Défense des droits humains : Quand St Augustin est cité avec l’Émir Abdelkader !.

                  

« ..En pays berbère, l’histoire de la domination romaine est celle de cinq siècles de guerres acharnées pour la liberté et l’indépendance.”
Mahfoud Keddache.

Par : Dr.Driss REFFAS

Lors du colloque international sur l’Emir Abdelkader ayant pour thème « L’Emir Abdelkader et le droit humanitaire international », tenu à Alger du 28 au 30 mai 2013, l’archevêque  émérite d’Alger Monseigneur Henri Tessier, a présenté une conférence intitulée : « Saint Augustin et la défense des droits de l’homme dans l’Empire romain » en  voulant sûrement mettre à jour  une similitude dans la perception   des droits humains entre l’Emir Abdelkader et l’évêque numide St Augustin. En parcourant l’abstract de la conférence proposée j’ai pu relever : « Pour élargir notre réflexion sur Abdelkader et les droits de l’homme, il peut être significatif de montrer comment un autre grand homme, né sur cette terre qui est aujourd’hui l’Algérie, a pu prendre, comme l’Emir, mais en contexte chrétien, des positions remarquables de défense des droits humains. Je veux parler de St Augustin et de son engagement pour les droits de l’homme, quatorze siècles avant l’Emir, et ce dans le contexte particulier de la Numidie de son temps…Certes, certains commentateurs modernes de St Augustin on crut pouvoir affirmer que l’évêque d’Hippone avait été un défenseur de l’Empire romain dont il aurait servi les intérêts. Dans cette perspective ce seraient alors les adversaires d’Augustin, les donatistes, qui représenteraient une vraie mise en cause des injustices de l’Empire romain…Il est aisé de trouver les premiers éléments d’une réflexion croyante sur les droits de l’homme et des gens dans cette grande œuvre d’analyse de la société de son temps que fut sa « cité de dieu », mais aussi dans les lettres de sa correspondance qui font face à des problèmes de justice… »
Il me semble que Monseigneur Tessier  a voulu  s’aligner sur monseigneur Dupuch pour  mettre en exergue un antique Algérien, berbéro-romain descendant de Tertullien et Cyprien deux théologiens numides qui ont latinisé la bible. En matière de droits humains, notre émérite archevêque n’a pas mesuré à sa juste valeur les engagements des deux hommes de foi dans des contextes totalement différents. L’Emir Abdelkader a pris les armes contre  une armée d’un pays  colonisateur en honorant les règles fondamentales  dictées par sa foi en matière des droits humains vis-à-vis de l’ennemi, et St Augustin , au nom de l’unité religieuse s’est engagé à vouloir réduire coûte que coûte le mouvement numide chrétien à l’égard de l’église catholique impériale colonisatrice. Quand je suscite le mouvement numide chrétien, je spécifie les deux actions conjuguées des donatistes et circoncellions.
Un rappel historique est nécessaire, et ce dans le seul but de mettre en valeur l’éclosion du mouvement donatiste et la réaction de l’église impériale à sa tête l’évêque d’Hippone St Augustin.

