Act 2, Scène 3 : “If you cannot beat the system then join it” *

Il y a bien longtemps que j’ai renoncé à charger la mule des représentants de la politique en les accablant de tous les maux et mots qui relèvent au fond de notre responsabilité collective et de personnaliser les problèmes.L’homme passe mais le système demeure!
Les derniers rebondissements liés à « la démission » de Ouyahia relèvent du sitcom combinant la continuité d’un système qui refuse de s’amender et le « renouvellement » (ou péripéties anecdotiques), qui fait de nous des spectateurs sans prise sur les évènements.
Le genre est éprouvé et le téléspectateur (lecteur en l’occurence)est familiarisé avec les personnages et toute rupture apparente avec la continuité du feuilleton politique l’émoustille car il y voit une intrique dans le récit narratif. Par le truchement de sa participation vocale autour d’un café ou par clavier, il se voit faussement acteur et pense devenir co-auteur ou co-scénariste du sitcom en y allant de son analyse.
Hélas dans ce schéma établi que l’on veut bien appeler ‘politique’, le peuple ne prend conscience des enjeux et du choc des ambitions que lorsque la comédie du pouvoir se transforme en ‘dramatique » du fait du déséquilibre entres les forces de la continuité et celles timides du renouvellement.Chaque mort que nous pleurons, en porte témoignage!
Confronté à des aspects plus graves de son existence, le peuple a fini par se désintéresser des personnages du sitcom politique et de leur sort. La crainte révérencielle des années Boumédienne et les co-optations ont façonné un sérail dans lequel décideurs et technocrates écrivent le scénario, les répliques et n’ont comme désir profond que de voir le feuilleton s’éterniser, voir leur pouvoir s’amplifier et réduire l’importance du personnage principal qui ne figure même pas dans le casting: le peuple.
A un muscle endolori, nous savons ce qu’il faut appliquer mais que faire face à un cerveau en buttes à toutes les dissonances et à qui l’on présente des vérités du jour?
Peu de sociétés ont connu traumatisme aussi profond que celui de la société algérienne , victime du viol colonial et du syndrome de stress traumatique lié aux épisodes sanglants de son histoire récente.
Le sentiment national reste vivace et vigilant convaincu que notre pays entre dans les plans de la recomposition du moyen et proche -orient et que les forces de la division restent à l’ordre du jour. Toutefois, il ne sera pas mobilisé sur des mots d’ordre creux et sur des injonctions à construire une modernité démocratique factice.
Non l’expansion mondiale des empires coloniaux n’est pas terminée mais elle emprunte d’autres formes tout en s’appuyant sur le développement massif d’armements sophistiqués et de nouvelles technologies militaires pour mettre à rescipience toute velléité d’émancipation réelle.
La suprématie industrielle et technologique se double d’une hégémonie dans les sphères culturelles, financières et scientifiques dont le but ultime est de cantonner tous les autres pays à la périphérie et d’en faire des spectateurs de leur propre histoire.
A l’aune de ces enjeux, comme il nous paraîtra puéril ce feuilleton « politique ».
La démission idéologique de notre peuple me semble autrement plus grave en épousant aveuglement les thèses d’une mondialisation et le renforcement du libéralisme économique qui mis à bas notre embryon de tissu industriel pour le livrer aux décideurs et technocrates jouant aux pompiers pyromanes.
Est-ce le peuple-public qui est vraiment nul comme ils le prétendent? Pourquoi les répliques du texte concocté tombent-elles à plat?²Les comédiens de la politique auront recours à plusieurs « prises » avant la version finale qu’ils nous destinent. Silence on tourne pourrait-on entendre!
La foule trahit le peuple!

* Titre est de la rédaction : l’article est tiré du commentaire laissé par smiley le 5 janvier 2013 à 13 h 25 min