C’est une affaire entre adolescents qui s’est déroulée en juin ou juillet 1982, ça pourrait ressembler à une affaire banale pour les uns mais en réalité c’était une rencontre tragique qui a marqué à vie cette adolescente de 15 ans d’alors, devenue aujourd’hui en 2018 ,Docteur et professeur en Psychologie. En effet, il y a à peine deux mois, un évènement lui fait changer d’avis et a décidé par “devoir civique” de briser son silence qu’elle a gardé pendant 36 longues années à ses enfants et son mari. En effet, le président Américain Donald Trump venait de proposer un candidat à la cour suprême des USA, la plus haute instance judiciaire du pays. Pour elle, ce candidat qui avait tenté d’abuser sexuellement d’elle en 1982, ne méritait pas ce poste et décida ainsi d’alerter la commission judiciaire sénatoriale en charge de sa nomination.
C’était avant hier le jeudi 27 Septembre, au moment où en Algérie, on commémorait l’assassinat sauvage des 11 enseignantes, un certain 27 septembre 1997, Cette Américaine courageuse fut invitée au Capitol Hil pour déposer son témoignage devant la commission qui devrait approuver ou non la nomination du juge en question à la cour suprême des USA, proposé par le président Américain. Des millions sinon des dizaines de millions d’Américains et le monde entier y compris votre serviteur ici même à Sidi Bel Abbes, avait les yeux rivées sur l’écran de Télévision, écoutant le témoignage poignant de cette femme “professeur en psychologie à l’université de Palo Alto et chercheuse à Stanford en Californie” qui racontait cette après-midi fâcheuse de l’été 1982, passée dans une maison où elle fut invitée à une rencontre conviviale.
Un témoignage bouleversant et plein d’émotion qui a fait pleurer et vibrer toute l’Amérique et le monde entier, un témoignage qui restera gravé dans l’histoire de l’Amérique de Trump du moment que cette femme mariée avec deux enfants, a par “devoir civique” osé défier la nomination du juge Brett Kavanaugh à la plus puissante instance judiciaire Américaine et mettre au “pied du mur” son commanditaire.En réalité, elle est déjà rentrée dans l’histoire puisque à la dernière minute avant le vote décisif des sénateurs qui s’est déroulé hier 28 septembre pour approuver la nomination du juge Brett Kavanaugh, un sénateur a fait basculer le cours de l’histoire en faveur de cette femme en s’opposant à ses propres partisans républicains et proposa alors de repousser le vote à la semaine prochaine après que le FBI eut approfondi l’enquête sur les faits du Professeur Christine Blasey Ford, une proposition tant sollicitée et revendiquée par la victime et les démocrates.
Il faut dire que cette nomination du juge Kavanaugh a défrayé les chroniques des meilleurs journaux du monde et a fait l’objet d’innombrables émissions animées par des présentateurs des chaînes de tv, les plus renommées du monde. En effet, après plus 80 jours passés depuis sa désignation de candidat à la cour suprême et plus de 39 heures de séances d’interrogatoires devant la commission judiciaire du sénat, voilà que le Dr Christine Blasey Ford décide de casser le silence qui l’a hanté depuis 36 ans et d’ébruiter sa mésaventure terrifiante avec le juge Kavanaugh alors qu’ils étaient tous deux adolescents dans le même collège, dans les environs de Washington DC.
Il n’y a aucun doute , elle a fait pleurer toutes les femmes qui la regardaient lorsqu’elle raconta sa mésaventure dans cette maison qu’elle ne se rappelle plus de sa localisation dit-elle mais assure qu’elle se trouvait sur le chemin entre sa demeure familiale et le country club où elle s’adonnait régulièrement à la natation. Et c’est dans cette demeure, au deuxième étage qu’elle fut prise à partie par l’actuel Prétendant à la cour suprême avec son acolyte qui ont tenté d’en abuser. Elle raconte avec émotion et des larmes aux yeux cette histoire qui n’a cessé de la hanter jusqu’au 9 juillet passé lorsqu’elle décide de parler à son congressman.
Après plus de 5 heures de témoignages marquées par un jeu de questions et réponses des sénateurs et Rachel Mitchell, une avocate dépêchée des fins fonds d’Amérique pour sa spécialisation dans le domaine des abus sexuels ,elle fut remerciée pour céder sa place après une pause d’une demi-heure au juge candidat Brett Kavanaugh de présenter devant cette même commission, sa version des faits qu’il nia “irrévocablement et catégoriquement” mais d’un air nerveux et coléreux jusqu’à faire dire à un sénateur démocrate qu’il ne pouvait mériter ce poste non pas à cause de son histoire avec la jeune fille mais surtout à cause de cette posture et comportement scandaleux devant les sénateurs qu’il a traité des tous les noms et douté de la procédure rogatoire enclenchée depuis deux mois pour déterminer son aptitude d’occuper le poste à vie, à la cour suprême.
Cette séance d’interrogatoires de plus de 8 heures, très poussés et d’écoute des faits racontés par les deux antagonistes, conjuguée aux effets du direct TV, marqués par une forte émotion et parfois des larmes de la victime, a fait son bout de chemin au sein de la population Américaine jusqu’à les faire sortir dans les rues, devant le capitol ou devant les maisons de leurs représentants respectifs le jour d’après, soit hier vendredi 28 septembre où devait se tenir le vote décisif des sénateurs républicains majoritaires dans cette commission et favorable à la nomination du juge Brett Kavanaugh à la cour suprême.
Alors que tout le monde s’apprêtait à voir le vote se dérouler comme prévu en faveur du juge candidat, un fait marquant de dernière minute interrompra la séance et fera tout chambouler lorsque le sénateur républicain Flake de l’État du Maine, fut pris à partie dans l’ascenseur par deux femmes qui l’ont apostrophé en lui faisant endosser le sort des millions de femmes qui peuvent souffrir du même cas que le Dr Christine Blasey Ford. Ceci le poussa à changer d’avis sur son probable vote favorable. S’en suivit un malaise généralisé qui s’en prit alors à la commission judiciaire sénatoriale dont les membres républicains en perdirent la boussole. Après moult consultations et échanges d’opinions secrètes entre sénateurs accentués par un va-et-vient incessant dans les couloirs du Capitol Hill, le sénateur Flake retourna à son siège, avec un regard à peine triste , il déclara à ses partisans dans la salle que son vote est ajourné à la semaine prochaine après qu’une enquête du FBI aura rapporté les faits avoués du Dr Christine Blasey Ford. Il avoua par la suite que ce geste se voulait être rassembleur de l’Amérique qu’il observe s’entre-déchirer. En fait, cette enquête du FBI risque d’être négative pour le juge Kavanaugh qui l’a toujours repoussé pour des motifs inexpliqués et ses chances d’être confirmés au poste demeurent minimes.
À ce sujet le nouvel OBS note “Quelle que soit la fin du film, on sent bien que l’Amérique arrive à la limite de ce que peut supporter une démocratie : la polarisation y est devenue tellement extrême, tellement brutale – avec de multiples menaces de mort contre Ford et Kavanaugh – que se pose la question de son fonctionnement, de sa viabilité. Peu importe la vérité, chacun ne se détermine plus qu’en fonction de ses certitudes ou, pire, de ses haines.”