Chronique du jeudi: «LE FOOTBALL EST ÉGALEMENT UN INGRÉDIENT DE DÉSTABILISATION!»

C’est ce que vient de nous rappeler l’évènement de la semaine qui aura été sans conteste, la polémique ayant sévi autour de la diffusion du match des Fennecs contre les étalons du Burkina Faso par la télévision nationale.
Cette polémique anormalement gonflée par la Chaîne Qatarie par le truchement de guignols Algériens qui s’égosillaient en chœur contre ce qu’ils appelaient piratage. Qu’il s’agisse de Hafid Derradji et de Cheniouni en commentant le match ou de Lakhdar Berriche à partir des studios de Doha, tous criaient au crime et menaçaient !
Ceci a contraint le Directeur de la Télévision à intervenir en direct sur les ondes de la Radio nationale pour donner sa version des faits. Pour rappel en effet, les règles obligent chaque détenteur des droits de télévision à faire des propositions aux parties éventuellement intéressées, ce que n’a pas fait El Jazeera. Devant ce silence, c’est donc la Chaîne nationale qui a saisi la chaîne Qatarie lui proposant le montant de 550.000 $, proposition demeurée sans suite, jusqu’à quelques heures avant le coût d’envoi du match : 1,5 million $ plus l’ouverture d’un bureau à Alger ! Au-delà du prix qui s’avère un véritable racket, la mise à disposition d’un bureau n’a rien de commercial et repose sur une décision politique dont la prérogative ne relève pas de l’ENTV, mais des Ministères de la Communication et de l’Intérieur. Le choix du moment – quelques heures avant le coup d’envoi – était destiné à mettre non pas l’ENTV, mais l’Algérie toute entière et son gouvernement devant le fait accompli. Soit se soumettre, soit subir des émeutes ! Voilà comment cette chaîne contribue à la déstabilisation des Pays!
Sinon, comment comprendre qu’El Jazeera, une chaîne planétaire, leader dans le domaine d’informations politiques, économiques, sociales et sportives dont le management est choisi parmi les plus performants à l’échelle planétaire, y compris en milieu sioniste, puisse confondre entre «négociation commerciale» et «négociation politique»
Mais il est vrai que les propriétaires de cette chaîne également propriétaire de la SPA Qatar, et du PSG, n’ont jamais pardonné à l’Algérie ses prises de position concernant les pompeux « printemps arabes » et notamment sur la Syrie. L’idéal et le rêve de ses «bédouins» est de voir l’Algérie à feu et à sang, autrement, pourquoi vouloir à tout prix un bureau et tout de suite, sinon pour préparer des reportages montés et préfabriqués, comme l’a si bien évoqué, une lectrice assidue du journal.
Pour revenir au volet purement commercial, il est utile de préciser que ce phénomène de chantage par les chaînes détentrices des droits télé en football a sévi partout, ce qui a contraint les pays concernés à réagir, c’est le cas notamment en Europe, Belgique et Angleterre, particulièrement. Ces deux Pays ont obligé toutes les chaînes détentrices des droits de diffusion des matches où sont concernées leurs équipes nationales, à autoriser la diffusion du match sur une chaîne nationale en clair. Même la FIFA et l’UEFA qui ont réagi par une plainte ont été déboutées par la Cour Européenne, estimant le droit à chaque citoyen de pouvoir suivre les matches de sa sélection nationale. Mais en Afrique, comme toujours, le retard est considérable.
Le cas de l’Allemagne est plus édifiant. La fédération Allemande inclue dans toute négociation de droits de transmission des matches de la Bundesliga, une clause imposant la diffusion obligatoire des matches par les chaînes allemandes pour les citoyens-supporters Allemands.
