chronique : Rai et littératur​e

l’intelligentsia bel-abbésienne ne comprend pas pourquoi le phénomène rai arrive comme un tsunami sur les bords de la mekerra et inonde l’espace artistique et culturel de telle sorte que « les chebs » parleront  de la société avec plus de « feeling » et de « sociologie » que nos chers doctoraux universitaires » qui ne montrent pas la moindre ligne écrite sur ce qui se passe autour comme révolution de moeurs , alors « les biens pensants » arrêtez de fusiller la jeunesse Rai et écoutez plutôt ce qu’elle exprime : le mal de vivre , la pauvreté , le suicide , le « hrig , la hogra , et tant d’autres maladies chroniques de notre environnement.

Les nostalgiques doivent renoncer au ghetto colonial folklorisés avec ses Tahtaha et ses cafés maures et ses meddahs maintenant c’est une nouvelle vague qui annonce une nouvelle Algérie , un nouveau Bel Abbès . En fait le Rai n’est pas seulement un effet musical, c’est un fait de société  clamé par une jeunesse qui veut rompre avec le conservatisme bél-abbésien.

 Maintenant il s’agit de donner au Rai sa vraie définition et ne pas le faire sombrer exclusivement dans les boîtes de nuit. C’est aux artistes, hommes de cultures de lui tracer un bon sillon Le premier roman Rai a été le roman de Hmida Layachi «  JOUNOUN oua INTIHAR » .

Le sait-on ? Que font les doctors en littérature ? C’est à eux qu’appartiennent l’analyse et la vulgarisation littéraire. Lors de sa venue à Bel Abbès, Boudedra s’est rendu compte de l’absence d’écrivains à Bel abbès, ne devrait-on pas s’inquiéter ? Au lieu de çà, on « folklorise ». Soyons francs, ce n’est pas l’affaire de l’administration mais bien des « intellectuels ». Qu’ils quittent la tour d’ivoire et écoutent les jeunes !

 Sidi bel Abbès se cherche peut-être faut-il chercher les raisons dans ce qu’elle nourrit d’oralité  au détriment de l’écrit ;ne faut-il pas s’interroger de l’absence de nos étals des librairies du roman belabésien . Ne faut-il pas une politique urbaine à travers l’imprimerie ce qui fera émerger la littérature bélabésienne et on verra si le Rai ne sera la culture moderne…