La fête du bruit évince la fête de la musique

« Le bruit ne fait pas le bien, et le bien ne fait pas de bruit »St Vincent de Paul
Ailleurs sous les autres contrées , la culture est tellement bonne à vivre qu’elle enivre le commun des mortel, la musique se fête partout dans les lieux publics des musiciens amateurs au gout du bonheur, des chanteurs professionnel à la saveur du délice parcourant villes et villages pour parsemer leur art en musique et en chanson selon le rythme du village ou de la ville qui veut se prévaloir pour être digne d’une ville touristique, historique, balnéaire, culturelle, industrielle , économique, artisanale…. qui fait exhiber ses propres œuvres en culture littéraire, en villégiature ,en festivité, en amusement, en commémoration… , en biens artisanaux, en histoires en…..
Nos villes et villages dans l’état actuel ne connaissent point de concerts, ni de festivités, ils vivent dans un anonymat étrange et dans une léthargie singulière, elles ne savent plus se distinguer dans le cadre culturel ; alors que pas plus qu’hier, lors des mariages particuliers se sont des grandes stars de la chanson populaire qui animaient ces fêtes en plein lieu public, une fête offerte par le marié pour le plaisir de tout venant. Par ailleurs, il y avait aussi , la fête pour toute la ville, c’était la fête de la cerise, pour ceux qui ont la cerise comme unique fruit de saison , la fête de la sardine pour ceux qui ont la sardine comme unique ressource de vie , la fête de la figue et de l’olivier ceux qui ont de la figue et l’olivier comme unique richesse comme unique fortune , la fête d’un produit pour ceux qui ont un bien propre à eux comme unique moyen de vivre , la fête faisait le bonheur de l’art de ce bien, de ce fond qui leur manquaient le plus … .la fête se faisait et se terminait dans le strict respect de l’autorisation sécuritaire pour toutes les festivité nocturnes, c’était des fêtes très sympathiques et amicales. Sans oublier aussi qu’ il y avait des « Al Ouadis » fêtes qui se rattachaient à la commémoration un saint du douar ,du village de la ville ,ces fêtes faisaient le charme et le plaisir de tout un monde , la fantasia, « Aissaoua », « Glayliyas », la dance « d’ Laa-Laoui », le couscous à gogo et pour tout venant , la foule tissait un climat de rencontres très amicales et de partages cordiaux, les liens familiaux condescendants se consolidaient dans ce climat de fête et de détente . Dans les petites villes à l’exemple de Benisaf , il y avait des chanteurs des quatre horizons qui animaient des soirées estivales, pour embellir des veillées et les rendre très enchantées cela se faisait sur invitation de la commune, la fête du « quinze aout *1» à Benisaf , était une consecration de la culture Benisafienne ou la chanson faisait craquer les jeunes, des « radios crochets » semblable à « alhan oua chabab »faisait le decor du benisafien. Des jeux à longueur de la semaine culturelle, des tournois de sport : football- basket Ball- volley Ball- handball -water polo- ski nautique-natation-, Pétanque- cyclisme- boxe -, kermesse ornée de loterie tire à la carabine- divers jeux- manèges etc.. C’était la fête du 15 aout pour annoncer la fin de l’été ; le comité des fêtes de la commune savait mieux opérer ce genre de climat pour rendre la ville agréable et bonne à vivre, avec le peu de moyen dont elle disposait, le miracle était au rendez-vous.

L’arbre qui tombe fait plus de bruit que la foret qui pousse
A l’instar, nos villes sont devenues très sales dans le sens le plus profond du terme , la culture ne fait plus partie de nos us et coutumes, la musique se fait à plein tube émanant de l’intérieur des voitures à fils à papa ,pour finir en bruit ; les Dick- jokers sans autorisation et sans aucun cadre d’animation empêche les tympans des individus de savourer la musique un gadget pour le bruitage ; à Rachgoun sur le grand boulevard, de grands hauts parleurs accrochés sur des poteaux publics balancent sans aucune autorisation des décibels qui n’ont pas de place dans les dispositions du décret qui gère les sons au niveau des lieux publics.une « musique » condensé de bruit et de vibrations tonitruante, le rythme est ponctué par des baffes lancinantes qui font mal et se répètent sans cesse et qui agacent les oreilles des passants …
Du bruit, beaucoup de bruit, encore du bruit rien que du bruit ! Pendant la période estivale ,on est assourdi par l’intensité du son qui se produit du bruitage issu des voitures, des petits commerces saisonniers ,des tubes d’échappement de motos ,des cris des jeunes qui font l’intéressant croyant faire la fête ou plutôt voulant combler le déficit de la fête de la commune qui n’arrive même pas à mettre un centime comme dotation dans le budget communal pour montrer que la culture est encore vivante .……
On ressent cette nostalgie d’une musique à écouter ? Ou une musique faite pour danser un « Al aalaoui » est fantastique, ou plutôt pour bouger genre Djerkdans des lieux bien gardés !? Dans le cadre du plaisir et du défoulement et rien que pour le plaisir afin de donner une satisfaction sociale et morale à la ville un plaisir qui diminuerait les stress et détendra la pression du quotidien afin de chasser les maux que l’on cultive dans notre santé.
Les mariages d’aujourd’hui se font par une « musique » délirante, hystérique, orchestrée par un Dick joker des jeunes, dynamiques et sans limite pour une liberté absolue arrosés par des canettes importées. Tout est dans l’excès aujourd’hui :La musique se déroule aujourd’hui selon des motifs répétitifs, le Dick Jokers qui assurait le faux spectacle en bruitage, se balançaient en rythme de folie et semblait vivre intensément le bruit de la musique, elle était même agitée de soubresauts et de mouvements saccadés…
Pour une soirée publique animée tout devrait être prévu pour être une véritable soirée festive : à côté de la scène se collationne un engin dédié à la consommation de nourriture ou l’’on vend des burgers, des frites, des chips, des merguez, du n’importe quoi le fait d’ humer des odeurs de friture fait oublier.. les prix même s’ils sont affichés sur un tableau en hyperinflation…
Nous vivons dans une société de démesure : il s’agit de vivre intensément, de s’abrutir de sons, et de mauvais sang de s’empiffrer de nourriture et les jeunes se gazent de canettes de bière.
Tout nous incite à consommer des biens et services dénaturés, la « musique » elle-même est outrancière et devient bruitage, dans les rythmes, les sonorités.

Alors, bien sûr, ce sont des jeunes qui font de tels faux spectacles, ils ont besoin de se défouler quand la commune, les ignore alors qu’elle devrait par principe veiller aux rythmes du bien de tout ce qui est commun .

Mais le bruit auquel ils ‘exposent dans ces concerts particuliers et individuels, leur réaction devant ces mini concerts particuliers est elle-même hystérique : des cris, des hurlements ajouter la drôle de nourriture qu’on leur propose sur le marché, ne peuvent que nuire à leur santé, c’est pourquoi ils maudissent leur faux lieu de mauvaise détente, alors « Al harba trabah » « Oua –Al- harga » est l unique issue
Et bien sûr, dans l’inconscience de la jeunesse, ils ne s’en soucient pas car ceux qui devront veiller à la culture et à la santé de ces jeunes sont déjà défaillants…
C’est un spectacle un peu trop désolant : trop de bruits, trop d’outrances…
Bien que tout le monde ‘aime la musique ! La vraie, celle qui nous remplit d’émotions, celle qui parle à notre sensibilité, celle qui nous fait rêver ! C’est cela la culture qu’on a tant besoin pour faire de notre ville un bien commun, un plaisir général et communal.

BENALLAL MOHAMED