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Il enterre le français en France et veut le faire revivre en Tunisie.

Bycourrier

Fév 5, 2018

Le président français Emmanuel Macron a exprimé lors de son dernier passage à Tunis sa volonté de redynamiser l’enseignement du français en Tunisie, où il a inauguré une antenne de l’Alliance française, la première depuis 60 ans. « Je souhaite que la francophonie vive davantage en Tunisie », a déclaré le chef de l’Etat en s’exprimant devant le Parlement tunisien, fixant comme objectif de « doubler le nombre d’apprenants en français en deux ans », soit d’ici le sommet de la francophonie que la Tunisie doit accueillir en 2020. (AFP le J. 01/02/2018 à 14:04)

Pour ce président ni la culture ni la langue françaises n’existent réellement et ne jacte qu’en globish quand il est à l’étranger. Pendant ce temps-là, et depuis longtemps, les enfants des « élites » françaises sont inscrits dans les meilleurs établissements scolaires et universitaires anglo-saxons où le français fait office de langue de primates obsolète.

Toutes ces gauloiseries de mauvais aloi me font penser à nos dirigeants qui exigent de tous les Algériens qu’ils parlent arabe et kabyle (appelons les chats par leur nom), jusqu’à reformater le calendrier et lui substituer le kabylo-hégirien, alors que leurs enfants sont à l’étranger où ils ne parlent ni arabe ni kabyle. Et où seul le calendrier grégorien est en vigueur.

Voilà qu’il veut faire avaler aux Tunisiens une langue, alors même que les Corses s’en détournent après les Suisses et les Belges. Seuls les Québécois et les ploucs complexés néo-colonisés africano-maghrébins s’y accrochent.

Pourquoi ne pas laisser nos voisins empêtrés dans leurs querelles picrocholines et ouvrir nos enfants aux langues et civilisations allemande, russe, japonaise, javanaise ou mandarine, sans oublier toutes les langues africaines et scandinaves si riches et si intéressantes – contrairement aux naïvetés ambiantes – pour notre commerce extérieur et notre créativité économique et nous ferait sortir de la logique des modèles à imiter derrière lesquels on court à en perdre haleine.

Un idiome disparaît par jour dans le monde. Toute la planète s’émeut (pas plus que cela d’ailleurs) des menaces sur la biodiversité. Mais peu se préoccupent de la dégradation du polymorphisme culturel.

Reprenons notre souffle et reconsidérons notre situation.
De toutes les manières, ça ne peut pas être pire et ça nous fera gagner du temps.

Djeha,
D. 04 février 2018