KARIM BENZEMA ET SES ORIGINES

Toutes les raisons sont réunies pour que chaque amateur du football, quelques soient sa nationalité et ses origines, soit très content de la consécration suprême que vient de recevoir ce magique Benzema : son très grand talent, son parcours exceptionnel et, surtout, la revanche qu’il vient de prend sur la bêtise humaine et le camouflé qu’il vient de donner de la manière la plus magistrale possible aux racisme dont il fut victime de la part d’une partie de la France à laquelle Didier Deschamps, le sélectionneur de l’équipe de France, aurait cédé. Il dit avoir senti cette exclusion comme une immense injustice à laquelle il a résisté avec une sagesse kabyle et un esprit stoïque, regardant du haut de ses capacités morales et footballistiques les petits racistes franchouillards et du haut de ses 1,85 mètres le petit sélectionneur qui ne voulait pas de lui.

Mais malgré toutes les injustices et les rejets dont il a souffert de la part de certains français et d’une partie de la France officielle, Karim Benzema reste un bon français qui assume pleinement sa francité. Il l’est non seulement de nationalité, mais il l’est surtout de culture est de cœur. Il exprime son bonheur et sa fierté de mettre son talent au service de la France et de défendre ses couleurs, agissant ainsi en bon enfant adoptif, et il se dit fier d’offrir à son pays, pas l’Algérie mais la Franc, son cinquième ballon d’or.

Reste ses origines. C’est d’elles que nous autres sommes fiers. C’est un Algérien disent les Algériens, c’est un Kabyle disent les Kabyles, inondant la toile de leur chicane. Mais lui il met sa nationalité acquise par le droit du sol avant et au-dessus de ses origines de sang. Il se plie, il se pliera toujours en quatre pour servir sa nationalité, jamais ses origines.

On ne peut honnêtement lui reprocher ce choix et ce penchant. Car ce qu’il est et le sommet auquel il est arrivé, ses origines n’y sont pour rien, sinon il y aurait eu en France des millions de Benzema.

Les origines que ce soit pour Benzema ou pour tout autre ressortissant expatrié, il nous faut les revendiquer ou les rejeter en bloc et non pas faire comme font les français: ne prendre que les bons et vouloir à tout prix déchoir de leurs nationalités ceux qui ont devié. Car, comme chez tous les êtres humains, il y’a parmi nos originaires des bons mais aussi des mauvais. Le jour même où Benzema est consacré comme un grand champion, une jeune algérienne est accusée de commettre un meurtre horrible contre une innocente, jetant ainsi l’anathème sur toute une nation. Le drame est que cette meurtrière présumée n’est que la dernière en date d’une longue série de délinquants dangereux qui ne font pas honneur à leur origine.

Alors Benzema est-il un grand joueur? incontestablement. Nous donne-il de la joie? certainement, mais de la même manière qu’il en donne aux Français et aux Espagnols et à tous les amateurs du football. Doit-on pour autant exprimer une fierté aussi excessive pour la seule raison que son père est né en Algérie ? si, mais seulement comme pourrait l’être un parent irresponsable qui aurait abandonné son enfant à bas âge et qui, à la vue de ses succès et de ses réussites d’homme accompli, s’en rappelle et viendrait revendiquer sa paternité.