Cheikha RIMITI a bien chanté: « La camel, la camel »

Feue CHIKHA  Rimiti,  a  chanté «La Camel», l’une des premières usines de gaz naturel liquéfié au monde. A l’époque, cette fabrique symbolisait la stratégie énergique de l’Algérie moderne. Contrairement à Chakib Khalil, notre diva a tout simplement fredonné la fierté de l’Algérie.

Par:Dr.D. REFFAS

     Chaque grand artiste a sa vérité. Son éternel pseudonyme d’artiste a été choisi sur une simple et innocente prononciation. Attablée, elle a bien dit à la serveuse de café : « remitti (remettez), madame… »A travers une lecture bien restreinte et  largement  identique de la biographie de notre chikha, je laisse à la juste appréciation du lecteur de BAI cette modeste contribution qui se veut être beaucoup plus un hommage qu’un récit anodin. Cheikha Remiti est née le o8 mai 1923 à Tessalah (Sidi Bel Abbès) sous le prénom de Saâdia. Orpheline au début de son adolescence, elle s’installa à l’âge de vingt ans dans sa ville d’adoption Relizane. Sans attaches familiales, et pour subvenir à ses besoins, elle travailla comme bonne, mais ne supporta pas l’exploitation, l’humiliation , les souffrances physiques et morales. Elle subira à plusieurs reprises et de manière violente la trahison, celle entretenue par la lâcheté et la cupidité de l’homme. La vie ne lui a pas souri, elle l’a abandonnée. Elle a  compté difficilement ses malheurs en épuisant le temps. Elle l’a bien dit : « C’est le malheur qui m’a instruit ».Voilà une phrase qui résume parfaitement l’itinéraire d’une femme que  la société lui fera subir son indifférence. ‘ Lyam el Kelba’, phrase souvent évoquée par notre artiste légendaire, détermine le sentiment profond vis-à-vis du temps qui compose  la notion philosophique de la vie. Un laps de temps fut-il si court, un jour, une sensation difficile à définir, plutôt à positionner dans un parcours. Des années, et puis des années se sont écrasées contre le temps. Lui, il continue sa marche en dévorant les années. Il enterre le passé sans se soucier de l’avenir. Il continue sa marche infernale et impitoyable  où  l’homme demeure l’éternel perdant. Y a Liam ! Comme vous êtes pénibles à remémorer  afin de vous trouver une place dans notre cœur fragile. Ce dernier n’est cuivre, ni argent pour entendre la résonnance de ses battements. Fragile, il emmagasine jusqu’à  l’essoufflement, pour s’arrêter un jour comme une montre dont le temps a fait vieillir les aiguilles. Qui êtes- vous  Ya Liam ? Revenez juste un instant dans le temps et ramenez-nous, nos parents, nos amis et nos voisins. Oui, vous êtes sans adresse, vous avancez vite et sans mesure. L’homme, cette espèce fragile, il croit courir en imitant votre cadence, Ya Liam !. Malheureusement,  la fatigue que   vous ignorez, s’accapare de son corps. Il s’accroche difficilement  pour tenir  la route.  A la fin, vous le traînez comme un prisonnier  attaché  derrière un cheval en course folle  et  l’abandonner dans un pitre état. A ce moment, il prit dieu de récupérer son âme  pour calmer ses souffrances. Seule la mort stoppe la chevauchée infernale du temps,  aveugle et sourd. Elle, notre diva, elle a chanté le temps sans le poursuivre malgré sa présence et son poids. Elle a cueilli des fleurs tout au long de son voyage artistique sans se fatiguer pour arriver lucide à la limite du temps qui lui a été réservé. La « Cheikha », cette dénomination ambiguë  dans l’imaginaire du commun des mortels, faible d’esprit et  d’appréciation, est en effet   un titre de noblesse emprunt d’autorité et de respectabilité, loin des indications absurdes telles que frivolité et légèreté. Son école  était Fatma bent El Meddah et Kheira  Guendil . Elle interpréta plusieurs de leurs chansons au cour  des  soirées  autour de l’orchestre ancestral garni de deux instruments, El Gasba et le Kalouze auxquels s’ajouta par la suite El Galal. Ses textes sont souvent porteurs d’une violence érotique, illicite et aussi maternelle. Les thèmes majeurs de son immense répertoire sont identifiés à travers la pauvreté, l’amour, le deuil, l’émigration, la dignité, l’honneur, l’alcool, le sexe et la liberté, qui sont scandés  de sa puissante voix. Un bonheur simple et vrai. Un véritable réservoir dans lequel se sont servis et se servent ses successeurs,  sans faire valoir ses droits d’auteur. N’est ce pas Cheb Khaled ? Son premier enregistrement en 78 tours date de 1936 chez ‘Pathé Marconi’. Le Raï de notre Cheikha, c’est aussi son opinion qu’elle offre à qui veut l’entendre. Elle évolua trop longtemps dans l’oubli de la scène artistique officielle, celle entretenue  par les « puritains », bouffons de l’idée unique qui n’ont jamais accepté une autre façon de concevoir l’expression artistique. Cheikha  Rimiti s’inscrit dans la tradition du Raï proche de ses racines, empruntée aussi par cheikh El Madani et Cheikh Abdelmoula. Le Raï, elle ne l’a pas révolutionné, elle l’a transmise et amplifié avec  aisance à travers le mot qui touche facilement. Elle assuma à sa manière son rôle de témoin culturel. Sa dernière œuvre intitulée « Enta Goudami wana mourak », définit l’expression  de l’orpheline devant la crainte du mal et le mépris de la société. La protection lui a fait défaut durant son existence. La diva  s’est imposée proprement en défiant les mentalités, sources de l’hideuse hypocrisie. Oui, l’orpheline était une artiste qui a bravé la tempête humaine, sale, méchante et cupide. Elle a inscrit  son nom dans le lexique de la musique maghrébine populaire. On t’aime. Repose en paix.

