« NE MONTRE PAS LE CIEL À CELUI QUI NE LE VOIT PAS »

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Si je me sers de la rumeur dont je ne serai que le porte-parole fidèle et respectueux, les projections urbanistiques autour du Lac de Sidi M’hammed Ben Ali sont à contre-courant d’une vision moderne de l’écologie telle qu’elle se pratique depuis quelques décennies en ce sens que la nature devrait être privilégiée à toute option environnementale.

En d’autres termes, le divertissement des populations est une exigence accessoire par rapport à celle que nous impose une nature fragile, de plus en plus agressée par une intervention désordonnée de l’homme. Dans une région réputée semi-aride telle que Sidi-Bel-Abbès, la vision d’un plan d’eau est associée au mirage qu’inspirent les dunes dans le Grand Erg Oriental : l’infini est la seule perspective qui siérait au rêve et à l’évasion. Ce qui était considéré comme une grande étendue d’eau dans une nature ouverte, va être réduit à un étang pollué par l’homme et le béton ; la villégiature et les loisirs en seront de même affectés par un afflux démesuré de promeneurs difficiles à contenir lors des périodes estivales. Il y aurait lieu de rappeler que ce « Lac » a été conçu pour une ville qui n’avait pas vingt mille âmes alors même que les projections démographiques les plus pessimistes annoncent une population de cinq cent mille habitants à l’horizon 2050. Que va-t-on alors laisser comme héritage aux générations futures ? Au rythme actuel du développement urbanistique de la ville et avec le tracé de la route à deux voies qui aboutit au lac, c’est le balisage assuré de l’extension de Sidi-Bel-Abbès, le Lac finirait irrémédiablement par être absorbé par la cité avec tous les dégâts  écologiques et environnementaux que cela induirait.

N’ayant pas de relais dans l’Administration, je n’ai pas cessé d’attirer l’attention des « notables de la ville » sur les dégâts qui ne manqueraient pas d’être causés sur le long terme. Il faut croire que notre voix ne porte pas assez haut pour être entendue, ne serait-ce que pour ouvrir un débat et il n’est pas trop tard pour amortir cet élan destructeur et ravageur pour la nature.

Traiter d’un problème de l’urbanisme alors que je n’en sais à peu près rien me fait prendre le risque de me tromper grossièrement. Toutefois, en ce qui concerne le Lac, je ne pense pas être dans l’erreur même si c’est l’intuition qui me dicte le cri du cœur qui se veut une alerte à toutes fins utiles. Ceci m’amène à évoquer le devenir des banlieues parisiennes qui ont été réalisées pendant les « trente glorieuses ». Appelées à être réaménagées totalement, alors qu’elles faisaient la fierté des urbanistes de l’ère « pompidolienne », les sociologues n’ayant pu préalablement mesurer la complexité d’une vie communautaire multiple sur une perspective à long terme.

L’homme, où qu’il soit, doit tenir compte de l’impérative équation d’équilibre entre toutes les forces actives de la nature : végétaux, eau, air, oiseaux, aléas climatiques etc. sans omettre les enchevêtrements sociologiques des populations dans leur complexité. La nature gouverne et imprègne toute chose et toute créature de sa rigoureuse loi, excluant toute liberté, toute possibilité de hasard. Elle exige de s’exprimer à sa guise. Pour la dompter il faut pouvoir la transcender. C’est peut-être de la philosophie et l’on en a tant besoin.

