Le royaume de sa majesté UBU

Quand on attrape un ou deux « harraga » algérien entre terre et mer, le tamtam est assourdissant et les médias « tout-va-mal-en-Algérie » s’en donnent à coeur joie, ici et « ailleurs »…

Loin de moi l’idée de proclamer que tout va bien sous le règne de notre nabab 1er, actuellement en convalescence longue durée.

Je veux juste dire, contrairement à certains de mes compatriotes – mais beaucoup en reviennent -éblouis par la magnificence des pays voisins que l’herbe n’est pas verte ailleurs.

C’est vrai que de passage au Maroc ou en Tunisie (un peu moins maintenant que la Tunisie croit avoir retrouvé les vacanciers occidentaux que les machineries touristiques internationales lui procurent en s’en mettant l’essentiel des revenu du secteur plein les fouilles, avec quelques chutes de tables pour les petits bourgeois indigènes qui veulent faire de leur compatriotes un peuple de larbins pour touristes), les Algériens sont très bien reçus.

Les universitaires en particulier s’en retournent enchantés, eux qui ne sortent pas de leurs amphis et de leurs hôtels et n’ont pas le temps de faire un tour dans les bidonvilles de Casa, de Marrakech ou du Rif.

Le fait est que si l’Algérie n’est pas le paradis (là-bas dit…) loin s’en faut, la situation de nos voisins est loin d’être reluisante. Ne vous laissez pas plus abuser par les gratte-ciels des Emirats : ce n’est pas eux les construisent, pas eux qui les gèrent, pas eux qui les habitent et demain… pas eux qui les déserteront en laissant en l’état des carcasses d’un monde qui est une insulte à la gestion raisonnée et raisonnable des ressources : un gaspillage d’énergie démesuré qui relèverait des tribunaux si les hommes étaient assez sages pour botter le c… à ces criminels écologiques.

Laissons de côté le détournement de la Révolution du jasmin. Les destouriens ont été foutus par la porte ils sont revenus par la fenêtre et, comme disent nos compatriotes tunisiens, « Ali Baba est parti mais les 40 voleurs sont toujours là ».

La situation de l’« Empire » du rejeton de Hassan dos est plus préoccupante.

Naturellement, soutenu par l’Union Européenne, par les pétromonarchies qui y sont comme chez elles et (de moins en moins) discrètement par les sionistes, les médias étouffent tous les cris venus du Maroc.

Les invités de marque (BHL, Lang…) ne peuvent les entendre confortablement calés dans leurs riads des mille et une nuit…

La situation économique est pourtant catastrophique : commerce extérieur, budget, endettement, corruption royale, indigence sociale, politique intérieure bloquée, tentatives répétée – avec l’aide la françafrique, de Washington et d’Israël- d’un noyautage de l’Union Africaine…

Notamment pour court-circuiter l’influence chinoise.

Passons sur les tonnes de cannabis produits quasi-légalement au Maroc et exportées en Europe. Une vraie narco-monarchie au vu et au su de tous.

Rabat exerce un chantage fort et régulier sur l’Europe où l’émigration marocaine jusqu’en Scandinavie, a supplanté depuis une vingtaine d’année celle de tous les autres pays maghrébins et africains. L’actualité nous en fournit maints exemples de… Benjelloun à Benalla.

Les Algériens sont remarqués (si la remarque s’impose) par leurs énièmes générations dérivées d’une migration ancienne. L’émigration récente, aussi « grossie » soit-elle, n’est pas dans le même format que celle de nos voisins.

En particulier, sur l’Espagne (notamment à Ceuta et Melilla) : « Vous avez graissez la patte à la Turquie à l’est, il est temps de me donner ma part. Ou vous me donnez ce que je veux ou j’ouvre les frontières migratoire de l’Afrique ». Un vrai racket !

A titre d’exemples (rares, car l’information sur la situation réelle du royaume est verrouillée) je vous joins les dépêches ci-dessous.

Aucun homme raisonnable, encore moins Djeha, un maghrébin convaincu d’un avenir inévitablement commun, ne s’en réjouira. Un jour ou l’autre, le Maghreb sera constitué en une unité géo-économique et géopolitique dont les dimensions fondamentales sont aujourd’hui évidentes.
Tout le reste relève de la diversion et de la mauvaise foi.

Djeha,
J. 27 septembre 2018

Tirs de la marine marocaine contre une embarcation de migrants: 1 mort
AFP, mardi 25/09/2018 à 22:33

La Marine royale marocaine a ouvert le feu mardi sur une embarcation de migrants en Méditerranée qui refusait de répondre à ses sommations, faisant un mort, une Marocaine de 22 ans, et trois blessés, dont un dans un état critique.

La Marine a été “contrainte” d’ouvrir le feu sur un “go fast” (puissante embarcation à moteur), piloté par un Espagnol qui “refusait d’obtempérer” dans les eaux marocaines au large M’diq-Fnideq (nord), ont annoncé les autorités locales dans un communiqué.