 

15 thoughts on “Cheikha RIMITI a bien chanté: « La camel, la camel »

  1. Salam Boualam, tu n’es ni arriviste,ni opportuniste, simplement, je reconnais en toi un gentleman mais juste une incursion personnel à savoir deux frères du quartier qui essaie de se mémoriser leurs souvenirs d’antan, tout simplement.Quand à donné mon e:mail il bien évident que je le donnerais à des frères ou soeurs qui le mérite,sinon comme tu le sais je n’ai pas envie de recevoir des insultes n’oublie pas que sur la Toile y’a des individus qui ne savent pas ce qu’est le respect d’autrui,ni valeurs morales,mai t’es le bienvenu à recevoir mon e : mail si tu le désir parce que tu mérites à être connu comme tant d’autres.Par expérience je vois qu’ils y’a pas mal de lecteurs sur la Toile qui n’ont pas le sens et l’ouverture d’esprit,par conséquent leurs solutions c’est d’insulter,dommage,ne dit-on pas que ma liberté fini là où commence celles des autres ? à très bientôt.

    1. Mon ami je n’ai rien dit de mal à deux vrais GENTLEMANS DE SBA si je me trompe pas tu vis actuellement en suisse ? et on arrete là.

  2. Cher Hakim,bonjour!
    Comme tu es plus gambitti que gambitti,je me dois le devoir de t’informer que je m’appelle Belamri abdelkader (1952 ) et je suis effectivement d’el hamar,en face de l’ancien four banal de ammi Bouziane allah yarhmah ( rue fulton ou Arrar adda ) et mes oncles maternels bouziane el hamma ,allah yarhmah et bekhaled ,ex concierge à l’école marceau allah yarhmah,qui m’a élevé après le décès de mes parents,allah yarhamhoum,cette partie de ma vie, construite autour de vraies valeurs ,m’ a forgé à affronter les vicissitudes de la vie et tracer mon chemin sur la voie de la réussite.Ma vie est quelque peu réussie,compte tenu de l’environnement global,je suis père et quatre fois grand-père ,dont le plus âgé va vers ses 16ans et les plus jeunes 30mois.Je suis peinard avec ma modeste pension de retraité et en bonne santé ,Dieu merci.Je n’habite pas loin de la nouvelle Académie et il m’arrive quelquefois de faire un saut à Gambetta,pour voir la famille ou quelques anciens que je rencontre sur mon chemin.Je me rappelle de MR Salanon ,instituteur ,homme très gentlemen et surtout humain ,de” Jules”,la cravache du Directeur ,qui nous dissuadait de faire des bêtises; des cahiers tachés que les maitres nous suspendaient au dos,pour une tournée dans les classes ;du bahbah ,allah yarhmah ,gardien sévère que tous les élèves craignaient etc…Bref c’était la belle époque où les gens vivaient simplement et avançaient fermement,chacun vers son objectif. Mes amis d’enfance et qui le sont jusqu’à ce jour ,sont Krour mustapha ,Bengrea Mokhtar et Boularbag Brahim.

