SLIM PARLE DE SA (RE)CONQUÊTE DE L’OUEST :«Heureux de vous accueillir le 23,Khiwani!»

A la station balnéaire « les Sablettes »  sur la côte mostaganémoise, il est couv_roulemafréquent de rencontrer beaucoup de gens. Cette année, j’y ai déjà croisé la doyenne des actrices algériennes Fatiha BERBER, sa collègue Farida SABOUNDJI, le frère de Hassan EL HASSANI (Boubagra) l’humoriste Houari et le trio El Emjad.  Lakhdar BELLOUMI, le monument du football algérien n’y passe pas inaperçu, tout comme Kamel DAOUD et même BOUDJEDRA, le romancier.

Mais rencontrer notre icône nationale SLIM n’est pas coutumier. Quand une occasion pareille se représente, j’estime qu’il est égoïste de ne pas la partager avec les lecteurs de BAI.

Malgré les vicissitudes de la vie, SLIM garde toujours son embonpoint, et son optimisme légendaire. L’humour est inné chez lui. Même quand il aborde les sujets sérieux, il vous met un peu de « sel »

Nous avons parlé surtout de sa « reconquête de l’Ouest »  qu’il entamera dès le 22 juin à partir d’Oran. Précisément à l’Institut Français  où il inaugurera une exposition qui se déroulera jusqu’au 5 juillet, avant de lancer une vente dédicace  de son album « Tout va bian »

Le lendemain le Dimanche 23 Juin, il se rendra dans sa ville natale Sidi-Bel-Abbès où il animera une vente-dédicace du même livre, au niveau de la bibliothèque « paroles & écritures »

Le 24 il se déplacera à Mascara pour la même opération.

En attendant de voir SLIM et de vous faire dédicacer son œuvre, je vous invite à l’écouter vous parler de lui, de Sidi-Bel-Abbès et de ses œuvres.  Vous découvrirez des choses inédites, dites spécialement pour vous :

BAI :  Bonjour, Mnawwer.  Comment t’as trouvé le poisson ? On dit que celui de Mosta est le meilleur du Pays.  Ou alors, rien ne vaut la sardine de Beni-Saf ?

SLIM : Le poisson est bon, il faut le reconnaître – Mosta est reconnue pour ça – pourvu que ça dure et que la méditerranée ne devienne jamais une mer-poubelle que les écologistes dénoncent de plus en plus –

BAI :  Certaines mauvaises langues disent que Slim est devenu «ringard»  N’as-tu jamais pensé à un Bouzid des temps modernes ?  Un Bouzid avec « gel » et coupe « mohican » qui combat la corruption avec l’arme facebook ?

SLIM : Ce n’est pas aisé de créer, sur un simple claquement de doigts un personnage – beaucoup de lecteurs m’ont demandé pourquoi il n’y aurait pas d’aventures avec le fils de Bouzid! Je n’y ai jamais pensé – c’est comme si on exigerait une suite des aventures de Tintin mais avec dans le rôle de Tintin, son fils – absurde. Si aventures il devait y en avoir, ce serait avec Bouzid, un point c’est tout. Bouzid el Besbessi m’en voudrait pendant longtemps.

BAI : « Achetez BAC, vous aurez en supplément gratuit Rev’af »  C’est ce que je retiens toujours de mon Slim préféré. Peut-on dire aujourd’hui : « achetez Millooda, vous aurez en supplément gratuit le Soir d’Algérie ? »

SLIM : Ma période “BAC” est aussi une aventure : faire cette page au milieu de la publication officielle du parti FLN, il fallait oser. Et ça a été grâce à M. Zoubir Zemzoum qui en était le responsable et qui a bousculé des choses établies pour mon grand bonheur. Aujourd’hui le contexte est différent, il y a une grande liberté dans la presse nationale. Les autorités craignent plus la Toile (internet) que les publications imprimées.

BAI : Tu organises une exposition à l’institut français d’Oran du 22 juin au 5 juillet suivie d’une tournée à l’Ouest qui va t’amener le 23  à Sidi-Bel-Abbès, puis le 24 à Mascara. Une chose me chiffonne ; Tu organises rarement des événements à Sidi-Bel-Abbès. Si mes souvenirs sont bons, cela fait plus d’une année que tu n’es pas revenu sur le plan professionnel. Est-ce volontaire, ou plutôt un manque de sollicitation ?