Quatre migrants, qui se trouvaient à bord, ont été blessés, dont une Marocaine qui a succombé à ses blessures à l’hôpital, a précisé un représentant des autorités locales joint par l’AFP.

Ils “voyageaient couchés et n’étaient pas visibles”, selon la même source.

La personne décédée avait 22 ans et était originaire de Tétouan (nord), a déclaré à l’AFP le président de l’Observatoire du nord pour les droits de l’Homme Mohamed Benaïssa, basé à Fnideq.

Deux autres blessés sont originaires de la même ville, a-t-il précisé. Le troisième blessé vient d’Al-Hoceïma, la capitale régionale du Rif (nord) et se trouve dans un “état critique, le bras amputé” et a été transféré à Rabat, a indiqué M. Benaïssa.

Au total, quelque “25 personnes naviguaient à bord du bateau, dont les passeurs qui sont espagnols”, a-t-il souligné.

Le pilote espagnol n’a pas été touché par les tirs et a été arrêté, a déclaré le représentant des autorités locales. Une enquête a été ouverte.

Depuis début 2018, l’Espagne a enregistré plus de 38.000 arrivées par voie maritime et terrestre, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les autorités marocaines ont pour leur part indiqué avoir fait avorter 54.000 tentatives de passage vers l’Union européenne, depuis janvier.

Ces tentatives ont concerné 7.100 Marocains à fin août 2018, selon des chiffres présentés jeudi dernier par le porte-parole du gouvernement marocain.

Depuis début septembre, les réseaux sociaux marocains sont inondés de vidéos montrant des jeunes Marocains en route vers l’Espagne à bord de bateaux pneumatiques.

Selon des statistiques officielles, le Maroc est marqué par de grandes inégalités sociales et territoriales, sur fond de chômage élevé chez les jeunes.

Ceux-ci, qui représentent le tiers de la population, sont particulièrement touchés par l’exclusion sociale, avec 27,5% des 15-24 ans –soit près de 1,7 million de personnes– hors du système scolaire et sans emploi.
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Au Maroc, le calvaire des “petites bonnes”
AFP, J. 12/04/2018 à 12:27

Elles s’appellent Fatima, Latifa ou Hayat, elles ont été placées comme “petites bonnes”, exploitées et maltraitées par leurs employeurs. Ce calvaire, des milliers de domestiques mineures le vivent au Maroc, malgré une loi destinée à limiter les abus.

“Même un animal domestique est mieux traité!”, pleure Fatima, 17 ans, venue chercher du secours au centre Annajda pour les femmes victimes de violence, à Rabat.

“Je voulais juste aider mes parents, ça me chagrinait de voir la misère dans laquelle vivait ma famille”, murmure cette adolescente qui a travaillé pendant deux ans comme “petite bonne”.

Pour les bénévoles qui l’écoutent, son parcours est banal: à 15 ans, Fatima quitte son village du sud marocain pour travailler comme domestique à Rabat, la capitale, avec l’accord de sa famille et avec l’aide d’un intermédiaire local, un “semsar”.

“Au départ, j’étais bien traitée. Mais peu à peu, la violence est devenue mon quotidien”, raconte à l’AFP la jeune fille, voix mal assurée, foulard sur la tête. “La maîtresse de maison me battait, m’insultait, elle avait toujours des choses à me reprocher.”

“C’est une forme d’esclavage, une violation (…) des engagements internationaux du Maroc”, fustige la directrice du centre Annajda, Fatima El Maghnaoui, pour qui la place de Fatima est à l’école.

– Brûlures et fractures –

Il n’existe pas de chiffres officiels sur les “petites bonnes”. Mais selon une étude commandée en 2010 par des associations, on comptait alors au Maroc entre 66.000 et 80.000 domestiques âgées de moins de 15 ans.

“Subissant des conditions de travail et de vie dégradantes”, ces mineures sont le plus souvent originaires de la campagne et analphabètes, selon l’association de défense des femmes Insaf.

Il y a quelques semaines, l’histoire de Latifa a mobilisé l’opinion: cette jeune femme de 22 ans, domestique depuis son adolescence, avait été hospitalisée à Casablanca pour des brûlures au troisième degré et des fractures, provoquées selon elle par son employeur qui la “martyrisait”. Aidée par Insaf, elle vit depuis en foyer.

Pour Fatima, la journée de travail débutait à 7 heures du matin et se terminait tard la nuit, “parfois à trois heures du matin”. “Je dormais sur la terrasse, dans le froid, comme un animal domestique. Je mangeais les restes et j’avais toujours mal aux pieds à force de rester debout”, raconte la jeune fille.

Le tout, sans être payée: “on avait convenu d’un salaire de 800 dirhams par mois (près de 70 euros, soit un peu moins du tiers du salaire minimum, ndlr) mais je n’ai pas touché un sou”, précise-t-elle.

