Souleimane et la chouette


Le roi Souleimane régnait sur le monde des esprits, des hommes et des animaux, mais perdait tout son charisme et sa volonté dès qu’il se trouvait face à sa femme. Un jour d’hiver, celle-ci lui dit : “Il nous faut un tapis fait de plumes”.
“Ma chère, lui dit-il, en ce moment, il fait froid, si nous ôtons aux oiseaux leurs plumes, ils mourront à coup sûr”.
“Rien à faire, dit-elle. Arrange-toi comme tu voudras”
Souleimane convoqua alors les oiseaux. Tous se présentèrent. Mais il manquait la chouette. Elle seule n’était pas venue. Ayant perdu patience à l’attendre, le roi Souleimane, dit aux autres : “Quand la chouette arrivera, avertissez-moi que je la punisse”.
Lorsqu’elle fut enfin arrivée et qu’on l’eut amenée devant le roi, celui-ci la gronda : “Qu’est ce qui t’a pris, rebus des oiseaux, de te mettre en retard ?”
“Monseigneur, dit la chouette, promettez-moi l’impunité, et je vous le dirai”.
Souleimane lui donna sa parole et la chouette lui dit : “Monseigneur, je me posais des questions sur quelques sujets. J’étais perplexe à propos de la nuit et du jour. Je me demandais lequel surpassait l’autre, de la nuits ou du jour ? Et j’étais
également perplexe à propos de l’homme et de la femme. Je me demandais qui surpassait l’autre, de l’homme ou de la femme ? C’est cela monseigneur, conclut-elle, qui m’a fait perdre du temps et a retardé mon arrivée”.
“Eh bien, demanda le roi, qu’est-ce donc qui surpasse l’autre, le jour ou le nuit ?”
“Monseigneur, répondit elle, j’ai découvert que la nuit surpassait le jour et que la femme surpassait l’homme”
” Pourquoi donc ?” fit-il
“Parce qu’une nuit de clair de lune est comptée comme jour”
Tu as raison, dit-il, et l’homme, en quoi la femme le surpasse-t-elle ?”
“C’est parce que, monseigneur, tout homme qui se plie à la volonté de sa femme est compté comme une femme !

Moralité : même le plus grand des rois a des choses à apprendre de ses sujets.