SLIM : Je crois même que c’est plus de deux ans que je suis venu à la Bibliothèque “Paroles et écriture” pour le lancement de mon livre “L’Algérie, comme si vous y étiez”. Je n’oublierai jamais cet accueil chaleureux que m’ont réservé les Bel-abbésiens et le dialogue entre eux et moi qui s’en est suivi. Maïssa Bey, aussi qui a ouvert la rencontre sur une lecture de la préface que m’a faite Mohammed Moulessehoul (Yasmina Khadra).

BAI : Se limiter à une vente-dédicace est à mon avis trop insuffisant.  Une exposition à Sidi-Bel-Abbès ne serait pas une mauvaise chose, tu ne penses pas ?

SLIM : C’est vrai, je suis un peu honteux car ma ville aussi mérite une expo – mais ça se fera incha allah – sur place je prendrai attache avec des responsables de la culture pour envisager ça, d’autant que c’est assez facile à réaliser-

BAI : Pourrais-tu éclairer les lecteurs sur cette expo à Oran et la tournée prévue à l’Ouest ?

SLIM : C’est une expo de planches qui ont paru dans la presse mais présentées en grand format – Une rencontre avec les habitués de l’Institut Français pour un échange verbal sur mon travail et autre – le lendemain à SBA et le surlendemain à Mascara (association Emir Abdelkader) – c’est le vœu du directeur de l’IF qui a pensé que ce serait bien d’élargir mon passage sur la région et il a eu raison –

BAI :  Sais-tu que BAI a crée son «forum» qui consiste à organiser des rencontres mensuelles sur des thèmes récurrents de la vie nationale. La première édition  a été consacrée à Assia Djebbar. La deuxième prévue pour fin juin est destinée à l’environnement. Et si je te proposais d’organiser un thème que tu animeras. Si tu es d’accord, qu’est-ce que tu proposerais ?

SLIM : Je te remercie pour ta sollicitation – pour ne rien te cacher, je ne sais pas quel thème proposer – Peut-être un sujet qui me traverse l’esprit comme ça à toute vitesse : l’avenir de la presse écrite par rapport à la diffusion de l’information via internet – je ne sais pas, à réfléchir….

Peux-tu me dire qu’est-ce tu retiens de ta rencontre avec feu Boudiaf ?

Une espèce de rêve rapide avec un personnage impressionnant que je voyais, un mois après, affalé sur une table transpercé par une rafale de pistolet mitrailleur – c’est d’ailleurs juste après son assassinat programmé que j’avais pris conscience que j’étais dans un pays qui ne garantissait pas la sécurité de ses citoyens et qu’il fallait quitter au plus vite – ce que j’ai fait immédiatement quand j’ai rejoint Rabat en septembre 1992 pour me mettre à l’abri. Je n’oublierai jamais mes amis et frères Marocains qui m’ont accueilli avec ma famille chaleureusement en pleine tourmente.

Il paraît que tu as été le premier à caricaturer un président de la république (Feu Chadli) A ce moment précis, t’as pas eu peur ?

J’en ai parlé longuement dans la presse – c’est vrai que j’ai eu peur mais, c’était le lendemain quand j’ai appris que les services de sécurité avaient saisi et détruit 80 000 exemplaires de ce numéro historique et qu’ils recherchaient ceux qui avaient emporté des exemplaires chez eux – c’était une autre époque ! J’ai su par la suite que c’était une décision d’un sous-fifre qui croyait bien faire alors que le président Chadli (QDASA) avait trouvé la chose amusante et avait même souri.

Ce qui se passe en Turquie, le qualifierais-tu de « l’arroseur arrosé » ?

On serait tenté de faire la comparaison mais, c’est sans doute plus compliqué – Je pense que la Turquie est en train d’aller vers une sorte de “guerre de religion” larvée – et c’est bien dommage pour le pays du grand Atatürk dont beaucoup d’Algériens ont hérité de ses deux prénoms pour marquer l’attachement de leurs parents à la modernité. Et si on faisait un petit flashback histoire de revisiter un passé pas si lointain ?