Devant l’absence de réaction de la part notamment de la CAF et des Fédérations nationales Africaines, la chaîne Qatarie ne se gêne nullement, dans cette position, de gérer sur la base des critères plutôt politiques que commerciaux. Ainsi, l’on constate que les prix de l’abonnement au bouquet de chaînes sportives est le plus cher en Algérie. Il est deux fois moins cher en Tunisie et au Maroc et quatre fois moins cher en Égypte! Le chantage s’exerce également sur la scission entre les chaînes et notamment +9 et +10 lors des évènements majeurs (Coupe d’Afrique, Ligues des Champions et Coupe du Monde) où l’abonné est contraint de payer un supplément pour pouvoir y accéder aux mépris des clauses du contrat initial!
A l’inverse, le choix d’El Jazeera est également intéressé, lorsqu’il s’agit d’achat de droits. Elle les choisit délibérément sur la base de critères politiques et non commerciaux. Ainsi, la chaîne a décidé depuis plus de deux ans d’acheter les droits de retransmission du championnat «Botola» du Maroc sans restreindre la diffusion locale par la chaîne marocaine Erriadhia notamment, mais n’achète aucun match du championnat Algérien, préférant plutôt le recours au …..piratage, comme ce fut le cas de la finale de la Coupe d’Algérie qui fut diffusée par la chaîne Qatarie sans l’accord de l’ENTV détentrice exclusive des droits après contrat avec la FAF. Ce même Journaliste, qui a «dénoncé » le piratage de l’ENTV, n’a pas jugé utile de le faire alors qu’il commentait la finale piratée de la Coupe d’Algérie ! En somme, « El Jazeera ne vend rien mais veut tout acheter » dixit le Directeur de la Télévision nationale.
Pour preuve, le comportement de l’ENTV aurait été condamnable si la chaîne qatarie n’a pas tenté de faire de la vente concomitante. Il aurait été condamnable si la CAF (enfin !) n’a pas déjugé  El Jazeera, en lui reprochant d’user de critères non commerciaux dans ses négociations!
Pour preuve, si autant qu’il soit condamnable, l’Égypte n’aurait pas adopté la même démarche pour le match contre le Ghana. Ce pays a décidé de retransmettre le match de sa sélection nationale sur deux chaînes terrestres : la chaîne nationale et la chaîne privée « nilesport » Le directeur de la chaîne Égyptienne intervenant sur les ondes de nilesport a justifié le piratage par la primauté du droit du citoyen Égyptien, saluant au passage, le comportement de la Télévision Algérienne. La décision algérienne commence à faire école et c’est peut-être le moment et le moyen de mettre fin au dictat de ce larbin du sionisme, surtout avec le nouveau soutien de la CAF.
La décision de la télé Égyptienne aura été complète par le comportement exemplaire des employés Égyptiens de la Chaîne Qatarie qui ont superbement ignoré le communiqué de leur employeur en se contentant de se concentrer sur le commentaire du match. Ce qui n’a malheureusement pas été le cas des journalistes Algériens qui –plus royalistes que le roi – ont condamné et menacé la télévision algérienne, donc l’Algérie, ce Pays qui a financé leur études, les a formé, leur a fourni une expérience qui leur permet aujourd’hui d’être les esclaves des esclaves d’Israël. Dommage ! Mais pour paraphraser ce journaliste Algérien, si le piratage est puni par la Loi, il a été exercé en territoire Algérien du temps de Barberousse déjà, soit plus d’un siècle avant la création de l’État du Qatar; elle punit également la prostitution. Celle-là par contre, l’Algérie ne l’a jamais pratiquée. Seuls quelques ratés du Peuple, des «journalistes de joie » ont osé le faire. L’Histoire les méprisera.