La vie de St Augustin, son itinéraire politico-épiscopal, ses écrits (ses confessions entre autres…) intriguent sur les motivations profondes de l’action de cet illustre compatriote millénaire. Le recul, aussi important aujourd’hui, qui permet d’évacuer toute réaction de susceptibilité de quelques apologistes  au demeurant, autorise un postulat qui peut être pertinent que prétentieux. L’évêque St Augustin, ne serait-il pas un produit de Rome pour contrecarrer le parti  de l’évêque Donat. En effet, l’œuvre de St Augustin a été vouée à Rome et l’église catholique impériale, contre ses compatriotes qu’il a combattus : Donatistes et circoncellions. Pour Rolland Tournaire -Génèse de l’Occident Chrétien-L’Harmattan-2001-P284- « saint Augustin n’est que le suppôt d’un christianisme romanisé – en Italie, en Gaule ou en Espagne et issu des familles aristocratiques de l’Occident chrétien – qui a tenu les grandes propriétés foncières et les rênes du pouvoir politique et culturel. Il est de plus responsable d’un malentendu fondamental sur le libre-arbitre, en attribuant un péché à la chair de l’homme, et en défendant un christianisme soumis aux autorités politiques, sur la base d’une lecture de l’épître de Paul aux Romains ». Les Donatistes alliés avec d’autres révoltés, chefs tribaux dont l’autorité se trouve mise à mal par l’administration municipale de l’empire, «barbares, pilleurs de villes», organisés en bandes, «esclaves fugitifs…», soit un véritable «front national Africain» hostile à l’Empire, qui a déclenché un véritable mouvement de protestation et de refus contre la notion de «colon» établie par Rome. Le cri de «guerre» commun était «DEO LAUDES» opposé à «DEO GRATIS» des catholiques.
St Augustin naquit à Thagaste ( Souk- Ahras) en 354. Il y fit de solides études qu’il continua à Madaure et enfin à Carthage, capitale intellectuelle et politique de la grande Numidie. Il mena une vie «très libre» qu’une certaine prévenance des historiens empêche de la qualifier de «dévergondée». Il prit une maîtresse à l’âge de 18 ans, et fréquentait comme les autres étudiants le théâtre, le cirque et se plongeait dans ce qu’il appelle «La chaudière des honteuses Amours» (SARTAGO FLAGITIOSORUM AMORUM). «Il se vouait avec un zèle égal à sa maîtresse et ses études». Son âme tourmentée l’avait conduit à s’essayer tour à tour au MANICHEÏSME, au PROBABILISME, et il s’adonna enfin au NEOPLATONISME qui l’amena au christianisme. Au cours d’une retraite à CASSICIACUM près de Milan, il décida de se soumettre à l’autorité de l’église impériale. Est-ce une décision imprégnée d’une foi profonde au catholicisme, ou plutôt en détectant ses qualités exceptionnelles dans le discours, «les services» de Rome l’ont approché pour sa conversion, et puis en faire une barrière spirituelle face au donatisme ancré en Numidie et Maurétanie. Il revint aussitôt à Thagaste, sa terre ancestrale. Vers la fin de l’an 391, le peuple d’Hippone l’élut prêtre par surprise. Une promotion qui alimenta le discours de la rue. Cette surprenante élection, était peut-être le fait d’une manipulation. En un laps de temps très court, il devint le conseiller et l’ami de l’actif évêque de Carthage, AURELIUS, puis évêque d’Hippone en l’an 395. Cette fulgurante ascension, est peut-être le résultat d’une promotion complaisante afin d’asseoir son autorité, garante d’une liberté d’action par rapport à Carthage, où Aurelius l’instigateur de cette «élévation au grade» garde l’œil du maître pour Rome.  Pour l’Empire Romain, l’unité doctrinale (catholicisme) demeurait un garant de la soumission du  mouvement donatiste supporté par la masse ouvrière agricole non romanisée, les circoncellions. La mission assignée à St Augustin, était  donc la destruction du Donatisme Africain, potentiel rassembleur et catalyseurs des velléités nationalistes anti-romaines. L’exercice de la dignité épiscopale au service de «la cité de dieu» constituait une couverture de luxe pour la mission de St Augustin en terre d’Afrique. Les moyens utilisés dans l’accomplissement de sa «noble mission» restent la polémique et la propagande, critères de choix dans le combat politique. Dans ce sens, «l’évêque d’Hippone a donné à la polémique chrétienne un prestige décisif».L’église au service de l’Empire, proclamait la légitimité de l’esclavage (nécessités économiques obligent : traction humaine…) et justifiait l’inégalité sociale («l’église aiderait les humbles pourvu qu’ils acceptent l’inégalité sociale et s’y soumettent»). La plus grande victoire politique de St Augustin a été la conférence contradictoire de Mai 411, dont la sentence fut la condamnation solennelle du Donatiste. Sur proposition de St Augustin, des lois répressives furent promulguées à l’encontre des donatistes et circoncellions.