    1. Bonjour monsieurs de BAI je vous prie d’ajouter une autre rubrique à votre site que vous appellerez PERDUE DE VUE du moment que de l’information on est passé à qui tu es ? et qui suis-je ? sans froisser ces deux gentlemans de Gambetta ce n’est pas faisable ce genre de commentaire qui en principe se fait avec des échanges d’e-mails car il s’agit de votre vie privée . excuser un arriviste qui arrive dans votre conversation . sans rancune

      1. Mon cher Boualem,Bonjour!
        Votre réflexion est juste mais doit être tolérante,car l’échange bien que personnel n’est pas de nature à perturber outre mesure ,les chers lecteurs,qui comprennent que le journal est informatif mais aussi interactif et permet ,dans ce cadre,de nouer des relations qui pourraient éventuellement continuer vers d’autres supports.Pardonnez-nous,cet écart involontaire mais qui pourrait répondre à votre proposition lumineuse “perdu de vue”,pourquoi pas?Boualem n’est pas un arriviste,il est humain.

  3. dit (Cobra) Laâouedj Kuider Abbes dit (Coco) Allah yerhamah mais sache que Hakim n’est que Sbah-el-kheïr El Gambiti,
    je suis une énigme pour toi et pourtant plus Gambiti que moi tu meurs,n’est-ce pas? Si je t’ai cité tous ces noms il faut que tu te saches que je suis du sérail.Un indice cherche du côté de la rue du Canal il est fort possible qu’on a fait l’école primaire ensemble: comme instituteurs,(Mrs Salanom ,koscina, Mme Plaat, Ponso,Le directeur de l’époque Mr,Antier est-ce que tu es d’elhamar ? si c’est le cas je suis juste à l’entrée cherche du côté de ouerrad,Zouaoui Baraka le coiffeur Mohammed dit (Ribitcha) Zoubir mon pseudo une fois que tu mets un nom sur ma personne tu vas tombé sur le derrière.Elargie tes recherches du côté de la famille Hamidou (Ganso) j’ai vécu quelques temps à Dallas Texas très et maintenant je vis dans dans un pays où il fleur bon d-y vivre et que je te le siouhaiterai heureux de te relire.

    1. Excuse mon commentaire la moitié est partie je ne sais pas pourquoi? j’ai du faire une manipulation éronné

  4. Mon Cher el gambiti,
    Plus gambiti que toi tu meurs,quelques détails m’ont mis la puce à l’oreille peu de gens connaissent le pseudo de son frère (el kaliï) Allah yerhamah à part les natifs de Gambetta.Je te donne quelques noms disons ses colistiés qui sont tous à l’au-de-la Abbès (benzaniac,Khino,Boumedien Taïeb le frère de Bouhbitra qui travaillé au sindicat de blé en face de la gare barouita père et fils ça te dis quelque chose? hamidou Ganso Allah yerhamah ce nom te dis quelque chose? À bientôt.

    1. Mon cher hakim,Bonjour.
      Les noms que tu viens d’évoquer sont authentiques et je ne te dirais pas que tu viens de réveiller,en moi ,certains souvenirs d’une époque où l’essentiel était dans l’amitié ,la solidarité et l’entraide.Tous les gambitis ,à cette époque ,vivaient trés modestement et d’autres ,dont notre famille ,moins que cela..Parmi les personnes que tu viens de citer,khino est toujours vivant ,tandis que les autres sont effectivement morts dont le plus jeune GANSO n’avait pas beaucoup profiter de sa retraite de la sonitex ,après avoir réservé un peu de son temps au syndicalisme au_ sein de cette entreprise.Merci d’avoir cité ces belabesiens authentiques et très jaloux de leur cité .Allah yarhamhoum.

