Il étai une fois …l’Alfa

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Jusqu’à une époque récente les steppes d’alfa assuraient la transition entre les groupements forestiers et les groupements steppiques. Les surfaces occupées par l’alfa étaient impitoyable au début du siècle au niveau de la wilaya de Tlemcen. Malheureusement elles se sont réduites suite à la dégradation des nappes alfatières, due à leur exploitation intensive, car l’alfa constitue la matière première de la pâte à papier et est utilisée par le secteur artisanal traditionnel pour la vannerie.

A Tlemcen et durant les années 70 la production de l’alfa était de l’ordre de 10 tonnes par hectare, mais la partie verte qui est la partie exploitable enregistrait  une production de 1000 à 1 500 kg par hectare.

L’alfa qui a joué un rôle important dans l’industrie du papier et dans l’économie du pays, n’est plus ; et ces grandes étendues de steppes denses d’alfa, ont été détruites suite aux aléas climatiques et à l’exploitation par l’homme et ses troupeaux durant des années. Pourtant cette espèce joue un rôle fondamental dans la protection et le maintien de l’intégrité écologique de l’écosystème, sachant que l’effet positif des touffes de l’alfa sur les propriétés du sol, ce qui justifie par conséquent leur importance au niveau de la restauration des steppes arides et semi-arides dégradées.

En effet jadis l’Algérie était un des pays au monde à en produire mais l’exploitation de cette plante sauvage y est aujourd’hui menacée par la dégradation du milieu, pourtant le pays, disposait de cette ressource stratégique, et dont Tlemcen qui compatit également dans son avoir les zones de sidi bel-Abbes et naama détenait le monopole nationale, et comptait un nombre important d’emploi. Or, l’on assiste aujourd’hui à la désertion de cette main d’œuvre traditionnelle, connue sous le nom ” des arracheurs ”

Depuis, cependant la sécheresse qui a sévit sur la région pendant plus de deux décennies, on a assisté à l’utilisation les nappes alfatières comme parcours naturel de pâturage par d’innombrables troupeaux de bovins et d’ovins, et au défrichement illicite pratiqué par des agriculteurs désireux d’agrandir leur exploitation. La nappe alfatière s’est donc rétrécie comme une peau de chagrin. Et le reste des arracheurs doivent parcourir de longues distances pour cueillir la quantité nécessaire pour la confection d’une natte ou des produits de vanneries.

La disparition de l’alfa a provoqué la désertification qui est une problématique environnementale majeure pour le 21e siècle . Elle résulte d’un déséquilibre dans les interactions dynamiques entre plusieurs éléments dans l’écosystème le climat, le sol, la végétation et l’homme. C’est un état qui s’installe sous les effets conjugués des modifications climatiques et des activités humaines appliquées à des sols et des végétations fragiles.

En effet dans l’écosystème steppique Algérien, la désertification est le phénomène le plus spectaculaire qu’a connu la population ces dernières années. La progression rapide de l’ensablement concerne la quasi-totalité du territoire menaçant ainsi oasis, terres agricoles, parcours, agglomérations, infrastructures, les routes, les points d’eau. Ce triste palmarès a noté un universitaire est confirmé par les travaux de CNTS (Centre Nationale des Techniques Spatiales), tout en précisant que les terrains de parcours représentant 86% de la superficie totale sont soumis à une dégradation qui touche 80% de l’espace steppique. C’est la partie steppique qui est la plus affectée par le phénomène d’érosion éolienne, suite à la dégradation du couvert végétal. Sur un sol fragile et de structure instable, le vent facilite le transport des particules fines et légères laissant des sols squelettiques à fertilité médiocre. Le même enseignant fera remarquer que les causes principales de la désertification dans la steppe Algérienne sont le surpâturage, le défrichement, l’éradication des espèces ligneuses et différentes causes naturelles .Toutes es conséquence ce processus se traduisent par la réduction des nappes alfatières de 1.200.000 ha à 417 000 ha (dont 65 000 ha de nappes exploitables), une réduction notoire des disponibilités fourragères ne couvrant que 40% des besoins des cheptels, et conséquemment une précarité de l’élevage ovin illustrée par une difficulté d’entretien des cheptels existants. Ceci favorise la rupture de l’équilibre du système de l’organisation pastorale traditionnelle. Ce phénomène s’est accompagné avec d’autres problèmes socio-économiques comme la concentration des populations autour des agglomérations qui n’offrent pas des activités socio-économiques suffisantes. Cela induit un déséquilibre entre l’infrastructure existante et les besoins de la population. Une autre conséquence visible est l’ensablement qui menace l’ensemble des infrastructures et surtout les réseaux routiers, les apports de sable qui se continuent sur une longue période de l’année affectent considérablement le cadre de vie et son corollaire à savoir le niveau de vie.

Cependant et dans  le cadre de refaire renaître cette espèce végétale, et arrêter l’avancée du désert, il est indispensable d’agir agir sur le développement des programmes de participation de populations locales et la mise au point des programmes pluridisciplinaires qui intègrent.

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