Bien avant l’arrivée de St Augustin, l’empire Romain était embarrassé par les évènements en Numidie qui ont pris l’allure d’une véritable révolte sociale. Devant une telle  situation  , un édit impérial  de tolérance a été promulgué en 321 en faveur d’une liberté de conscience . En réalité cette décision, en dehors de son aspect religieux, reconnait implicitement l’esprit indépendantiste du donatiste  marqué par le refus de l’injustice sociale générée par l’occupation étrangère. Ce mouvement  « religieux » de type socio-politique a gagné la confiance des berbères des campagnes permettant la prolifération des évêchés donatistes  entre 330 et 411, atteignant 400 évêques en 394. Considérée comme un mouvement des saints et des pauvres, le donatisme pris place au niveau des campagnes où la misère et l’esclavage étaient bien ancrés à travers les domaines des propriétaires terriens berbéro-romains. Les circoncellions, les ouvriers berbères de la terre, soumis souvent  à l’esclavage par les colons berbéro-romains ont trouvé dans l’église donatiste, le refuge des pauvres et la religion des opprimés. Pour beaucoup d’historiens contemporains d’obédience catholique, ils considèrent les circoncellions comme l’aile extrémiste du mouvement donatiste, et en même temps les donatistes comme des extrémistes de l’église catholique impériale (schismatiques).A ce titre Claude Lepelley président des études augustiniennes(1987-200) a mentionné dans son étude intitulée « Iuvenes et circoncellions : Les derniers sacrifices humains de l’Afrique antique » : « …Les circoncellions, aile extrémiste du parti donatiste, avaient répandu  le trouble dans  les campagnes.. » La réaction de notre antique Augustin, même si son aspect demeure religieux, elle est imbibée de l’odeur impériale purement politique. Notre antique compatriote adressa en 417, juste après la conférence de Carthage de 411 où il s’est manifestement distingué par sa farouche opposition au dialogue des donatistes, une lettre au tribun militaire et future comte d’Afrique Bonifatius lui suggérant l’emploi de la force publique contre les donatistes et la confiscation de leur lieu de culte.
Pus tard, en 418, St Augustin accula l’évêque donatiste EMERITUS de Césarée (Cherchell), qui était orateur à la conférence de Carthage, à la retraite de toute vie publique, et ce, après un débat auquel il le convia à Césarée même. Dans  le chapitre XX  du «  traité de l’unité de l’église » rédigé par St Augustin, intitulé : Les donatistes ne doivent pas se plaindre des persécutions dirigées contre eux. On réprime les violences des leurs, on cherche à les tirer de l’erreur et à les ramener à la vérité, on note : « 53. Quant aux persécutions dirigées contre vous (donatistes), vous cesserez de vous plaindre si vous songez, si vous comprenez d’abord que toute persécution n’est point coupable. Autrement  on ne pourrait louer cette parole : « Je persécutais celui qui, en secret, calomniait son prochain »….L’apôtre ne dit-il pas : « Celui qui résiste au pouvoir résiste à l’ordre établi par dieu …. » Une position du saint Africain, pendant la polémique avec les donatistes, met à mal même ses apologistes les plus convaincus, et renseigne sur l’instinct politique profond de l’enfant de Taghaste de Numidie, loin de l’âme du pardon, de charité et d’humilité de la foi chrétienne. St Augustin formula un principe redoutable : «la nécessité de la terreur utile exercée par les pouvoirs publics pour ramener «le front du refus», c’est-à-dire les donatistes à l’orthodoxie et empêcher les faibles de s’en écarter». Un tel comportement pourrait s’expliquer de la part d’une autorité politique dans le cadre d’une «raison d’état», mais ne peut être admis dans un cadre religieux, car il constitue une véritable incitation aux persécutions et aux massacres, qui plus est de ses compatriotes. Finalement, l’église impériale s’est impliquée à travers un numide pour espérer faire éteindre le sentiment « national » de la coalition donatistes-cieconcellions. Au contraire ce mouvement unique dans l’histoire de l’humanité a bien préparé (sans le vouloir) la pénétration de l’islam en Numidie et Maurétanie. La Numidie a enfanté deux évêques Donat et St Augustin. L’histoire retiendra deux lectures différentes selon les itinéraires de chacun, mais une seule conclusion est à retenir : l’Empire Romain a réussi avec ST AUGUSTIN de Thagaste, là où il ne pouvait pas réussir avec DONAT des Negrine.
Bibliographie:
-Histoire de l’Afrique du Nord (C.A. Julien).Editions SNED 1978
– Ala Miliaria (S.Gsell).Editeur E.Leroux-Paris-1899
– Histoire religieuse de l’Algérie (C.E. Chitour).Editions Casbah-2004-
– Génèse de l’Occident Chrétien (R. Tournain – Paris, l’Harmattan – 2001).
– Vies de St Augustin (Nicole Sammadi).
-A Propos du donatisme(M.Meslin-P.Hardot)-Archives des sciences sociales des religions-1957volume 4 numéro 4-pp143-148
-Circoncellions-(S.Lancel) Encyclopédie berbère-
-L’Algérie des Algériens(Mahfoud Kaddache)-Editions Paris-Méditerranée-2003-