djillali@bel-abbes.info

2 thoughts on “Chronique du jeudi: «LE FOOTBALL EST ÉGALEMENT UN INGRÉDIENT DE DÉSTABILISATION!»

  1. Y a-t-il un lien entre le sport et la politique ? C’est la question qui m’est venue à l’esprit quand j’ai lu cet article….. !!!! je dirais que les deux, sont de nos jours, deux univers complémentaires…!!

    Tout à fait juste, Mr Djillali C… !!!! Le Football est devenu, je ne sais pas, si je dois dire un sport ou une arme qui peut constituer un grand danger pour les nations…si on le gère mal surtout…! Et chez nous, on le gère très très mal…!

    Autrefois, le sport, dont le football, était surtout un divertissement, il représentait un ensemble de normes et de valeurs nobles et spécifiques, mais, depuis pratiquement, la première guerre mondiale, il se transforme en compétitions internationales qui sont devenues une source de problèmes, de confrontations, d’antagonismes et d’enjeux -(dans tous les domaines)- pour les nations et leurs pouvoirs. La politisation du sport par les états et son utilisation avérée comme outil de propagande et de persuasion a fait perdre au sport sa pureté morale…!!! Ils utilisent le sport et le dévient de sa finalité, tantôt outil d’intox, tantôt outil de diplomatie ou de boycottage…Actuellement, le sport et la politique entretiennent une relation très étroite, mais qui peut, aussi être très dangereuse, puisque on assiste de plus en plus souvent, au ’recyclage’ d’ex- sportifs en personnalités politiques….Nous en connaissons un petit bout, en Algérie…N’est ce pas..???..!
    Souvenez-vous, le football a été une arme politique…mais cette fois-ci très efficace, pour l’équipe du FLN, qui bien avant 1962 avait constitué son équipe de football, avec des joueurs se revendiquant Algériens, et partit en tournée dans les Pays de l’Est, en Asie et dans le monde arabe, permettant ainsi une ‘reconnaissance symbolique’ de l’Algérie indépendante et incidemment de battre quelques équipes, par un lourd score, comme Bagdad 11-1, Tunis 8-0 ou Moscou 6-0).

    Alors, ‘Attention’, ce n’est pas, par hasard que James Dorsey, analyste influent, ‘prédit’ que l’Algérie sera parmi les prochains pays arabes touchés par un printemps sans hirondelles….Il fonde son présage sur l’observation des troubles qui ont devancé les révoltes du printemps arabe en Egypte, en Tunisie et en Libye. En février 2011, il avait déjà relaté comment les ultras des clubs cairotes menaient les combats de rue contre les forces pro-Moubarak… !
    « Il y a de moins en moins de doute que le football, noyau historique de la contestation politique en Algérie, signale actuellement une montée du mécontentement populaire qui pourrait remettre les Algériens dans la rue”, signale aujourd’hui Dorsey…. !! Alors ne prenez pas son analyse à la légère et faites en sorte que les choses se déroulent bien…car le football peut être aussi, un facteur fédérateur qui rassemble le peuple…lui qui a été employé comme un allié chaque fois que l’occasion se présente et souvent exploité pour animer les sentiments nationalistes…nous nous rappelons encore des matchs contre l’Egypte et Comment Nelson Mandela utilise la coupe du monde de ‘rugby’ (une autre forme de foot) pour rassembler la nation divisée par des années d’affrontements entre black and white…
    En effet, l’histoire de ce beau sport est marquée d’épisodes de ce type , car ce jeu international, avec le pouvoir de charme qu’il exerce sur le peuple et son symbolisme manifeste, véhicule énergiquement une perception politique… !!!! Le fameux Hitler voyait le football comme un élément très important dans la conception de son régime et l’a exploité à son avantage en envoyant son équipe nationale jouer à Londres contre l’Angleterre en 1938. Le fair-play des joueurs leur permit de se faire beaucoup d’amis au Royaume-Uni et concourut indirectement à maintenir la politique franco-britannique d’apaisement. Cet exemple bien que célèbre n’est pas isolé, car l’association de la politique avec le football est une tradition bien ancrée et a été utilisée par diverses figures, de Peron à Kadhafi.

    Pour conclure, je pense que c’est surtout la faute à la FIFA et compagnie, qui mène, actuellement, une politique antisportive et antimorale et qui fait d’une activité sportive un fond de commerce. C’est impératif de corriger cette dérive des valeurs mondiales du football en particulier et du sport en général… !.

    Eric Honecker a dit : « Le sport ce n’est pas un but en soi, mais un moyen pour atteindre d’autres buts »…Voilà où est ce qu’on en est arrivé…Tout ce qui est beau a été souillé…! ”

    “Si un homme avertit en vaut deux saches qu’un homme vertueux en vaut mille” Et on a besoin de ces deux espèces rares de nos jours…!

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