La sagesse qui s’en dégage évitera aux élucubrateurs de fantasmer dans l’absolu. Même si je livre un point de vue sincère, je ne veux en aucun cas cultiver ma singularité : je n’ai fait que dire tout haut ce que les « notables » disent tout bas. Il est fort aisé de constater que je n’ai abordé que l’aspect urbanistique qui entoure le  Lac, l’écosystème et sa particularité de « zone humide » feront l’objet ultérieurement d’un débat plus spécifique avec l’aide de spécialistes en la matière. A ce titre, je rappelle qu’il est établi que tous les écosystèmes-et particulièrement les zones humides- sont des lieux à équilibre fragile. Tout comme il est établi que la rupture de cet équilibre par quelque voie que ce soit provoque des dégâts irréversibles et surtout irréparables. Nous avons un exemple typiquement local : la Mekerra qui fut, jadis, une rivière à eau claire où pullulaient poissons et batraciens et autres algues vertes  offre, malheureusement, aujourd’hui toutes les caractéristiques d’un égout à ciel ouvert. Ne serait-il pas plus sage de juguler cette descente aux enfers et engager une action pour faire de ce lac une zone humide protégée à l’instar de quelques autres sites algériens de même type ?

« Entre la fraîcheur extrême du printemps et la torpeur promise de l’été, laisse-nous savourer la douceur éphémère de vivre ». « Entre la fleur qui s’effeuille, qui décline et les blés en bruissements ardents, respirer le regret de vivre aigre-doucement » in Hosties noires1948. (Léopold Sédar Senghor. Joal 1906-Verson 2001. Agrégé de grammaire en 1935, médaille d’or de la langue française, Prince de la poésie française, Docteur Honoris Causa de 37 Universités à travers le monde, premier Président de la République du Sénégal).

Ô temps !suspends ton vol, et vous, heures propices !

Suspendez votre cours.

Laisser-nous savourer les rapides délices

Des plus beaux de no jours.

In « Le Lac »  (Alphonse De LAMARTINE,  Macon 1790 –Paris 1869).

11 Replies to “« NE MONTRE PAS LE CIEL À CELUI QUI NE LE VOIT PAS »”

  1. Chers frères,chers amis,
    J’espère que mon idée ne vous paraisse saugrenue,je vois qu’on est tous sur la même longueur d’ondes et je me pose la question,pourquoi ne pas créer une association qui soi officielle,entre les bonnes âmes qui veulent le bien-être de notre ville et son environnement,critiquer c’est magnifique de par et d’autres.Malheureusement je ne suis pas parmi vous me connaissant je serais en mesure de faire de sortes de donner l’exemple et en particulier le cimetière qui me tient à coeur,ils suffit une dizaine de frères avec une volonté de fer on rendrerait le cimetière aussi beau qu’un jardin d’éden.Acceptez émotionnellement toute opinion d’autrui!Cela signifie accepter et respecter dans la sérénité toute opinion différente de la notre.Cela ne veut pas dire de l’approuver systématiquement;il s’agit juste de l’accepter émotionnellement.L’acceptation d’une opinion contraire à la nôtre nous apprend à devenir moins égocentrique et plus humble.Elle renforce notre énergie pour être capable avec objectivité.Cela nous permet de mieux observer et peut-être même d’apprendre.Une telle attitude peut nous donner une vision plus claire pour découvrir que notre propre façon de penser,de parler et d’agir est bien souvent elle-même discutable.Je suppose qu’on est la pour donner à chacun le droit qui est fondamental de s’exprimer pour construire et non s’insulter.Pourquoi ne pas accorder à l’autre le bénéfice du doute? pourquoi ne pas se poser régulièrement la question:<> Il faut être lucide,libre de toute contrainte d’esprit et totalement présent pour savoir écouter son prochain et non contrarier,écouter son interlocuteur avec assiduité et non l’insulter pour le comprendre.Détachez-vous émotionnellement de tout ce qui pourrait vous être nuisible!Se détacher des oiseaux de mauvaises augure parce qu’ils existent sur la Toile émotionnellement signifie être capable de se propulser vers l’avenir et non tourner en rond comme un scorpion,être en mesure de se détacher de ses pensées négatives et compulsives d’autre part.Faites toujours les bons choix,ne compter que sur soi-même.Un proverbe chinois nous dit,je cite apprenez-moi à pêcher,mais ne me donner pas de poissons,on ne peut taper d’une seule main à méditer dixi.

