Éducation (W.SBA) : Quand le repas scolaire devient source de toutes les convoitises

Qui pourrait croire que dans quelques écoles et Collèges, quelques parts dans les fins fonds de la wilaya ou même dans le chef lieu de wilaya, le repas servis aux écoliers ne se donne même pas à un chien? c’est du moins ce qui ressort de la bouche d’un élu de l’APW lors de leur plénière s’étalant sur deux longues et fatigantes journées qui s’est déroulée durant la semaine écoulée.
En effet, si la lecture du bilan de la rentrée scolaire 2018-2019, lu par le directeur de l’éducation de la wilaya devant les élus APW en présence de l’exécutif de wilaya, chefs de Daira et autres fonctionnaires, laisse entendre chiffres à l’appui, que le secteur de l’éducation dans la wilaya de Sidi Bel-Abbes se porte bien et n’entrevoit pas de gros problèmes touchant les 160 346 élèves scolarisés, tout palier confondu dans les 52 communes de la wilaya, il en ressort qu’à travers les différentes interventions des élus en fin de lecture de ce bilan , il a été relevé de nombreuses et graves irrégularités observées par ces élus lors de leurs sorties d’inspection sur le terrain.

Il est inutile d’étaler toutes les irrégularités dévoilées par les élus auxquelles nous y retournerons dans de prochains papiers et de ce fait, nous allons nous limiter au sujet crucial des cantines scolaires et les frais de restauration engagés pour nourrir les enfants des différents paliers. Ainsi, s’agissant des repas servis chauds ou froids, il faut d’ores et déjà souligner que les enfants ne mangent pas parfois à leur faim dans certaines cantines scolaires voir même ceux qui n’y gouttent même pas alors que leurs camarades des autres classes dans une même école en remplissent la panse.

En effet, ce fut l’un des sujets et pas des moindres qui a fait couler beaucoup de salive aux élus lors de cette plénière à laquelle était présent également pour la première fois depuis son arrivée à Sidi Bel Abbes, le Wali Abdelhafid Saci. En effet, coté primaire, sur les 291 écoles englobant 86 332 écoliers que compte toute la wilaya dans ce palier, seules 188 écoles fournissent un repas chaud aux écoliers et une seule cantine sur cinq sert un repas froid, les quatre autres, bien qu’étant comptabilisées sont fermées pour divers raisons. En ce qui concerne les 53 168 Collégiens, les élus font part que seulement 34 sur les 104 CEM de la wilaya, sont dotés d’une cantine scolaire pour assurer un demi-pensionnat à leurs élèves et 7 autres appliquent un régime d’internat alors que le reste (63 CEM) sont dépourvus totalement d’une cantine scolaire et enfin pour les 20 846 élèves du secondaire, il y a lieu de signaler que 26 lycées fournissent le repas du midi (Demi-pensionnat), 5 ont un régime d’internat et le reste des 49 lycées de la wilaya soit 18, applique le régime d’externat.

Les élus ont fait part d’un constat amer en relevant des inégalités aberrantes lors de leur visite d’inspection dans un grand nombre des cantines scolaires à travers la wilaya. En effet, si un élu s’insurge de la modique somme (45 DA) octroyée pour le repas de midi fourni à l’écolier, il n’en demeure, cite-il que ce sont les fonctionnaires et travailleurs qui en profitent de ces repas à l’insu des enfants sinon explique-t-il, “Pourquoi retrouve-t-on du fromage de bas qualité à la place d’un autre produit de meilleur qualité (qu’on ne cite pas) qui est affiché dans le Menu hebdomadaire.
Un autre élu relate l’aventure d’un cadre de la wilaya qui s’est déplacé en compagnie du chef de Daira et PAPC dans une école d’une localité de la commune de Oued Sbaa, en plein mois de décembre où les températures frôlent en cette période les moins cinq degrés dans ces contrés et là, à leur grande surprise, la cantine servait un couscous “mouillé” d’un bouillon blanc,que les responsables avouèrent l’avoir servi au cours des trois derniers jours, inadmissible dira l’élu alors qu’un simple plat de lentilles ou haricots secs aurait pu suffir pour rassasier les enfants.

Le même constat est relevé par un autre élu dans la commune de Boukhanéfis lorsqu’il constate lors d’une visite d’inspection, un grand écart entre le menu inscrit dans le programme hebdomadaire et les plats servis réellement aux écoliers , “honte” dira-t-il , “ce sont nos enfants qui en subissent cette indifférence, au lieu de poulet, tadjine et autres plats portés sur le menu officiel”, on leur donne une pincée de spaghetti avec de l’eau chaude et une salade qu’on ne peut même pas donner à un chien”. À sidi Bel-Abbes et plus précisément à l’école Kourdaci, un élu avait observé que les gamins de 3 classes de première année, étaient tout simplement privés du repas et renvoyés chez eux alors que leurs camarades des autres classes en profitaient pleinement, une aberration dira-t-il, qui mettait les enfants dans l’embarras par rapport au reste de l’école.

Il faut dire que le quota des 63 800 repas pour écoliers,collégiens et lycéens attribué à la wilaya de Sidi Bel Abbes, demeure une énigme à résoudre de par les interrogations exprimées par les élus APW lors de cette plénière qui ne comprenaient pas la stagnation de ce chiffre depuis 2008 au vu de l’importance accordé par les pouvoirs publics à ce secteur névralgique, budgétivore de surcroît en raison du soutien financier important découlant de l’intérêt capital que lui porte l’état.

One thought on “Éducation (W.SBA) : Quand le repas scolaire devient source de toutes les convoitises

  1. dans les années 70 y’ avait des règles. dans les cantines scolaires et les colonies de vacances. c’était le médecin nutritionniste qui établi le menus que le cuisinier est tenu d’afficher et d’applique. le médecin ensuite s’en charge de recevoir chaque jour un échantillon du repas au labo, comme témoins d’analyse au cas ou il y aura une intoxication. cette procédure réglementaire protège tout le monde le cuisinier et le directeur

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