Que représente pour toi la cabine de projection du cinéma l’Olympia?

Beaucoup de beaux souvenirs de grands films en Cinémascope, la rencontre avec le brave projectionniste Bouhaous et son frère qui jonglait avec les bobines 35mm. Les deux appareils Philips avec leurs objectifs Hypergonar qui dégageaient des fumées toxiques.

L’entracte avec les esquimaux Gervais. Dehors, près du parking à vélos, Moul el Waada avec sa poussette et son plateau de “hami”, la boite de talc percée qui contenait du cumin. Ça c’est le Bel-abbès qui a disparu, le Bel-abbès que je garde précieusement en mémoire.

Quelle est la signification exacte de «Oued El Besbes?»

Un peu Bel-abbes phonétiquement mais surtout un lieu-dit dispersé un peu partout sur le territoire national. Sidi Bel-abbès El Bouzidi, le vrai nom du saint de la ville. Grâce à lui, j’ai trouvé le nom de mon personnage national : Bouzid.

Si je te dis : Quel est ton meilleur souvenir ?

J’en ai beaucoup – Mais le plus vivace c’est le jour où mon père est sorti de prison et m’a offert sa montre en guise de cadeau de retrouvailles –

Et ton pire ?

La piscine où j’ai failli me noyer en 1958 – J’ai vécu ce qu’ont vécu beaucoup de gens juste avant de rendre l’âme : c’est à dire voir toute leur vie défiler à vive allure (avec images emmagasinées dans leur cerveau durant toute une vie) avant le “THE END” (comme sur l’écran du cinéma Olympia à la fin du film) –

Si tu es à Sidi-Bel-Abbès, maintenant, quelle est la chose que tu as envie de faire et ne me répond surtout pas « prendre un thé accompagné de Sfenj  à la terrasse d’El graba»

Je prendrai un vélo et je pédalerai du côté du “petit Vichy” pour revoir mon lycée avec une pensée à sa piscine où j’ai failli me  noyer.

Un dernier mot Slim, pour les lecteurs de BAI en particulier et pour les Belabbésiens en général.

Chers “Khiwanis”, je vous souhaite un été clément et je vous incite à prendre soin de notre ville qui doit garder son label mérité “Petit Paris” pour toujours. Je me réjouis par avance de vous retrouver à la Bibliothèque Paroles et écriture le 23 juin.

Merci l’ami d’avoir bien voulu répondre à mes questions.

Programme de la Reconquête de l’Ouest

expo slim

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Samedi 22 Juin : Inauguration de l’exposition à l’Institut Français d’Oran,Vente dédicace
  • Dimanche 23 Juin : Vente dédicace à Sidi-Bel-Abbès Bibliothèque Paroles & écritures »
  • Lundi 24 Juin : Vente dédicace à Mascara.

 

 

djillali@bel-abbes.info 

5 thoughts on “SLIM PARLE DE SA (RE)CONQUÊTE DE L’OUEST :«Heureux de vous accueillir le 23,Khiwani!»

  1. Bonjour.

    Le jour et l’heure ne sont pas indiqués pour cette importante rencontre.Merci.

    1. Salam si Reffas, Il me semble que c’est tout indiqué lorsque vous faites un survol avec la souris sur l’annonce en haut à droite de la première page,n’empêche que c’est à 15h, le 23 juin.
      Slts

  2. on sera très heureux de vous revoir Slim; bon interview qui résume ton attachement à Sidi belabbes!

  3. Un peu à l’instar de Kamel Daoud pour qui on achète le “Quotidien”, on n’achetait le journal à l’époque que pour la planche de Slim.
    Dans le pays de la censure et de l’auto-censure, il avait réussi à trouver un compromis et crée son autre parti: le parti d’en rire!
    On peut pronostiquer que le mollet dénudé de Zina lui aura attiré les foudres des biens pensants aujourd’hui.
    Régression c’est sur! Féconde? C’est moins sur!
    Merci de nous apprendre que le Maroc a été aussi accueillant avec lui et sa famille qu’il le fut pour Rachid Mimouni!
    Le Gatt, Zina, Bouzid..un peu de notre mémoire collective.

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