  2. Chers compatriotes de bonne volonté personnellement je pense qu’il y a anguille-sous-roche,et ça pue le purin à des dizaines de kilomètres.Ce n’est qu’un petit Lac et on veut nous faire croire qu’il faut une infrastructure(Hôtels,cafés,restaurants)etc…y’a plus important que d’aller défigurer cette partie de la nature où il fleur bon ne serait-ce que pour le panorama,or nos (Zoulous) veulent du profits à tir-la-rigot et Dieu seul sait déjà si cette partie est vendu à des caïmans? La situation est calamiteuse,à tout point de vue et voilà comme par hasard on s’occupe du Lac je ne crois pas aux projets de nos caïmans.D’ailleurs tout ce qui touche est voué à l’échec,avec notre mentalité à vomir du cyanure.Deux poids,deux mesures ce qui s’enrichissent, et ce qui s’appauvrissent de jours en jours,qu’ils ne nous font pas croire que c’est bien pour la communauté tous ces projets même un macaque n’y croira pas à ces soi-disant écosystème la nature le bien-être de la société ce n’est que sornettes tout ça on fait tout et son contraire.

    1. Mr Kadi,
      je tiens tout d’abord à vous dire, comme je l’avais déjà signalé dans mon commentaire ci-après du 15 décembre 2011, que je n’étais pas “spécialiste” en écologie, et que mes propos de cette date, qui curieusement m’ont rattrapé à ce jour, n’ont été avancés qu’en fonction des connaissances générales que tout un chacun peut avoir sur ce sujet.
      Vous même d’ailleurs, vous vous défendez fort bien sur la question à travers les observations pertinentes que vous donnez quant au niveau d’étiage actuel du lac et des manifestations de son asphyxie progressive, faute d’une intervention énergique de tous ordres pour restaurer cet équilibre dans cette zone naturelle fragile( en remettant en service ,dans les meilleurs, les canaux d’alimentation en eau en amont du lac notamment ).
      Cependant, pour étayer davantage la position du problème à ce sujet, je me dois d’avancer les éléments suivants pour avoir une compréhension plus nuancée sur la question, comme le laisse entendre Hakim dans son commentaire.

      1. De la notion de “ressource naturelle” :
      cette notion est très relative, parce qu’avant tout, toute ressource n’a d’importance que par sa valeur d’usage. Les 11ha de superficie du lac semblent en effet dérisoires en soi, comparés aux 304 ha du parc zoologique de Ben Aknoun, mais considérant son rôle écologique pour la région et son caractère récréatif pour la population de Sidi Bel Abbès, sa valeur d’usage n’en est que plus potentialisée.
      D’où la saturation de la capacité de charge qui s’exerce sur les limites physiques et biologique de cet espace !
      Dès lors, l’avenir immédiat et à court terme de ce plan d’eau ne peut être envisagé que dans sa double intégration:

      – dans un projet d’aménagement dans une aire naturelle protégée plus vaste, élargie aux piémonts du Tessala et au périmètre du barrage Sarno pour la porter à près de 200 ha environs d’une part, et

      – dans le cadre d’un schéma directeur global du développement et de croissance urbaine en direction du Nord-Ouest de Sidi Bel Abbès d’autre part , pour en faire à terme un véritable “poumon vert” en périphérie de la ville (ou au coeur de la cité, si l’extension urbaine se fait au rythme effréné qu’elle connait actuellement, un peu à l’image -toutes proportions gardées- du parc des loisirs d’Alger (304 ha), ou tout comme Central parc à New-York qui fait près de 341 ha !!!
      Dans cet ordre d’idées, la superficie actuelle du lac de S.M. Benali ne représente que moins d’1 km2, contre 3,2 km2 des exemples cités plus haut), et pourtant, leurs valeurs d’usage sont à peu près comparables pour les populations de ces trois cités !!!
      A cela, il faut ajouter, à la relativité de la notion de la ressource , sa rareté, qui engendre de ce fait les différentes concurrences , conflits , collisions et “collusions ” plus ou moins avouables autour de son exploitation, qui conduisent allègrement à dire ,dans le cas qui nous intéresse, qu’il ne serait pas étonnant au jour d’aujourd’hui d’affirmer que des “caïmans” et “requins” de toutes sortes sont d’ores et déjà tapis , comme le Loch Ness, au fond du lac! Plus sérieusement, cette approche conflictuelle est déjà latente dans les trois projets de zones d’expansion que s’évertue à élaborer présentement la Direction du tourisme, et qui risquent d’ouvrir la porte à des spéculations et des désordre sur ces espaces si les études de leur faisabilité ne sont pas sérieusement menées.