(12 commentaires)

  1. Quelle est la contribution du Dr REFFAS ? Il y a trop de similitudes entre les écris du Dr REFFAS et d’autre articles trouvés dans la toile ;Comparer vous même .

    L’évêque Donat et St Augustin : Deux Antiques Algériens, deux …
    dzair.forum2ouf.com/t97-l-eveque-donat-et-st-augustin-deux-antiques-al…‎
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    Les Donatistes alliés avec d’autres révoltés, chefs tribaux dont l’autorité se trouve mise à mal par l’administration municipale de l’empire, «barbares, pilleurs de villes»,organisés en bandes, «esclaves fugitifs…», soit un véritable «front national …
    7. Quand St Augustin est cité avec l’Émir Abdelkader ! | Bel-abbes info
    bel-abbes.info/?p=18925‎
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    Il y a 2 jours – … Les Donatistes alliés avec d’autres révoltés, chefs tribaux dont l’autorité se trouve mise à mal par l’administration municipale de l’empire, «barbares, pilleursde villes», organisés en bandes, «esclaves fugitifs

    1. 8 – Le blog de lounes ajennad
    atjennad-culture.over-blog.com/35-index.html‎
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    Le Donatisme, un mouvement né avec l’invasion de l’empire Romain en Afrique du … soit un véritable « front national Africain » hostile à l’Empire, qui a déclenché un … deprotestation et de refus contre la notion de « colon » établie par Rome. Le cri de «guerre » commun était « DEO LAUDES » opposé à « DEO GRATIS …
    2. Quand St Augustin est cité avec l’Émir Abdelkader ! | Bel-abbes info
    bel-abbes.info/?p=18925‎
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    Il y a 2 jours – L’évêque St Augustin, ne serait-il pas un produit de Rome pour contrecarrer …hostile à l’Empire, qui a déclenché un véritable mouvement de protestation et derefus contre la notion de «colon» établie par Rome. Le cri de «guerre» commun était«DEO LAUDES» opposé à «DEO GRATIS» des catholiques.

    L’évêque Donat et St Augustin : Deux Antiques Algériens, deux …
    dzair.forum2ouf.com/t97-l-eveque-donat-et-st-augustin-deux-antiques-al…‎
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    Vers la fin de l’an 391, le peuple d’Hippone «l’élut prêtre par surprise». Une promotion qui alimenta le discours de la rue. Cette surprenante élection, était peut-être le fait d’une manipulation, c’est-à-dire une fraude … En un laps de temps très court, il devint le conseiller et l’ami de l’actif évêque de Carthage, AURELIUS, puis …

    Quand St Augustin est cité avec l’Émir Abdelkader ! | Bel-abbes info
    bel-abbes.info/?p=18925‎
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    Il y a 2 jours – Vers la fin de l’an 391, le peuple d’Hippone l’élut prêtre par surprise. Unepromotion qui alimenta le discours de la rue. Cette surprenante élection, était peut-être le fait d’une manipulation. En un laps de temps très court, il devint le conseiller et l’ami de l’actif évêque de Carthage, AURELIUS, puis évêque …

    1. Bonjour monsieur Ibrahim.
      Où est le problème monsieur Ibrahim, ce sont toutes mes contributions publiées dans d’autres sites et journaux signés par moi-même.
      Des articles que j’ai enrichi selon le sujet traité.
      Merci.