Quand elle exige son dû, au bout d’un an de servage, la maîtresse de maison “lui confisque sa carte d’identité et lui interdit de prendre contact avec sa famille”. Prise au piège, elle décide de s’enfuir.

Mais “je ne connaissais personne, je n’avais pas d’argent et ne connaissais même pas l’adresse où je travaillais”, dit-elle.

Finalement, un jeune homme du quartier l’aide à contacter une tante établie à Salé, ville voisine de Rabat, et celle-ci “met fin à son calvaire”.

– ‘Enfance sacrifiée’ –

Omar Saadoun, responsable du programme de lutte contre le travail des enfants à l’Insaf, explique que, comme pour Fatima, le destin des “petites bonnes” naît souvent “des déperditions scolaires en milieu rural, de la pauvreté et de l’ignorance des parents”.

Dans certaines zones rurales, “la fille est considérée comme inférieure au garçon, elle est la première qu’on sacrifie pour trouver des sources de revenus complémentaires, en la mariant ou l’envoyant travailler comme domestique”.

Attendue depuis des années, une loi promulguée à l’été 2016 après d’interminables débats a fixé à 18 ans l’âge minimal des employés de maison, mettant ainsi fin en théorie au travail des enfants, jusque-là très courant.

Le texte impose un contrat de travail, un salaire minimum, un jour de repos hebdomadaire, des congés annuels, et prévoit des sanctions financières pour les employeurs en cas d’infraction.

Mais il autorise encore pour cinq ans l’emploi d’adolescents de 16 à 18 ans, au grand dam des défenseurs des droits de l’Homme.

“Il faut une stratégie globale (…). Cette loi ne présente pas de garanties, il n’y a pas de dispositif pour l’accompagnement, la réinsertion, l’identification des familles. Beaucoup de domestiques mineures ne connaissent même pas l’adresse de leur employeur”, souligne Omar Saadoun.

De plus, “les inspecteurs du travail ne sont pas autorisés à enquêter à domicile, où les abus peuvent se faire loin des regards”, regrette Mme El Maghnaoui.

Malgré la nouvelle loi, des ONG dont l’Insaf affirment qu’on trouve encore des fillettes de huit ou neuf ans engagées comme domestiques.

Après des années de maltraitance et d’exploitation, beaucoup gardent des séquelles, comme Hayat, 38 ans, placée comme “petite bonne” à neuf ans.

“Quand j’y pense aujourd’hui, 30 ans après, cela me chagrine toujours autant. Mon enfance a été sacrifiée!”, confie-t-elle à l’AFP lors d’un entretien téléphonique.

“Mon premier employeur me maltraitait (…). Il m’humiliait constamment. C’était épuisant. Je n’avais pas la force requise pour les tâches ménagères”.

Aujourd’hui mère de famille, elle “fait tout pour prendre soin de ses enfants pour qu’ils ne vivent pas la même chose”.
Selon un rapport du Département d’état américain
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Le cannabis représente 23% du PIB marocain

Ali Boukhlef, El Watan, le S. 04.03.17

Le Département d’Etat américain vient de publier un rapport extrêmement édifiant sur le poids de cette drogue dans l’économie marocaine.

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Paris: les enfants des rues de la Goutte d’Or, de jeunes Marocains qui défient toute prise en charge
AFP, V. 21/09/2018 à 17:20
La rue est leur maison et la délinquance leur quotidien: à Paris, les petits Marocains de la Goutte d’Or, drogués, abîmés, et mineurs pour beaucoup, inquiètent le voisinage et sont depuis deux ans un casse-tête pour les autorités.

Il est midi et une dizaine de jeunes s’invectivent, portable à la main, dans la laverie de la rue de Jessaint. Le passage d’un groupe de touristes asiatiques, cherchant le Sacré-Coeur, fait jaillir un adolescent qui mime une cigarette, insiste, puis esquisse un croc-en-jambe sur l’un des hommes avant de battre en retraite.

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Les “harraga” marocains, clandestins “brûleurs” de frontières
AFP, V. 21/09/2018 à 12:03
“Tout le monde veut bouger”, lâche Issam, 19 ans, caché près du port espagnol de Melilla. Comme lui, ils sont des milliers de “harraga”, ces migrants clandestins marocains prêts à tout pour gagner le “paradis européen”.

Ce bachelier à l’allure frêle a escaladé le mois dernier la clôture entourant la minuscule enclave espagnole au Maroc -une des seules frontières terrestres séparant l’Europe du continent africain- pour “fuir la misère et l’injustice”.

“Ce n’est pas terminé”, souffle ce jeune originaire de Fès (centre), capuche sur la tête, pantalon couvert de graisse de camion: il lui reste à traverser la Méditerranée, en s’accrochant au châssis d’un camion ou aux amarres d’un ferry en partance pour l’Espagne.

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