      2. Des aspects juridiques et organisationnels :
      Il est étonnant de constater que le “projet du lac” n’est supervisé, à ma connaissance, et en fonction du peu d’éléments en ma possession, par aucune entité administrative et technique autonome, type EPA ou EPIC ou à la rigueur EPL (entreprise locale). Mais ces types d’établissements ont montré leurs limites dans la gestion participative élargie au partenariat et à la société civile. La gestion des projets écologiques restent enfermées dans le carcan de la gestion du “tout Etat” qui ne favorise ni la transparence ni la participation citoyenne dans la planification,la réalisation et la gestion et le contrôle à priori et à posteriori des projets spécifiques de cette nature qui engagent tout l’avenir et le devenir d’une ville et de sa région.

      3. De l’entité de gestion du “projet Lac”
      La réglementation actuelle – qui n’a pas encore évolué- ne permet pas de s’extirper du mode de gestion étatique et centralisé, pour permettre l’éclosion de nouveaux types de gestion des projets urbains , récréatifs et écologiques fondés sur un dosage équilibré de puissance publique, d’opérateurs privés et d’acteurs de la société civile.
      A titre d’exemple, Central Park que je citais plus haut est géré par la Central Park Conservancy (comité de sauvegarde de Central Park) , et est entretenu au même titre que les autres espaces verts de la ville par le New York City Department of Parks and Recreation (Département des espaces verts de la ville de New York).
      Le Central Park Conservancy (littéralement « comité de sauvegarde de Central Park ») est une organisation privée à but non lucratif fondée en 1980, qui fixe les buts et objectifs écologiques et qui est chargée de la gestion de Central Park à New York, en collaboration avec le New York City Department of Parks and Recreation (département de gestion des parcs et des loisirs de New York)pour les aspects d’entretien du parc.
      Le fonctionnement de l’organisation est basé sur le bénévolat, même si elle reçoit aussi le soutien de différentes fondations. Mais cet exemple qui peut prêter à sourire, peut être une forme d’organisation qui peut faire évoluer notre gestion “administrée” hors des sacro-saints lois et décrets copiés aveuglément sur la législation française!!!
      Cette entité doit préexister à toute forme d’intervention pour assurer, dans la forme de partenariat décrit plus haut, les missions de préservation, protection, promotion , aménagement et gestion du projet de parc naturel et de loisirs. Il faudra régler préalablement pour cela les nombreux obstacles juridiques qui entourent la question foncière, la patrimonialité des terrains ( privé, domaine privé de l’Etat, foncier communal, notamment de Ain Trid, sur lequel est situé le lac et ses dépendances immobilières. Il faudra également promouvoir l’intercommunalité si l’on pense à l’extension physique du projet (communes de SBA, Ain Trid, Sidi Hammadouche).

      Mais d’ores et déjà, on peut penser à réaliser des parking obligatoires, l’interdiction de la circulation automobile et autres engins pétaradants, exiger la déplacement à pied dans la zone protégée, le ramassage des ordures , etc… toutes ces petites mesures conservatoires qui permettront au lac de….respirer, à l’instar de ses visiteurs de plus en plus nombreux. Cette approche objective et désintéressée du problème ne reste valable que si l’on fait abstraction des arrières pensées qui entoureront fatalement la conduite d’un tel projet qui ne ferait qu’attiser les convoitises
      Et tout cela, bien évidemment, sous la houlette d’un bureau d’études indépendant, capable de rendre les arbitrages loin des intérêts catégoriels de toutes natures !