  2. Salam Mr Dziri…!!! Je suis votre consœur…….à BAI…..!!!!

    Dans un article de Mr Driss Reffas au Quotidien d’Oran (11 mai 2008), j’ai prélevé ces passages :
    « Quand on voit des personnes sans lumière s’imaginer que le principe de l’Islam est la dureté, la rigueur, l’extravagance et la barbarie, c’est l’occasion de répéter ces mots : la patience est une belle chose et c’est en Dieu qu’il faut chercher refuge ». (L’Emir Abdelkader)
    « Le Maréchal Soult avait déclaré : « Il n’y a présentement dans le monde que trois hommes auxquels on puisse légitimement accorder la qualification de « grands » et, tous trois appartiennent à l’Islam. Ce sont Abdelkader, Mohamed Ali et Chamyl ». L’émir Abdelkader El Djazaïri, a été une personnalité brillante tant sur le plan militaire que dans le domaine de l’humanitaire, ce qui laissa Bugeaud, l’illustre maréchal si infatué de sa personne, la loyauté de qualifier Abdelkader « d’homme de génie » du haut de la tribune de la Chambre des députés…… »
    Comment peut on dire que St Augustin était un défenseur des droits de l’homme alors qu’il était avec le colonisateur Romain, contre les berbères, il n’avait rien d’un Numide, puisque même la langue qu’il parlait était le latin…….Par contre notre Emir Abdelkader -(Regardons cette photo…quelle classe..!!!!)-, il était un fervent défenseur des droits de son peuple……et du droit humanitaire…..!!!!!
    Au colloque international sur «L’Emir Abdelkader et le Droit international humanitaire» (28-30 Mai 2013) dont Mr Reffas a fait référence……le ministre de la justice Mohamed charfi a précisé dans son allocution d’ouverture que l’Emir Abdelkader est le précurseur incontesté du droit international humanitaire..!!! Le droit international dans une de ses composantes ou implications fondamentales, à savoir l’humanisme ne date pas d’aujourd’hui pour l’Algérie………. L’Algérie pourrait même et devrait même en revendiquer la paternité car enfanté par le décret signé par l’émir Abdelkader en 1843. C’était par ce décret que l’émir Abdelkader avait fixé les règles qui devaient régir les relations avec l’ennemi. Le droit humanitaire n’est pas une invention des conventions de Genève, mais une innovation de l’émir qui a anticipé sur ces conventions qui balisent le droit humanitaire en situation de guerre. L’émir n’avait pas cherché à exiger de l’ennemi qu’il s’y conforme comme condition pour que celui-ci il en bénéficie. Il l’a imposé à ses propres troupes comme limites à s’imposer dans l’intensité de la guerre avec l’ennemi. Affirmant que la personnalité de l’émir constituait toujours un «champ fécond» pour l’analyse scientifique…..
    L’orateur a noté que le décret de l’émir Abdelkader «devrait être retenu par l’histoire comme la première marche du droit international humanitaire, même si les écritures ont, jusque-là, conféré cette primeur à la convention de Paris de 1857», précisant que l’émir a aussi mis en œuvre une «véritable» politique de droit humanitaire………..Le droit international humaniste, (ou humanitaire) ne s’était pas appliqué uniquement à des ennemis en champ de bataille. Sa position, plutôt sa politique humanitaire, a été une constante même quand il vivait en exil à Damas.
    En effet, l’émir organisait la protection des minorités, sauvant en 1860 plus de 12 000 chrétiens, considérant qu’il y a « une loi au-dessus des lois : la loi de l’humanité tout entière ». Bruno Etienne a ajouté : « Tous ceux qui invoquent l’incompatibilité de l’Islam avec les droits de l’homme sont au mieux des ignorants », rappelant ces paroles d’Abdelkader : « Si les chrétiens et les musulmans pouvaient m’écouter, je cesserais leurs querelles. Je ferai d’eux des frères à l’intérieur et à l’extérieur. » Bruno Etienne dit : « En opposant l’Orient à l’Occident, l’humanité s’égare “et” c’est la méconnaissance de l’autre qui est la cause des fantasmes et des préjugés. »
    L’Emir Abdelkader, « un pont entre l’Orient et l’Occident et dont la guidance est plus pertinente que jamais », a relevé l’universitaire Bruno Etienne. « Un précurseur du dialogue inter-religieux. Au plus fort des guerres de conquête, il établit un statut des prisonniers, cent ans avant la Convention des droits de l’homme de Genève. »

