LAC SIDI MOHAMED BENALI Crime écologique et santé publique menacée

L’on peut dores et déjà dire au mythique lac Sidi Mohamed Ben Ali “by by”. Cela fait belle lurette que le lac agonise sous le regard époustouflé des citoyens qui assistent impuissants à sa mort lente. Sa réserve d’eau est en constante diminution, mettant en péril son écosystème. Des centaines de gros poissons ont déjà auparavant succombé à une mort jusqu’à ce jour inexpliquée, que certains ont tout juste justifié avec un manque d’oxygène, alors que la couleur de l’eau virait au rouge. Son paysage qui faisait drainer des foules, sont médusés et l’accompagnent dans une descente aux enfers systématique.

Des voix se sont soulevées pour dénoncer ce crime écologique indexant les autorités locales et les services concernés de manquer affreusement à leurs missions et responsabilités respectives. Le wali a fini par entendre raison, en chargeant les services concernés de remettre en état la conduite qui alimente le lac des eaux de l’oued Mekerra, une initiative qui a tardé, mais entrée en œuvre malgré de nombreuses difficultés tant organisationnelles qu’administratives.

Tout le monde a cru à un miracle. Le problème qui a duré depuis plus de 10 ans vient d’être résolu et la satisfaction était générale, la toma était remise en état et l’eau arrive enfin au lac pour lui redonner vie. Une vie qui va rendre sain l’écosystème et permettre à la faune et la flore de se régénérer et donner l’envie et surtout la sécurité aux riverains qui viennent quotidiennement se promener et pratiquer des activités sportives, le footing notamment.

Sauf que cette joie n’a pas trop duré, les eaux usées sont montées en puissance. Le canal qui alimentait le lac est devenu soudainement noirâtre. Un cocktail de tout : détergents, déchets organiques, domestiques, plastiques, …en bref, une eau meurtrie, meurtrière, causant des maladies graves. L’écosystème du lac est en réel danger. Toute vie peut disparaître d’un moment à l’autre et tout retard ne ferait qu’aggraver d’avantage la santé du lac et ce qui l’entoure, y compris l’homme qui vient, croyant respirer l’air frais, alors qu’il peut à tout moment se reconvertir en un sujet de contamination de maladies transmissibles. La sonnette d’alarme est tirée, espérons tout juste une ultime ouïe, attentive, pas traînante qui pourrait causer en définitif la disparition du lac …

Djillali Toumi