      Vaste projet, cette “petite mare d’eau” qu’est le lac de Sidi Mohamed Ben Ali. Mais le cas du lac semblerait secondaire face aux “urgences criardes” qui taraudent les citadins au sein de leur ville, comme l’hygiène publique, le ramassage des déchets ménagers, la gestion du tout à l’égout et non dans la valeureuse Mekerra,etc, etc..

      Alors tout ceci étant réglé tout comme Mr Hakim en ferait un préalable, alors on se mettrait à rêver à ce qui nous paraît un luxe aujourd’hui, mais qui sera demain, très prochainement, notre plus grande plaie et aussi notre plus gros remord pour ne pas avoir été plus attentif à “l’urgence silencieuse” du lac.

      Un doute subsiste toutefois. La municipalité de la ville n’a pas réussi à redonner à ce jour au Jardin public du faubourg Thiers son aspect d’antan. Qu’en serait-t-il du lac ? Faut-il désespérer ?

  3. MR OMEGA l’article sur la situation actuelle du lac de sidi mohamed benali m’a fait penser au premier commentaire que vous avez emis et qui nous amene à penser que vous etes specialiste en matiere d’ecologie c’est ainsi que je lance un sos à tous les verts pour sauver ce lac en effet depuis plus de 4 mois ce lac n’est plus alimenté par les 2 canaux qui viennent de l’oued mekerra pour laisser la voie libre aux travaux d’amenagement de la derniere partie de ces canaux partie qui deverse sur le lac or les travaux qui sont arretes ne sont pas pres de reprendre ce qui fait que par manque d’eau le lac se desseche voyez vous meme la toise mise pour mesurer le niveau d’eau a baisse de plus de 1m30 du jaùmais vu et l’eau se retire dangeureusement on peut le voir sur la partie qui deverse le surplus vers l’entree dite d’ain trid la faune autour du lac n’a plus d’eau tout jaunit de jour en jour le paysage est devenu desolant voyez vous meme je lance un appel à toutes les associations pour se mobiliser il y va de notre patrimoine ARRETEZ LE GACHIS SVP

  4. Petit bassin ,tjr attention au grand danger !
    Le mieux pour ce « Lac-sidi » c’est la végétation et laisser la nature suivre son cours. (Protégé, clôturé, préservé, recommandé, favorisé…..mais tjr avec des arbres).
    Merci Mr Abdaim Sedik pour cet article.

  5. Le lac de Sidi Mohammed Benali fait figure d’un véritable enjeu local en raison de la forte “rente de localisation” que renferme cette zone géographique de la wilaya, et donc forcément objet de toutes les convoitises.
    Au départ une création purement humaine ( à l’origine dans les années cinquante, un bassin de dérivation des crues de l’oued Mekerra) ce lac demeure en effet une zone particulière et suscite de nombreux questionnements en matière d’aménagement dans la mesure où sa modeste superficie (11 hectares)n’est pas très significative en matière d’impact sur l’écologie globale de la région, mais où en revanche toute implantation de projets immobiliers ou de loisir risque de perturber très fortement le fonctionnement de ce ” micro-climat” qui s’y est progressivement développé et de compromettre à jamais l’écologie locale.
    Les travaux de quelques chercheurs de l’université de SBA (
    Kerfouf, Benyahia, Charif)ont montré qu’il fallait agir avec beaucoup de circonspection et de prudence au niveau de cette zone précise, en proposant le développement des zones boisées, la sélection des espèces végétales et le choix méticuleux des activités à implanter en raison de la fragilité du milieu.
    Il est toutefois curieux que les autorités de l’environnement et des forêts n’aient pas inscrit ce lac dans la liste des sites Ramsar, qui comprend actuellement 50 sites à l’échelle nationale et totalisant près de 2,9 millions d’hectares, surtout si l’on constate que dans cet inventaire des zone humides figurent des zones de superficie moindre comme la Tourbière du Lac Noir à Tarf qui ne fait que 5 hectares !
    Quoi qu’il en soit, il existe dans tout projet d’aménagement un volet réservé aux études d’impact sur l’environnement. L’aménagement de cette zone ne doit pas déroger à cette règle. Cette étude doit être faite part des experts indépendants et leurs conclusions doivent être opposables par les pouvoirs publics à tout entrepreneur ou investisseur. Et ce n’est pas que le travail des scientifiques dont les pouvoirs sont limités qui pourra suffire.
    Il s’agit ici d’une mission fondamentale de l’Administration qui doit exercer toutes ses prérogatives de “Puissance publique” pour encadrer et aussi dissuader ce type de projets, en assumant aussi son rôle de préservation de l’INTERET GENERAL!