    Par un vote du conseil municipal des 15 et 16 mai 2006, la ville de Paris a décidé de donner le nom de l’émir Abdelkader à une place de Paris,
    « Quand j’honore l’émir Abdelkader, je sais que j’honore un nationaliste qui s’est battu contre la France, qui n’acceptait pas la domination de son peuple par le peuple français. C’est aussi le sens de cette inauguration », a déclaré avec beaucoup d’émotion et de sincérité Bertrand Delanoë…..”C’est Paris qui dit merci à l’émir Abdelkader, qui dit merci au peuple algérien, qui a subi la violence et l’injustice de la colonisation.” Faisant allusion aux relations franco-algériennes, le maire de Paris a ajouté qu’« il n’y a pas de possibilité de bâtir cet avenir si on ne regarde pas le passé ». « La colonisation a été d’une violence inouïe en Algérie, une action injuste. » Et il affirme qu’il faut « oser la vérité et le courage de l’égalité ».

    Quoiqu’on dise sur notre Emir ça ne sera jamais assez, car on n’a pas fait toute la lumière sur l’Homme et sur son côté spirituel; toutefois, ça serait une erreur de cantonner l’émir Abdelkader à l’Algérie, car, il a fini par atteindre une dimension quasiment universelle (Il y a une ville de 1500 habitants qui porte le nom de l’émir en hommage à sa résistance à l’occupation coloniale française, et qui se trouve aux États-Unis d’Amérique, dans l’état de l’Iowa ….) et ne pas non plus voir en lui uniquement un homme de guerre et un stratège, il était bien plus que cela……N’oublions surtout pas que l’émir Abdelkader qui est aussi, un Homme de sciences, un penseur et un poète, connu par le monde entier pour son héroïsme ,son savoir , sa sagesse et sa résistance armée contre la colonisation de l’Algérie………..est le fondateur de l’état Algérien…………….!!!!!

    Il est bien dommage qu’il n’ait pas servi d’exemple a beaucoup d’Algériens qui sont venus après lui, peut être parce qu’il pensait en tant que Musulman et non pas en tant qu’Algérien qui aurait fait “l’école française”……..! S’il vivait encore, Il n’aurait sûrement pas été admis à l’académie du cardinale de Richelieu…..!!

  3. Bonjour.

    Il est impératif d’apporter des éclaircissements concernant ma contribution qui rentre dans le cadre d’un débat sur la conférence de monseigneur Tessier archevêque émérite d’Alger.Le titre demeure mon appréciation sur la visée établit par l’archevêque pour vouloir consolider deux sentiments divergents de deux personnes diamétralement opposés dans leurs idées et leurs engagements.L’un est de foi musulmane prônant la paix, l’humilité, le respect et la protection des faibles et des captifs en temps de guerre.Dans ce sens, l’Emir demeure le digne descendant de Salah Eddine.L’autre a servi l’église soumise au pouvoir de Rome .
    Je reviens aux deux commentateurs ou “prédicateurs”, que je n’ai pas de leçons à recevoir quand il s’agit de mon appartenance religieuse et de mon respect vis à vis des autre religions . Quant aux titres religieux attribués, ma culture, ma tolérance et mon éducation m’empêchent de m’écarter de ce qui est universellement consacré. Je suis musulman et non islamiste: La différence est là.En conclusion, je souhaitais un débat constructif et nourrissant dans le fond et “la forme”. Le débat ne doit pas porter sur des passions qui nous laissent déceler des problèmes sociaux et psychologiques. Devant des cas précis, la sagesse et la tolérance ont des limites.Les arguments doivent être précis et respectueux et non soumis à un habillage incorrecte et démesuré. L’identification vaut mieux qu’un pseudo dans de pareils cas.
    Mes respects.

    1. Mr Reffas Re-Salam!!!!! SVP, montrez moi un mot ou une phrase dans mes commentaires où j’ai parlé ou fait allusion à votre appartenance religieuse et votre respect vis à vis des autre religions que nous respectons aussi………?????!!!!
      SVP, arrêtez de vous faire passer pour la victime et les autres pour les méchants loups….ce temps est révolu….!!!!! De La Fontaine aurait tout de suite réécrit sa fable sur le loup et l’agneau…….!!!!!

      Bonne soirée…!

