus sévères peines à l’encontre des délinquants notoires qui représentent une menace pour la société et qui ne devraient pas être libérés dans la nature sans surveillance.

Il est à signaler que selon les chiffres de la DGSN, le Ramadhan 2015 a connu le plus important taux d’homicide volontaire en Algérie avec plus de 10 cas de crime en l’espace de deux semaines seulement. Face à ces drames, les mesures de grâce présidentielle devraient certainement être révisées.

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