Etablissements de santé : Un secteur malade

Pourquoi avoir tant stigmatisé une évacuation du président de la république M. Bouteflika vers les hôpitaux à l’étranger? Je ne peux me substituer au tout puissant mais une chose est certaine en ce qui me concerne, si M. Bouteflika avait été évacué dans un hôpital du bled à l’image de celui de Sidi Bel Abbes ,lors de son AVC , il est fort probable que notre président aurait tiré sa révérence et l’on avancera “Allah Ghaleb, son heure  a sonné” , le même langage qu’on tient  généralement à l’égard de la famille et proches de ceux ou celles qui décèdent dans les mêmes conditions à cause d’une mauvaise prise en charge ou d’un mauvais diagnostic. L’essentiel dira le commun des citoyens est de ne pas être évacué vers  un hôpital.
Pourtant on aurait tant aimé savoir si tel ministre pas le président Bouteflika , ose se soigner ici en Algérie, ou plutôt un Wali sinon descendons encore plus bas l’échelle au niveau directeur d’ailleurs posons la question à un directeur de la santé lui-même ou à un directeur d’hôpital dans une wilaya comme Sidi Bel Abbes pour mieux cerner le mal qui ronge notre secteur de santé. L’on entendra que du mensonge rien que des mensonges,caractérisés par la langue de bois sauf que les sus-cités savent que rien ne va plus dans nos hôpitaux et chacun y va dans son propre raisonnement pour clamer l’innocence ou son impuissance. Nous ne pouvons citer tous les malheurs que ce secteur subit ou contribue mais pour démontrer cette incapacité à prendre en charge convenablement et soigner  les malades , nous nous arrêtons sur  trois faits saillants qui ont été recensés ces derniers jours au niveau du secteur de la santé de la ville de Sidi Bel abbes et je présume qu’ils ne sont qu’une goutte dans l’océan de la santé  et c’est kif kif dans presque la totalité de nos hôpitaux et établissements de santé.

Premier fait :
Alors qu’il s’apprêtait à entreposer un couffin dans la malle arrière de son véhicule ,il y a quelques jours, un jeune homme d’une trentaine d’année s’est vu écrasé au niveau de la jambe par un semi-remorque qui effectuait une marche arrière. Évacué en urgence vers le CHU Dr Hassani, on lui conseille tenez-vous bien … du Paracetamol et on lui assure qu’il n’a rien au niveau du genoux où il a reçu le plein choc des ridelles arrières du semi-remorque. Le lendemain, la douleur était atroce, il décide de revenir au même service de traumatologie du CHU Dr Hassani,sur une “petite recommandation”, le médecin consultant lui avoue qu’il a été mal ausculté la veille et lui immobilise le genoux droit avec du plâtre. Trois jours plus tard, il voit son mal s’empirer et décide sur un conseil d’un ami d’aller voir le seul spécialiste privé en traumatologie dans la région. La , il se retrouve avec un autre diagnostic complètement différent ,on lui retire le plâtre pour lui enfiler une bande spéciale lui assurant le serrage au niveau des ligaments du genoux.On suspecte que les ligaments au niveau des genoux ont été déchirés,le spécialiste lui conseille de passer par un IRM si son état ne s’améliore pas dans les tous prochains jours . Son calvaire n’est pas encore fini ,découragé pour un déplacement à Oran en vue de passer l’IRM car au CHU Dr Hassani ce dernier est inexistant ou ne marche pas. Mais il doit d’abord passer par le même spécialiste pour un contrôle  et décider d’une opération chirurgicale.

Deuxième fait:
Un citoyen raconte avoir attendu plus de dix jours sans qu’il puisse effectuer de banales analyses de sang au niveau du centre ESP du centre ville même avec un rendez-vous qu’on lui ait fixé au préalable dans ce centre. Alors il a décidé de vider sa misérable poche pour les faire chez un privé et les ramener au médecin du centre qui l’a ausculté et conseillé de les faire.
Il relate le calvaire  qu’il subit chaque matin dès l’ouverture de l’établissement où il devait faire ces analyses , il n’arrivait pas à se frayer un chemin à travers le grand nombre de personnes en attente pour le même objectif. Tous sont à la recherche d’un tube qu’on leur remet avant d’effectuer cette analyse de sang. C’était un tube nécessaire qu’on remet au patient pour la prise du sang dans une salle d’à coté et tous ne peuvent prétendre à ce fameux tube. La raison est simple , “on nous remet quotidiennement 15 tubes seulement pas plus même s’il y a une centaine de patients.” dira l’une des responsables à ce citoyen ,voilà qui pousse nos citoyens à s’orienter vers les laboratoires privés. S’agit-il d’une connivence comme dans les hôpitaux pour les réactifs ? mais au fait, pourquoi ne pas limiter les RDV à 1o patients et 5 passe-droits ,chaque matin ?

Pour le troisième fait, nous avons préféré vous montrer ce clip vidéo tiré des réseaux sociaux et mis en ligne tout récemment, apparemment filmé durant les dernières intempéries de la semaine passée à Sidi Bel Abbes et qui retrace bien l’état catastrophique du toit et du bâtiment de ce service d’endocrinologie du CHU dr Hassani Abdelkader alors qu’on s’active pour construire une porte d’entrée principale avec le motif de problème d’embouteillage. Tiens on ne voit plus cet embouteillage ces derniers jours devant la porte. pourquoi ?