  4. Sallamou Alaykum
    Tout d’abord, je commence par saluer le tout BAI, qui m’a manqué durant cette courte absence.
    Ensuite et pour rejoindre notre confrère Le Cygne, je me demande et également au Dr. Reffas, pourquoi accoler à S. Augustin l’Emir Abdelkader? N’aurait-il pas fait le poids tout seul ?
    Parce qu’après lecture du billet, je ne vois pas la relation, surtout qu’il n’est question que de ce romain, né en Algérie, « africanisé par les historiens ».

    Il se passe que je me pose des questions et auxquelles je n’aimerais pas répondre.
    Alors y-a-t-il quelqu’un pour éclairer ma lanterne :
    Que veut-on nous faire avaler ? Que ce colon romain [Le père d’Augustin est un citoyen romain païen du nom de Patricius, son épouse Monique chrétienne], intronisé évêque par Rome et ayant participé à l’occupation de l’Afrique du Nord et à la christianisation par la force des Berbères était un « défenseur de droits de l’homme » ? Comme Charles de Foucault le géographe militaire.

    Ne devrait-on pas savoir que les Berbères ont été réduits à l’esclavage par les romains, grecs et byzantins ! Que les chrétiens convertissaient de force les Berbère ! Que saint augustin n’était pas Berbère mais romain, que Timgad était interdit aux berbères de s’y installer ! Que durant toutes ces occupations coloniales le berbère n’en a pas connu de liberté et fut exploité a vie jusqu’à l’arrivé de L’Islam. La preuve est comme le soleil au zénith.

    Outre cela, je ne vois pas le pourquoi du comment de certains algériens de surcroit Muslim, qui prennent mission de rapporter l’homélie de l’évéque Tessier et de ne faire l’apologie que de tout ce qui a nuit, et nuit encore, à leurs ancêtres et leur culture d’origine. Je me dois de le dire, C à ne rien comprendre !
    Enfin, qu’on m’explique pour cette seigneurie attribuée par un Muslim à l’evêque d’Alger M. Tessier ?
    A mon humble connaissance, cette locution est réservé exclusivement à l’usage des chrétiens envers leurs prêtres, qu’ils considèrent comme Seigneur.

    Quand est-ce qu’on commencera à réfléchir et à conclure selon nos propres us et coutumes.
    Ceci dit, il n’est nullement question ici de nier à quiconque l’expression de son opinion. Néanmoins, il importe à tout un chacun de se poser la question sur « le paradoxe de certaines opinions émises pas des [Muslim] » !
    Je pense Algérie et les algériens attendent plus de leurs intelects, pas du type Boualem en tout k.
    Sallamou Alaykum

    1. Salam monsieur Dziri.

      Votre islam à vous gardez-le pour vous. Je vous conseille de changer de discours, il n’a plus sa place dans cet espace. A votre” confrère” aussi.
      Vous polluez le site.Y’en a mare!!!!!

      1. Mr Reffas Salam…! vraiment vous me décevez………ce n’est pas gentil de votre part……vous me demandez à moi d’être correcte et de mesurer mes écrits pourtant j’ai dit “SVP”….et vous, vous vous permettez d’employer des propos Ignominieux comme le verbe polluer et ce qu’il signifie……..un donneur de leçon qui tombe dans son propre piège…….!!!!!
        Alors pollution pour pollution….est ce que vous ne vous êtes jamais posé la question: qui pouvait être le vrai pollueur du site……..!!!! Disons aucun, moi personnellement, je ne vois pas de pollution, plutôt de la biodiversité…….et qui en plus n’est pas en voie d’extinction…….!!! Vous êtes un fervent défenseur de l’environnement……vous devez savoir de quoi je parle……!!!

        Mes respects Docteur……!

      2. Sallamou alaykum
        Ne me faites pas ce que vous avez reproché à tort à notre consœur Le Cygne, à savoir : me dicter mon discours. Dans mon commentaire de votre billet, Je n’ai pas parlé de mon l’Islam comme vous dites.
        Et puis mon Islam pour moi, interdit de faire l’éloge de tout ce qui Lui est contraire, interdit que je respecte. Ce qui n’est pas le K pour vous, puisque selon le billet de M. Ibrahim de ce jour, et votre réaction, je me permets de comprendre, que vous en faite même une mission.

        J’ai plutôt relevé le paradoxe d’une opinion assumée par un soit disant Muslim.
        Parce que, exprimées par quelqu’un d’autre, cette opinion n’aurait pas attiré pas l’attention outre mesure.

