Les leçons du colonisé ( à la mémoire de Frantz Fanon )*

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c’est déjà çà de régler , le soucis de plaire supprimé ; oui , terminé de toujours avancer de belles paroles pour faire exactement le contraire , de balayer d’un revers de main ce qu’on a déballé durant un temps pour charmer , pénétrer lentement , se frayer un passage au fond de ce cœur à conquérir et une fois le rivage atteint , l’on se proclame colon du lieu: et voilà que le pauvre colonisé peu à peu s’éveille à la réalité de la domination qui avant avait cru que la bataille se basait sur des armes égales ; évidemment , le colon prend ses aises , choisi même la place qu’il occupera ne laissant au conquis aucune espérance de libération .

tout au moins , il sait comme c’est prévu en théorie , que la nature a horreur du vide et pour ne pas ennuyer son objet assujetti il répandra autour de lui toutes odeurs au formol , ira jusqu’ à soudoyer son propre esprit lui suggérant de ne pas surtout ouvrir le robinet de  « c’est pas un jeu loyal , c’est contraire aux règles de..» , surtout pas , insiste t-il; tant que la victime ne se réveille pas de sa volupté ni de ses orgasmes égocentriques , de sa suffisance d’autochtone et métabolique ,  le mécanisme marchera à coup sûr…

Le Tiers-monde en connait un bout  depuis très longtemps  et même note  que la tentation du colonisateur n’a pas prit une ride , il est têtu avec cette fois  non plus la croix et le goupinons mais  monter en toute pièce une opposition qu’elle a entraîné , nourri , gonflé à bloc , médiatisé même en prime les philosophe s’y mette à l’exemple d’un Bernard Henry Lévi …Le problème est  que le colonisé comme autrefois se laisse prendre au jeu de la séduction , tombé dans un état d’amnésie inexplicable , d’un coup  il croit qu’il a des armes égales  , fête avec le colonisateur  un triomphe dont il ignore l’utilité  .  Il rêve , tiens donc ,  de s’aligner tout bêtement, sans se demander si un jour il ne va regretter  d’avoir été leurré  quand on  sait que « démocratie » n’est pas une valeur européenne mais  grec…Et voilà que La Grèce est puni grossièrement de ne pas  apprendre les commandements  coloniaux  postmodernes  d’autant que cette civilisation de la sagesse est traîné  dans la boue grossièrement. Le pays de Socrate  a failli boire la cigüe …Le colonisateur est en faillite, il va se ressourcer  dans le lieu de ses délices, arrachera tout  ce qu’il faut pour équilibrer ses finances, maintenir son pouvoir de vendre et surtout de demeurer toujours le plus fort…un siècle est passé …celui-là tel une boîte à pandore ne fait que de nous montrer que plus on vivra plus nos chaines de colonisés seront plus grosses. Eh oui, ce système  est à l’image de Dracula, il se régénère avec le temps tant qu’il y a le sang des autres a pompé.

Actuellement  il s’use comme le mensonge et  découvre ses fausses canines…

En son fort intérieur il n’a pas encore digéré que les enfants de Novembre  reviennent toujours en Mai pour lui rappeler lui, le colonisateur  à se repentir, demander pardon sinon le sang répandu le poursuivra pour l’éternité et c’est au colonisé de se décoloniser pour espérer  interrompre  ce jeu de la poule et de l’œuf.

Mais ce n’est pas pour aujourd’hui  que ce rapport va se clore car enfin dira la jeune recrue, le sillon est tracé, suivons les sabots du bœuf. L’enchaînement des évènements montre bien  que c’est au colonisé de retenir les leçons….

Frantz Omar Fanon, né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France. Il eut d’importantes responsabilités au sein du FLN. Rédacteur à “El Moudjahid”, il fut chargé de mission auprès de plusieurs états d’Afrique noire puis ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) au Ghana. Il échappa à plusieurs attentats au Maroc et en Italie. Il est mort, il y a 50 ans, jour pour jour, un 6 décembre 1961 à quelques mois avant l’indépendance de l’Algérie, à l’âge de 36 ans, des suites d’une leucémie et est inhumé au cimetière des Chouhadas de Tunis.Jusqu’à sa mort, Franz Fanon s’est donné sans limites à la cause des peuples opprimés.