    C’est cela sa part de responsabilité pour prévenir et éviter que l’urbanisation “rampante” ne détruise à jamais en quelque mois ce que la nature a mis des dizaines d’années à élaborer.

    1. Cher Oméga!
      La pertinence de votre commentaire me fait croire non seulement que vous étes un averti,mais un adepte des problémes écologiques,j’irai même jusqu’à dire que vous pourriez aller plus loin dans l’analyse.Votre contribution à ce probléme environnemental pourrait même étre décisive pour préciser l’impact de ce lac sur la chaine des zônes humides répertiorées en Algérie.
      Même si vous ne voulez pas agir à visage découvert, j’ai l’intuition que vous étes à même de peser sur l’enrichissement de ce dossier.Je vous implore de contribuer à ce débat pour une participation active pour la constitution d’un dossier dans la perspective de faire de Sidi m’hamed ben ali un lac protégé.
      A mon sens il suffirait d’une extention d’une zône boisée de 30 hectares avec des éspéces végétales pour briser toutes velleitées de main-mise de spéculateurs en attente de “bonnes affaires”.Priorité à la nature doit étre le mot d’ordre .
      Que messieurs,Kerfouf,Benyahia ,et Charif cités par vos soins s’engagent dans le débat ,le journal de BAI est justement là pour briser l’omerta qui entoure toute démarche fructueuse.