        Et pour parler de l’Islam, permettez-moi de vous dire que je ne vois pas un Muslim engagé, faire l’éloge d’une religion et/ou d’un religieux qui nie et combat depuis des lustres la sienne.
        Affirmer que S. Augustin occupant romain, est algérien et défenseur des droits de l’homme est une tromperie caractérisée.

        Ceci dit, sachez monsieur que quiconque à le droit d’avoir et d’exprimer une opinion sur une autre. Au K ou vous ne souhaitez avoir l’avis des lecteurs, ne leur soumettez pas le vôtre. Ou assurez-vous qu’il soit Nikel !
        Enfin, il y a lieu de comprendre que mon commentaire ne vous est pas exclusivement réservé !
        Tout commentaire ici exprimé est destiné à l’attention des lecteurs de BAI.
        Sallamou alaykum

  5. Bonjour Madame.
    En mettant en ligne ma contribution, j’ai pris la décision de ne pas répondre aux commentaires car le débat est une libre expression, constructive et dénuée de sentiments superflus.Malheureusement, votre dernière phrase me semble incorrecte, qui sort du domaine du respect à autrui. J’ai choisi mon titre qui reste toutefois soumis aux appréciations, mais de là à m’instruire à choisir des titres appropriés , je pense que vous dépassez les limites de la correction.Pour cette fois-ci je préfère camper sur mes idéaux.Je vous conseille de mesurer vos écrits,J’espère que je me suis bien fait comprendre.
    Mes respects.

    1. Salam Mr Reffas….!!! très loin de moi, l’idée de vous instruire puisque je ne suis pas votre chef hiérarchique…….., je crois que vous n’avez pas lu toute la phrase puisque j’ai dit “SVP”….qui veut dire s’il vous plaît….c’est une formule de politesse à ce que je sache………donc, je pense que j’ai été très correcte en postulant ma requête……A cet effet, je considère que tout ce que vous m’avez dit est nul et non avenu….!!!!!

      Restons sur le fond et ne faisons pas diversion même si la forme a aussi son importance……..!!!!!

      Mes Respects

  6. Oulà, mais qu’est ce qui a pris leur Monseigneur Tessier à vouloir comparer deux hommes qui sont certes Algériens tous les deux, mais à part ça, rien ne les unit……Je pense qu’il est allé se promener un peu trop loin de sa cathédrale avec son analyse, en voulant confronter deux hommes qui ont vécu à deux périodes différentes et dans deux contextes très distincts..etc..etc

    Je relève dans votre texte que l’Emir Abdelkader fait de la simple figuration, d’ailleurs, à mon avis, le titre ne convient pas du tout avec le contenu de votre article…Je pense plutôt que notre Emir a été cité pour attirer le peuple ainsi que la foule qui a trahit le peuple……!!!!! C’est juste un artifice pour faire diversion…… !!!! Sinon je ne lis aucune comparaison faite entre les deux hommes pour mettre en exergue les points communs et les points de dissension….etc……etc…. !!!!!

    Je n’ai rien contre le fait d’évoquer cette partie de l’histoire d’Algérie….. mais leur Monseigneur Tessier n’aurait pas dû évoquer l’Emir Abdelkader pour se faufiler dans l’arène, avec son contexte chrétien et nous parler de St Augustin qui était beaucoup plus le défenseur du colonisateur, alors que notre Emir était avec son peuple contre le colonisateur ………Donc vouloir comparer l’incomparable………..c’est un peu osé………. !!!!

    Leur Monseigneur Tessier a parlé d’élargir la réflexion sur l’Emir Abdelkader et les droits de l’homme en citant les positions de St Augustin……mais dans cet article cela n’apparaît nulle part…au contraire je ne vois rien qui puisse élargir la réflexion suscitée………puisque l’article parle de St Augustin et de ses différents périples……d’ailleurs, je le trouve beaucoup plus Romain parlant le latin que Numide (il est né d’un père africain romanisé et d’une mère berbère chrétienne non romanisée)….

    Alors, svp, la prochaine fois choisissez des titres plus appropriés aux textes…..surtout lorsqu’il s’agit de sujets très importants et très sensibles…!!! Car parfois les titres sont trompeurs……..!!!!

    Amicalement..!

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