      1. Sbah-el-kheïr aâlik,
        beaucoup de non dit sur cette toile mais apparemment, je vois que je t’ai mis la puce à l’oreille n’est-ce pas ? Tu ne devines pas qui suis-je ?un autre Gambiti de la tranche des autres que je t’avais cité Allah yerhamhoum Kadour dit (roto) Il habitait juste près des (cabréro) El hamar en espérant que tu arriveras à savoir avec qui tu échanges tes commentaires heureux d’éveiller ces souvenirs qui sont enfouie en nous ad vitam eaternam,très bonne journée à toi El Gambiti.

        1. Cher Hakim ,bonjour!
          J’ai beau essayé de te reconnaitre,pas moyen ;et pourtant ,j’ai passé en revue toutes les personnes d’el hamar de gambetta,susceptibles de répondre au profil des personnes citées et en capacité de participer au forum,rien du tout.J’ai pensé à Meftah boumediene et son frere miloud,à Naimi ,bengrea abdelkader,boularbag brahim ,Krour,meftah abbes,seghir,Belkhorissat ,Abbes Abbes et d’autres.Peut etre qu’un jour un indice viendrait raviver ma mémoire qui n’est plus ce qu’elle était,malheureusementDe toute façon,je suis ravi de voir mon”concitoyen” participer au forum.Bien à toi.

  5. Salam Dr D. Reffas VOILA ya rabbi smahalna . Cheikha Rimitti est une légende, un monument..Son visage est marqué par les effets du temps conjugués à une vie d`alcool et d`amours (son pseudonyme signifie ” remettez-moi ça”), C`est à cette époque qu`elle gagne son surnom. L`histoire raconte qu`un jour de pluie où elle entrait dans une cantine pour boire un café, les clients l`ont reconnue et acclamée avec ferveur. Pour les remercier, elle veut leur offrir une tournée mais ne parlant que quelques mots de français, elle ordonne à la serveuse “Remettez, madame, remettez”. Le public la baptise aussitôt “la chanteuse Remitti”.

    Bizarre,dans ma jeunesse je n’ai pas aimé son style, car je ne comprenais rien à ce qu’elle chantait en plus vu que c’était comme une sorte d’interdit, même si beaucoup de gens l’écoutait des adultes surtout. mais ce n’est que des années plus tard que j’ai compris le sens de ses chansons et surtout sa voix teintée de tristesse et de mélancolie m’a fait regretter de ne pas l’avoir connue! Pour celui qui a écouté la chanson “SAIDA” c’est le retour à une certaine période de misère mais riche sur le plan sentimental. Paix a ton âme CHEIKHA nous t’aimons très fort et on ne t’oubliera pas.
    http://www.youtube.com/watch?v=dgnji7nkEGE

    http://www.youtube.com/watch?v=rurzR_0owfQ

    http://www.dailymotion.com/video/x82jno_cheikha-rimitti-la-camel-la-camel_music

  6. Une femme qui a été malmenée par les hommes,et qui a su résister aux vicissitudes de la vie à sa manière.Allah yerhamha.

  7. Cheikha RIMITI ,de son vrai nom BEDDIAF Sadia est née effectivement à Tessala,mais a grandi jusqu’à son jeune age à Gambetta (sba), sous la tutelle de son grand frère ,qu’on appelait bouziane el Kal3i,du nom de ce bandit de grand chemin,tellement il était irascible et dangereux.Devant sa condition d’indigence et l’oisiveté aidant ,elle se mit à fréquenter les troupes de medahate qui animaient les mariages où elle s’initie avec succès à la chanson,ne serait-ce que pour des raisons alimentaires et rêver un laps de temps devant le “faste” de ces mariages.Cette information n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd et son frère connu pour sa rodjla ,lui promit un châtiment à la mesure de la honte subie par la famille,c’est à dire la mort.Affolée, elle s’enfuit à tout hasard et atterrit à relizane où les troupes traditionnelles sont nombreuses dans la région.Elle s’installa et commença l’aventure de la chanson sous le pseudo de rimiti rilizania et la suite vous la connaissez.ALLAH YARHAMHA ALA KOULI HAL

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