      1. Cher Mr Beldjillali D.
        Je vous remercie pour vos propos élogieux à mon égard, mais au risque de vous décevoir, je suis au regret de vous avouer que je ne suis ni féru ni adepte des questions écologiques.
        Je me suis simplement senti interpellé par l’article de Mr Abdedaïm A. Sadik . Tout comme lui, je suppose, ma contribution se voulait comme “un cri du coeur” pour cet espace si particulier qu’est le site de Sidi Mohammed Ben Ali, en ce sens que son évocation a rappelé en moi de si vieux et lointains souvenirs, lorsqu’encore enfants, nous allions avec nos grands parents et proches parents en calèche louée à un voisin, nous allions en randonnée passer la journée dans ce lieu si régénérant pour l’âme et le corps à la faveur d’une visite au saint marabout qui préside aux destinées de ce point d’eau devenu au fil du temps un lieu de convivialité et un espace désormais emblématique de notre chère ville de Sidi Bel Abbès.
        Mon propos était surtout de dire qu’aujourd’hui, avec l’internet, il est aisé de trouver les références des travaux des scientifiques qui s’étaient déjà intéressés à la question et dans leurs analyses , je n’ai pas fait oeuvre de génie en vous restituant l’essentiel de leurs conclusions.
        Il y a une nécessité évidente et urgente de faire une étude sérieuse et approfondie de ce site et de son rôle dans le néo-écosystème qui s’est développé dans cette zone. J’insiste sur le caractère pluridisciplinaire et indépendant de cette étude, si elle n’existe déjà, et qui devrait à mon sens susciter la nécessaire concertation entre les différents acteurs : Etat (à travers les collectivités territoriales concernées, les partenaires économiques habitat, tourisme) et la société civile, dont les associations de la nature et de l’environnement.
        Je n’ai pas évoqué le rôle de ces dernières dans mon précédent commentaire, non pas par omission, mais du fait qu’elles ne sont pas nombreuses, pas représentatives, et le plus souvent “tenues par un fil à la patte” lorsqu’elles existent. Le discours écologique a effectivement très peu de poids dans les approches environnementales en Algérie, si l’on se réfère au fameux épisode qu’a connu le tracé de l’autoroute dans la région des lacs d’El Kala! Il est certains qu’une société civile organisée sur les problèmes de l’environnement et suffisamment autonome et indépendante des sphères financières serait à même de faire le contre-poids des autres acteurs institutionnels et économiques.
        En l’absence de cela, on ne rappellera jamais assez que ce sont les pouvoirs publics qui sont directement investis de cette responsabilité, en attendant que la société civile dont on parle tant en ce moment puisse prendre le relais de l’Etat et s’affirmer comme un interlocuteur incontournable,
        en somme, comme un décideur à part entière.
        Je suis d’accord au demeurant, qu’il y a une absolue nécessité, d’ores et déjà, à mettre en place une zone tampon d’au moins 3O à 40 hectares autour du site pour assurer sa protection effective, en impliquant les propriétaires terriens limitrophes dans une vaste projet d’aménagement écologique concerté.
        Tel était le sens de mon commentaire précédent.Sans vouloir me dérober à votre aimable invitation,je pense, en l’état actuel de l’organisation de la société civile,qu’il appartient surtout aux scientifiques et à l’administration d’assurer leurs rôles premiers.
        Bien à vous.

    2. Merci ‘OMEGA’ pour cette analyse.
      Sincèrement votre commentaire est la synthèse concise de la combinaison qui nous fait souvent défaut.

  6. «Dans un environnement qui change, il n’y a pas de plus grand risque que de rester immobile.» (Jacques Chirac)
    Encombrement urbain, bruits, pollution de l’air et des eaux, destruction des espaces verts… Il est hors de doute que tout cela altère notre santé, nous rend la vie plus difficile et complique davantage le problème de l’environnement. Chose plus grave encore: ce problème semble totalement négligé par les industriels et par les pouvoirs publics. On nous explique souvent que tel projet sert la croissance économique mais nous finissons, malheureusement, par comprendre qu’il sert plutôt l’intérêt privé. La masse, elle, submergée par d’autres soucis, ne semble guère prête pour prendre en charge la protection de l’environnement. Restent les experts en matière de géographie humaine, d’écologie, d’urbanisme, etc. Ils pourraient bien, en compagnie de tous les intellectuels qui seraient conscients de la gravité de la dégradation de notre cadre de vie, mettre au point une stratégie de «riposte». Une stratégie qui inclut nécessairement la sensibilisation de la masse.

  7. Ah! une base de loisir chez nous c’est le rêve d’Icare .
    J’ai discuté avec un ami dernièrement sur cette future base dont j’entends parler sans cesse et comme c’est une personne qui se rend souvent à sba ,m’a dit que chez nous on entame les travaux sans penser à ce qui utile je lui rétorque ,
    –tu veux dire qu’ils envisage l’AGREABLE sans penser à l’UTIL,
    —c’est cela ,en me soulevant le problème des SANITAIRE
    —et je lui dit
    —Eh! bien ils iront faire leurs besoins dans l’eau.

    Je pense que cette Oeuvre va engendrer des nuisances polluantes et une écologie moribonde .
    De tout coeur je souhaite un bonne réussite et des entrepreneurs triés sur le volet et sans aucune corruption pour rafler ce superbe marché .

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