«A 300 MILLIONS/MOIS, RAMADAN NE DOIT PAS ETRE UN PROBLÈME!»

 Un jour des années 2000/2001, alors qu’on était en réunion de Direction,  examinant le plan de production, il était question de produire le T.V. Plasma, qui venait à peine d’être mis sur le marché. Au cours de la discussion, chacun y allait avec ses arguments technologiques, de qualité et de prestige. A la fin, le  PDG dit : « Non ! On ne fabriquera pas ce produit ! Je ne peux me permettre d’insulter le peuple Algérien, en lui proposant un téléviseur au prix d’un logement ! » Il est vrai que son prix de vente devait avoisiner les 500 000 DA C’était aussi simple. Chacun approuvera ou désapprouvera, mais là n’est pas la question.

La question, elle vient plutôt de ces annonces qu’on lit tous les jours dans la presse surtout sportive. Le mercato aidant, il est devenu cyclique, d’entendre que tel joueur a signé pour un salaire mensuel de 150, 200, 250 et même 300 Millions de centimes par mois, avec paiement anticipé de 3 à 4 mois. Ni déclaration sociale, ni paiement d’IRG !

On se lamente sur les salaires des Députés, mais que dire des salaires des joueurs ?  D’aucuns avancent l’argument de la courte carrière, des risques (y-a-t-il plus de risque en foot-ball que dans la profession de Médecin, de Pilote ou de Mineur ?)

Non,  rien ne justifie cette surenchère pour des joueurs qui n’ont même pas le niveau de CFA d’un quelconque Pays Européens.  Les U20 en facilement été battus par la Tunisie en demi-finales de la Coupe arabe, et ont été balayés  par la Libye (4/0), en match de classement. Nobilio (c’est l’entraineur Français de cette équipe, si vous ne le saviez pas)  décide de faire appel aux …. Binationaux. Comme quoi, même au niveau des jeunes, le foot-ball Algérien, jadis prospère, ne produit plus rien. Comment le peut-il, alors que les équipes consacrent tout leur temps et l’argent mis à leur disposition par le Trésor, pour « acheter » c’est le cas de le dire, à la criée, des joueurs à des prix frisant le scandale, alors, que le peuple crève dans la crasse et la disette et ne sais comment aborder ce début de Ramadan.

Quand je lis qu’un Hachoud signe pour 300 Millions/mois je me dis qu’il ya quelque chose qui ne tourne pas rond dans ce système. Il a eu  beau   courir à travers toute l’Europe, il n’a satisfait aucun des clubs sollicités. Idem pour la «star naissante» Slimani du CRB. Quand le lis que «le salaire de Lemmouchia n’est que de 200 Millions»,  Le «pôvre» ! Je suis outré !

Comment voulez-vous qu’un Hamzaoui ou un Hammiche ne fassent pas de zèle, puisqu’il se trouve des dirigeants des équipes qui, ayant pignon sur rue, qui ont les possibilités d’utiliser l’argent du contribuable pour le distribuer à des pseudo- joueurs, et se sucrer au passage. Si dans les prestigieux clubs professionnels, on se permet d’octroyer des salaires mirobolants aux joueurs, c’est que ces joueurs ramènent une forte valeur ajoutée (rentrée publicitaire, cotisations des socio du Club, ventes des maillots…) On n’utilise pas l’argent des subventions des pouvoirs publics, qui le prélève sur le Trésor Public !

En Algérie, seule peut-être l’USMA   peut se targuer de disposer de son propre argent (celui de Haddad) le reste de toutes les équipes de ligue 1 s’ «approvisionnent » auprès des subventions, pour payer chèrement des joueurs et passer des vacances appelées pompeusement stage de préparation, dans des complexes touristiques à l’étranger. L’ESS par exemple, qui bénéficie de plus grandes largesses de la Wilaya, vient de proposer un salaire de près de 2 Millions de dinars net d’impôt à Chellali.

Il est temps de mettre de l’ordre dans cette mascarade ! L’argent déboursé par les pouvoirs publics, ne doit servir qu’à la formation, la création d’école et le paiement de l’encadrement technique.  Si quelqu’un veut acheter un joueur qu’il le paye de sa poche, pas de celle du contribuable. Qu’une stratégie de développement du Foot-ball soit mise en place en rendant la formation obligatoire. La Libye, malgré la situation politique et économique, a pu construire une équipe qui joue les premiers rôles sur le continent et se trouve en deuxième position, sur le plan arabe, dans le classement FIFA, alors que le championnat national est suspendu depuis belle lurette. L’ensemble de l’équipe est composée de joueurs du cru. Comment ont-ils pu arriver là ?  La fédération de foot-ball de ce pays vient d’annoncer fièrement la création d’une académie de formation en collaboration avec le Réal Madrid, et la seconde est en gestation avec Man city. Voilà pourquoi, leurs jeunes ont écrasé les notres par 4/0. Gageons que si cela continue, la première place arabe occupée par l’Algérie au niveau du classement FIFA ne tardera pas à être  «chipée» par la Libye !

Sur un autre plan, il faut relever les deux poids deux mesures appliquées par les pouvoirs publics. Certains Walis ont toute la latitude d’octroyer des budgets colossaux aux équipes fanions, alors que d’autres n’en donnent que des miettes. Si l’on considère les subventions alllouées à l’ESS, la JSK ou le MCA par rapport à celles octroyées à El Khroub, le MCO ou l’USMBA, il n’y a pas photo.

La dernière trouvaille en date, et après les péripéties Loungar, voilà que Sonatrach annonce sa disponibilité à reprendre le MCA, en précisant à travers la bouche de son PDG, que cette décision est politique. Pourquoi, ne l’est-elle pas pour le MCO ou l’USMBA ?  Et dire qu’il y a à peine quelques mois, ce même PDG, disait que la reprise du MCA était du domaine de l’impossible !

Voilà où le bricolage mène.  Il mène vers l’absence de tout joueur capable de rivaliser avec le niveau mondial, et le recours aux binationaux, ne ramène que ceux d’un niveau moyen, qui n’ont aucune chance de prétendre à une sélection avec les tricolores.

Il n’y a qu’à voir le marché international : Aucun des joueurs internationaux, n’a pu dénicher un contrat avec un grand club ; même Boudebbouz présenté comme le grand espoir, s’est vu contraint de rempiler avec Sochaux, faute de proposition. Quant à  Flaurent Raspentino, la dernière recrue de l’OM, de père Algérien, annonce à la presse algérienne, que pour l’Algérie, « il faut attendre 3ans. Pour le moment, j’apprends»  Âgé de 23 ans, il en aura 26.  S’il n’est pas convoqué entretemps par  Les Bleus, il ne le sera jamais, alors autant jouer la carte du nationalisme réducteur. Mais, les Algériens lisent aussi la presse française et savent qu’il vient de déclarer au journal l’Equipe : «J’ai eu le même parcours que Valbuena. Il a été appelé en équipe de France, peut-être que le serais comme lui.»

Alors, continuons à payer des piètres joueurs,  des salaires insultant pour le peuple et dans peu de temps, nous ne serons même pas capables de battre l’équipe de la RASD et encore moins celle de la Palestine.

 

djillali@bel-abbes.info