«LE MERCATO POLITIQUE!»

 L’avantage d’un système, c’est qu’il s’incruste partout, dans tous les secteurs du pays. Aucun ne lui échappe, faute de quoi, il risque de dégringoler. Prenons par exemple, la tentative de faire une analogie entre le sport et la politique, vous me diriez que de nos jours, la politique est elle-même devenue un sport. Alors, précisons entre foot-ball et politique. J’espère qu’on ne me rétorquera pas que la politique, c’est du foot-ball. Elle peut être du marathon, parfois un 100 mètres où chez nous on n’est capable de pulvériser le record de Bolt, même du cyclisme et du saut en hauteur, mais pas du foot-ball. Pourtant….

Pourtant, l’analogie est remarquable.

D’abord, le marché des députés et des maires est devenu égal à celui des joueurs. On achète les postes de députés beaucoup plus cher que les joueurs. Le petit peuple trouve scandaleux qu’on puisse donner un salaire mensuel de 2 millions de dinars net d’impôt à un gamin qui ne sait même pas taper dans un ballon,sans réaction aucune des directions des impôts pourtant promptes à pénaliser n’importe quel petit entrepreneur qui aurai oublié de verser l’IRG de son employé de smicard !  Que dira-t-il alors de voir payer des milliards pour un poste de député. Les tarifs varient d’un « club » à l’autre.

Ainsi, au niveau de l’USMA (le FLN) où l’argent colle à flot, les prix sont  exorbitants. Il faut renchérir le plus possible pour pouvoir s’offrir un siège. Et puis même si on arrive à faire partie de l’effectif, la concurrence est rude pour être titulaire, faute de pléthore de stars. Même les redresseurs à leur tête ALLIK (KARA) n’ont rien pu faire contre l’arme du fric.

Par contre, la JSK (le RND), malgré son passé, risque gros. Malgré la richesse de son effectif et  l’argent, elle n’arrive pas à s’installer dans le championnat et risque cette saison (élections) de perdre beaucoup de place voire,  jouer la relégation. Les redresseurs Iboud, Amara (Guidoum, Noria) jouent les troubles-fêtes et manipulent les supporters (militants)

Le CRB (le MPA de Benyounes. Tiens vous remarquez la similitude dans les sigles ?) quant à lui, va doucement mais surement. Fort de sa présence dans la sphère des décideurs, (Kherbache est dans la ligue tout comme Benyounes était dans le système) Avec peu de moyens, mais beaucoup de soutien, il est capable de créer la surprise.

Bejaïa le nouveau venu a failli créer la surprise la saison précédente, tout comme la Saoura qui l’a déjà fait la saison dernière et veut récidiver. Ceux-là, jouent la carte des victimes et du régionalisme. On veut nous détruire, parce que nous sommes de telle région. Nous n’avons aucun soutien. Alors que l’argent (au fait d’où vient-il ?) ne manque jamais.

L’Entente de Sétif, c’est le FFS par excellence. On fait mine de ne pas être d’accord (Ait Ahmed/Laskri tout comme Hammar/Serrar) mais on s’allie publiquement avec le Système que l’on dénonce. On n’est présent partout Ligue des champions, Championnat et coupe soit APN, SENAT et Locales (APC APW)

L’alliance verte, c’est inévitablement le MCO. C’est plutôt une guerre de leadership. Chacun veut être le premier. Quid de Djebbari, Abdelillah, Baba ? ou Boudjerra, Dlabballah, Ghoul ou Menasra ?

Les autres partis constituent des lièvres et se consacrent à lutter pour le maintien. Les Clubs pour ne pas aller au purgatoire de la Ligue 2, les partis pour ne pas disparaître.

Tant en foot-ball qu’en politique, les coups bas sont légion, y compris le recours à la violence en manipulant les foules (militants et supporters) Pour acheter les arbitres (les bureaux de vote et les électeurs) on met le paquet. A l’image de ce nouveau joueur venu à Annaba au nom du FLN qui l’a acheté lors du mercato précédent et qui a dès dépôt de candidature entamé une promotion immobilière pour les jeunes et versé dans le marché des parfums en son nom. La chère Louisa qui a osé dénoncer l’origine de sa fortune est en train de subir des foudres de guerre y compris dans son honneur, sans que les autres clubs de la Ligue Professionnelle politique ne lèvent le petit doigt.

Entretemps, l’Etat parrain du système recours une fois à la rente, pour booster la participation. Il ne s’est pas gêné d’inventer un nouveau concept en déclarant la journée « absence spéciale rémunérée »  ne pouvant pas la déclarer « chômée et payée » puisque celles-ci sont fixées par la Loi ; oubliant que même son nouveau concept viole la Loi qui prescrit que «aucune période non travaillée ne saurait être rémunérée » et, au-delà des pertes générées par ce repos forcé et obligatoire. La hantise de l’abstention fait oublier la qualité des prétendants à la gestion des administrations locales où on ne dénombre que 30% d’universitaires. En somme « El mouhim el moucharaka »  (L’essentiel la participation)

Une fois les élections terminées et les maires intronisés, on attendra le prochain mercato, les partis entreront en hibernation et se contenteront pour la plupart de gérer leur redressement. Les 11 candidats morts avant d’avoir pu constater les résultats, seront vite oubliés.

 

djillali@bel-abbes.info

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