« Affaire des implants mammaires – Révélations sur des pratiques scandaleuses »

 Article paru dans les journaux Libération, Le Figaro, Le Parisien, Le Monde
C’est ce que titre Le Parisien sur sa Une, en gros caractères. Le journal publie son enquête sur une double page, annonçant qu’«alors que le scandale des implants mammaires défectueux bat son plein, d’ex-salariés de la société Poly Implant Prothèse révèlent que la désormais célèbre PME varoise s’intéressait aussi aux messieurs : elle fabriquait également des prothèses de testicules en silicone, ainsi que de faux pectoraux destinés à l’exportation », ou encore des implants fessiers.
« Avec peut-être à la clé un nouveau scandale sanitaire, concernant cette fois-ci le sexe masculin… », poursuit le quotidien.
Le Parisien relève en effet qu’« en dépit des enquêtes en cours, on ne connaît toujours pas la composition exacte du gel de silicone, frelaté, mis au point par Jean-Claude Mas, le fondateur de la société, un homme de plus en plus insaisissable ».
Le journal observe que « la consultation des forums médicaux sur Internet montre que certains patients éprouvent des inquiétudes sur le sujet. […] Peu d’informations sont disponibles pour l’instant, mais rien n’indique à l’heure actuelle que la silicone utilisée par PIP pour ces prothèses de testicules était défectueuse ». Le quotidien indique qu’« une perquisition a eu lieu hier dans l’ancienne usine installée à La Seyne-sur-Mer, dans le Var ».
Le Parisien évoque en outre « des défaillances dans la stérilisation », expliquant qu’« après PIP, c’est une autre entreprise, travaillant autrefois avec elle, qui risque de se retrouver sur la sellette : MXM, une société chargée de la stérilisation des prothèses mammaires ».
Le quotidien cite un ancien cadre : « Il y a eu de graves défaillances dans le circuit de stérilisation des prothèses PIP. J’ai été témoin du fait que certains lots étaient mal stérilisés, mais c’était à mes yeux dû à la vétusté des appareils de contrôle de MXM ».
« Le gel de silicone des prothèses PIP n’était plus du tout conforme. Un bonnet 100 ressemblait ensuite à un bonnet 80, et il y avait des risques d’infection », 
poursuit cet ancien cadre.
Le Parisien ajoute que « la stérilisation, qui devait théoriquement durer 18 heures pour être efficace, «était réduite à quelques heures». Toujours selon cet ancien cadre, «les faits ont été signalés depuis 2009 aux gendarmes qui travaillent sur ce dossier» ».
Le Figaro note de son côté que « les implants mammaires de PIP ne seraient que la face émergée de l’iceberg dans le monde des «dispositifs médicaux», appellation qui regroupe tous les produits de type prothèses, pacemaker, ou respirateurs artificiels. «Dans ce domaine, il y a des bombes un peu partout, confie un expert sanitaire reconnu. Et pas seulement en chirurgie esthétique !», explique un autre .
Pierre Faure, chef du service de pharmacie à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et président du comité des dispositifs médicaux pour l’assistance publique-hôpitaux de Paris, déclare ainsi qu’« environ 20% des dispositifs médicaux implantables actuellement en circulation n’ont pas bénéficié d’essais cliniques prouvant leur innocuité à 3, 4 ou 5 ans ».
Revue de presse rédigée par Laurent Frichet
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