VU D’AILLEURS

Juin 6, 2013

Aujourd’hui Smiley se fait votre guide pour faire une plongée dans un Lille insolite et qui fête le retour du soleil.
Tu vas à Lille …Maurice? est la vanne la plus pourrie et qui insinue que cette ville ne convoque que des images de froidure et de grisaille.
Loin des clichés éculés, cette ville s’est muée en métropole européenne dynamique. Elle possède un centre d’affaires et accueille un campus de plus de 200.000 étudiants venus du monde entier. Ses hôpitaux ont acquis une réputation mondiale et un prestige mérité. Sous l’impulsion de Martine Aubry, barrée de la présidence par Flamby Premier, la ville s’est métamorphosée et est devenue destination touristique très prisée. Des mamies finlandaises en goguette se mêlent à des hollandais grands echelas, des anglais placides et des belges amateurs de bière venus en voisins. De plus en plus de chinois et de japonais s’aventurent dans le grand Nord et pillent les grands magasins. Le Printemps sur l’Avenue Nationale est une adresse très courue. Un métro automatisé sans conducteur, agréable et fonctionnel joue les métronomes pour vous mener là où vous le souhaitez.
La gare Lille Europe relie Paris, Londres et Bruxelles à la vitesse de l’éclair et vous fait comprendre que vous vivez dans une euro-région qui est plus qu’un département français. La gare Flandres, nichée au cœur de la ville essaime sur toute la région et déverse son flot de passagers à gros bouillons. De jour
comme de nuit. Les adresses qui permettent de déjeuner au soleil lorsqu’il daigne arriver sont vite prises d’assaut dès que l’astre solaire pointe un bout de rayon. Le vieux Lille est devenu quartier branché et prend des airs du Marais à Paris. Les bobos ont remplacé les travailleurs immigrés usés par le labeur et chassés par des loyers prohibitifs. Le vieux Chibani est devenu espèce en voie de disparition. Dahmane El Harrachi, venu soigner une tuberculose et qui en avait profité pour composer son tube ‘ Ya el rayah‘ dans un minuscule café, soutenu par des fans connaisseurs et des ouled el bled, n’aurait rien reconnu des lieux. La métamorphose de la ville est à couper le souffle. Le petit café , propriété d’un enfant de Boufarik a été vendu à prix d’or et transformé en magasin d’antiquaire.
Suivez le guide Smiley pour découvrir un Lille Vert et environmentally friendly. Terrasses connues seulement des initiés, perles botaniques cachées
jalousement derrière de hauts murs ou puits de lumière insoupçonnables.
Voilà quelques écrins de verdure bien gardés pour jouir pleinement du retour des beaux jours. Des terrasses cachées derrière des murs du dix-huitième siècle abritent des jardins qui poussent les cadres chemise-cravate à tomber
la veste! Les étudiants enlèvent leurs baskets mais le prix des consommations
ne les fait pas prendre ancre.
Situé avenue Salomon le parc privé du Couvent des Dominicains est un écrin de verdure de deux hectares où trône un magnifique Gingo Biloba plus que centenaire. Ce lieu de calme et de sérénité attire les amoureux et les
rêveurs. Quelques baba-cools déposent des baisers sur l’écorce du vénérable
arbre. Absorbé par le chant des oiseaux et le tambourinement des pics verts,
le vrombissement des voitures est occulté et ne laisse pas soupçonner le grand boulevard si proche. De l’autre côté du centre-ville, dans le quartier ouvrier de Lille Moulins, le Jardin des Retrouvailles, premier espace vert communautaire aligne ses jardins ouvriers qui permettent aux anciens ruraux de sentir la terre et de manger des légumes bio..
Chaque premier Vendredi du mois, on organise la fête des voisins qui permet de tisser du lien social et de baigner dans la convivialité. Dans cette ville, nulle émeute, ni de mise au ban des banlieues. La fierté de la réussite rejaillit sur tous les habitants et les étrangers de passage s’installent et font souche.
Un vieux Chtimi m’avait prévenu: ” Ichi ein pleur deux fois”   Ici on pleure deux fois. Quand on atterrit et lorque l’on repart.!” Les Gens du Nord chantait déjà l’autre! Tous les clichés étaient vrais. C’est dingue non?